Télécharger/lire ce livre au format pdf - Entrechaux

192 histoire des guerres du comté venaissin.
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Ce maréchal, dont je parlerai souvent dans la suite
de ce chapitre, avait été élevé à la cour de François Ier 1563 de la troupe entra dans la chapelle, et fit dans le bénitier
,
ce qu’il n’est pas honnête de dire. d’autres entrèrent ef-
et avait servi avec honneur en Italie, en Flandre et en
frontément dans la ville, disant tout haut par les rues
Allemagne. Après la mort de Henri II, il resta à la cour
que c’était à eux à dicter les conditions de la paix, et
auprès de Catherine de Médicis, régente du royaume,
qu’on ne l’aurait jamais si on leur refusait une seule de
qui se servit de lui pour dissiper la conjuration d’Am-
leurs demandes. Quelque intérêt qu’on eût de les ménaboise.
Il venait d’être fait maréchal de France, lorsqu’il
ger et de ne les point aigrir, on ne jugea pas à propos
fut choisi pour rétablir la religion catholique à Rouen
de dissimuler ces insolences ; les mutins furent arrêtés,
et à dieppe, et envoyé en ambassade auprès de l’empe-
mis en prison, et ensuite chassés de la ville.
reur, et ensuite en Angleterre, pour empêcher les se-
le maréchal ordonna aux huguenots, de la part du roi,
cours que les calvinistes de France attendaient de ces
de cesser de molester le Comtat et de se retirer des
deux puissances. les quatre maréchaux ayant eu ordre
lieux qu’ils occupaient, à moins qu’ils ne voulussent ab-
de faire leurs chevauchées, il eut pour son département
jurer l’hérésie, et vivre en fidèles sujets du Saint père.
la Bourgogne, le Bourbonnais, le Berri, l’Auvergne, le
Ces ordres furent méprisés; les hostilités furent conti-
lyonnais, le vivarais, le dauphiné et la provence. Il
nuées et les campagnes ravagées de nouveau. Celles
remit ces provinces sous l’obéissance du roi, y rétablit
d’Avignon, de Carpentras, de pernes, de Malemort et de
la religion catholique, et en fit sortir les troupes calvi-
Mazan furent fort incommodées ; les bestiaux y furent
nistes. le pape, informé de son zèle et de ses succès,
enlevés, les arbres coupés, les travailleurs tués ou em-
lui demanda les mêmes services pour le Comtat. le roi
menés de force. les garnisons que les ennemis avaient
lui avait déjà ordonné de s’employer pour rétablir la
à Monteux et à vedenes leur facilitaient ces excursions.
paix dans cette province. le maréchal fit tout ce qu’il
les catholiques en faisaient aussi de leur côté: ils guet-
put pour cette fin ; et si ses intentions n’eurent pas de
taient ces coureurs, les battaient quelquefois, et leur
meilleurs effets, ce fut parce qu’il y trouva des hugue-
enlevaient le butin qu’ils avaient fait.
nots plus acharnés qu’il n’en avait vu ailleurs.
jusques là leur audace ne s’était manifestée que par
le jour même qu’il était venu à Avignon pour entamer
la voie des armes. Ils lui donnèrent dans ces circons-
un traité de paix, il avait eu lieu de connaître que les retances
une forme de politique, comme pour mieux
ligionnaires n’en voulaient point par les excès auxquels
braver l’autorité. Ils étaient maîtres de Sainte-Cécile ;
ils se portèrent presque en sa présence. Quelques-uns
ils y avaient établi un gouverneur qui recevait les apos-
de ceux qui l’avaient suivi s’arrêtèrent sur le pont du
tats et qui les instruisait des moyens de nuire aux ca-
Rhône, chantant leurs psaumes, et vomissant mille
tholiques. Ce fut dans ce lieu que les principaux de la
injures contre le pape et contre ses officiers; un
secte s’assemblèrent le 25 juillet, en se donnant le titre
1563
perussis.