On a volé le Big Bang - Margelle

d’aile et ce sera le mexique !
On se regarda d’un air entendu et j’allais répondre quand les
cloches de la porte palière résonnèrent, sans colère.
– C’est un certain monsieur Waechter qui demande à voir
monsieur, dit Laquedeem. De toute urgence semble-t-il.
Dans l’instant je fus submergé par une énorme vague d’intuition
pure. Ça ruisselait de partout, murs, meubles et moquette sans
parler de cette vieille messe des morts qui court du XIII e au XV e
et que je garde dans le salon comme mon bien le plus rare. Ce
Waechter était un créateur de mondes. Il venait de me propulser
dans une intrigue de plus de deux cents pages, de m’expédier dans
la boucle spatio temporelle la plus insensée et, je ne sais comment,
j’avais fait le nécessaire pour que l’univers survive. Or voici qu’il
réapparaissait pour me lancer dans un nouveau tour de piste. Cette
intuition était du type bord de mer en Bretagne par grand vent, un
éclaboussis d’eau marine, embruns iodés, sel sur la peau. mais
avez-vous jamais attrapé et retenu une vague dans vos mains ? moi
si, cette fois du moins. Pour une fois dans ce foutu bouquin, j’eus
de la présence d’esprit.
– Isaac, qui a-t-il demandé ? Jacques, Le Coq ou el estripador ?
– Je crains fort que ce ne soit le second, monsieur, répondit un
Laquedeem très égal à lui même.
– Dites-lui que je suis mort ! Que son histoire ne m’intéresse pas et
que tous les chemins mènent à rome. Dites lui que je lui pardonne
tout à propos d’une certaine rita et qu’il passe son chemin. Vous
m’entendez, Laquedeem ? qu’il-pas-se-son-che-min !
– Fort et clair, monsieur, ce sera fait.
– et… au fait, Isaac ?
– monsieur ?
– Nous sommes bien avenue montaigne ?
– absolument monsieur, que je le sache.
– rappelez-le donc à ce visiteur et donnez-lui ceci. Je griffonnai
quelques mots sur une carte de visite.
– Comptez sur moi, monsieur. Je me retire, j’ai du chemin à
faire, dit-il avec un étrange clin d’œil en direction de mon visiteur.
Josefina en était restée bouche bée.
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