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1536<br />

1540<br />

66 histoire des guerres du comté venaissin.<br />

67<br />

Ce fut peu de temps après qu’ils firent les invasions<br />

dont j’ai déjà parlé. la nouvelle hérésie pullulait dans<br />

le roy<strong>au</strong>me en <strong>ce</strong>s circonstan<strong>ce</strong>s, le diocèse de Me<strong>au</strong>x<br />

était en combustion, et le roi avait eu bien de la peine<br />

à soumettre la Rochelle. Ce prin<strong>ce</strong>, informé des excès<br />

et des m<strong>au</strong>vais desseins des v<strong>au</strong>dois de proven<strong>ce</strong>, crut<br />

entrevoir pour ses états les présages de calamités qui<br />

désolaient l’Allemagne et qui avaient déjà bouleversé<br />

tant de provin<strong>ce</strong>s pour le même prétexte : les inquiétudes<br />

qu’il en conçut l’obligèrent d’enjoindre vivement<br />

<strong>au</strong> parlement d’Aix de poursuivre les v<strong>au</strong>dois et de<br />

les traiter comme des rebelles et des hérétiques opi<br />

niâtres. Sa lettre était du mois de mai 1540.<br />

En exécution de <strong>ce</strong>t ordre, le parlement, après avoir<br />

ajourné en vain les princip<strong>au</strong>x par trois fois, prononça<br />

par déf<strong>au</strong>t le fameux arrêt du 18 de novembre, par lequel<br />

dix-neuf d’entre eux étaient condamnés à être brûlés<br />

vifs ; tous les <strong>au</strong>tres, leurs femmes et leurs enfants,<br />

à être conduits en prison et <strong>au</strong> bannissement hors du<br />

roy<strong>au</strong>me ; s’ils ne pouvaient être pris, tous leurs biens<br />

confisqués, leurs maisons rasées et rendues inhabitables.<br />

Barthélemi Chassanée était pour lors premier<br />

président.<br />

Cet arrêt était principalement contre les v<strong>au</strong>dois de<br />

Mérindol; mais comme il était contre un trop grand<br />

nombre de coupables et que l’exécution en devait être<br />

terrible, le parlement en informa le roi et le tint secret<br />

jusqu’à <strong>ce</strong> que le souverain eut fait connaître ses intentions.<br />

François I er fut frappé de l’obstination des v<strong>au</strong>dois<br />

et du jugement rendu contre eux : d’un côté sa religion<br />

fut alarmée, et de l’<strong>au</strong>tre il sentit frémir son cœur na-<br />

turellement doux. Il crut trouver le moyen de soumettre<br />

les v<strong>au</strong>dois et d’éviter le massacre par une déclaration<br />

du 8 de février de l’année suivante, par laquelle, en<br />

faisant grâ<strong>ce</strong> <strong>au</strong>x v<strong>au</strong>dois, il leur ordonnait de rentrer<br />

dans le devoir dans trois mois, sous peine d’éprouver la<br />

rigueur de ses ordonnan<strong>ce</strong>s. Cette déclaration fut suivie<br />

d’une lettre adressée <strong>au</strong> comte de Tende, gouverneur<br />

de la provin<strong>ce</strong>, par laquelle le roi lui recommandait de<br />

ne point souffrir d’attroupements des v<strong>au</strong>dois dans son<br />

gouvernement. le parlement leur fit signifier la déclaration<br />

du roi, avec injonction de lui envoyer des députés<br />

qui fissent leurs soumissions <strong>au</strong> nom de tous les <strong>au</strong>tres.<br />

François Chai, Guill<strong>au</strong>me Armand et huit <strong>au</strong>tres de Merindol,<br />

ayant à leur tête André Maynard qui portait la<br />

parole, se présentèrent comme députés et demandèrent<br />

d’abord d’être entendus dans leur défense <strong>au</strong> sujet du<br />

crime de rébellion sur lequel ils ne purent se justifier.<br />

Ils présentèrent ensuite une confession de foi, dressée<br />

par Maynard, en douze articles tirés de la doctrine de<br />

luther, la plupart fort opposés à la doctrine catholique.<br />

l’évêque de Cavaillon, un conseiller du parlement et<br />

plusieurs docteurs commis pour examiner <strong>ce</strong>tte confession<br />

de foi, la rejetèrent. le roi, à qui elle fut envoyée,<br />

en fut irrité d’<strong>au</strong>tant plus qu’il apprit presque en même<br />

temps que <strong>ce</strong>s v<strong>au</strong>dois, <strong>au</strong> lieu de profiter de ses grâ<strong>ce</strong>s<br />

et de se soumettre, avaient pris les armes pour s’opposer<br />

ouvertement à ses ordres ; qu’ils avaient projeté<br />

de lever seize mille hommes dans l’intention de s’emparer<br />

de Marseille; qu’ils saccageaient le pays; qu’ils<br />

brisaient les croix et les images, brûlaient les églises;<br />

qu’enfin ils commettaient une infinité de désordres et<br />

1540<br />

1541<br />

Aubery.<br />

Severt.<br />

Fantoni.

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