On a volé le Big Bang - Margelle

J’irai dans la vallée de la mort
Nez aquilin suivait un cap sud-sud-est. Ses détours étaient à
peu près aussi prévisibles que ceux d’une guêpe mais l’ensemble
paraissait indiquer Washington ou New York comme cible
probable. Le Président lâcha un soupir de soulagement. Ce ne
serait pas Disneyland, toujours ça de sauvé.
– Faites entrer l’Intelligence artificielle, dit-il dans son intercom.
C’était comme ça qu’il appelait l’etat major Interarmes. Il l’avait
réduit à sa plus simple expression, histoire de ne pas se taper les
interminables étages souterrains de Casablanca à destination de la
salle de conférence nuke proof.
Cinq types entrèrent et se figèrent dans un impeccable salut.
– Have a drink and relax, fit Clinton qui connaissait toute
l’inefficacité des militaires quand ils se trouvent en face de gens
vraiment déterminés. Il les considéra pensif : ils avaient l’air
vieux et corrompu.
– Qu’est-ce que je vais foutre avec cette gérontocratie, pensat-il.
Pauvre amérique, on devrait mieux utiliser tes forces vives.
Okay, gentlemen, quel est le point de la situation ?
– Le point de la situation, fit Nez crochu, le senior de la bande,
c’est que ni la CIa ni la NSa n’ont été capables de stopper un simple
quidam qui progresse vers la côte est. Pour ne pas mentionner le
FBI ou les polices concernées. C’est la cata, monsieur. Faudrait
lâcher les guêpes, voire un ou deux bourdons.
Clinton en eut froid dans le dos. Dans leurs codes secrets les
guêpes étaient les atW, les armes tactiques avancées. Quant aux
bourdons c’étaient des ogives nucléaires de très faible puissance.
Ça ne devait pas raser plus qu’un quartier dans un ghetto mais…
les tests restaient à faire.
– Quelles sont nos options, Général Blackhole ?
– Y’en a foutrement point, m’sieur, répondit Nez crochu. La
seule autre que je pourrais imaginer serait de se rendre à l’ennemi.
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