On a volé le Big Bang - Margelle

Bonjour vive clarté
J’étais proche de mon domicile parisien, avenue montaigne,
quand une sorte de frisson, sans prévenir, agita les choses qui
devinrent, le temps d’un battement de cœur, d’une œillade ou
d’un soupir, moins claires et moins quotidiennes. Ce fut un peu
comme si une grande main avait secoué l’ordre universel avant
d’abandonner le shaker. Je regardai aux alentours mais le ciel
parisien était toujours pastel, les taxis roulaient, les manchettes
des journaux bavassaient sur l’apparition d’une super nova du
côté d’Orion et d’une baisse probable de la natalité aux uSa.
un entrefilet mentionnait la récente démission de Clinton qui
venait de fonder, avec une inconnue, l’Église de la Confession
(s)Permanente. Devant moi un mec louchait sur les jambes d’une
nane, la routine, j’avais dû rêver.
Isaac Laquedeem, mon excellent maître d’hôtel, m’accueillit
avec sa componction habituelle.
– madame est de retour et monsieur a de la visite, m’informat-il.
Je trouvai Josefina en grande conversation avec un vieux
monsieur dans le salon. C’était un homme de belle prestance,
avec une barbe blanche et des yeux très lumineux. Il avait dû être
un foutu séducteur dans sa jeunesse et il émanait de lui quelque
chose de reposé, de frais, qui ne laissa point que de m’intriguer.
Josefina paraissait s’entendre à merveille avec lui et pour une fois
enterrait la hache de guerre avec le versant mâle de l’humanité.
– mais nous, nous savons ! s’exclama-t-il quand la belle
mexicaine voulut faire les présentations. Nous avons beaucoup
d’amis communs et je suis venu vous apporter quelques nouvelles
du monde, mon cher Jacques. Votre charmante compagne me
parlait de ses projets d’été.
– Il me paraît déjà bien entamé, dis-je très songeur.
– mais pas dans le monde entier, s’écria la chilanga. un coup
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