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1574<br />
Fantoni.<br />
du Thou.<br />
320 histoire des guerres du comté venaissin.<br />
321<br />
présenta une discipline faite de chainettes d’argent,<br />
avec des molettes d’or, lui disant que c’était par allusion<br />
des vendeurs chassés du temple, <strong>au</strong> zèle de Sa Majesté<br />
à chasser les hérétiques de son roy<strong>au</strong>me. Il assista à la<br />
pro<strong>ce</strong>ssion le 4 dé<strong>ce</strong>mbre, habillé en pénitent, et porta<br />
quelque temps la croix. A son exemple, la reine mère fit<br />
inscrire son nom sur le catalogue des pénitents noirs,<br />
les ayant choisis en considération de leur fondateur<br />
jean-Baptiste de Ricasoli, Florentin comme elle. les<br />
cardin<strong>au</strong>x de lorraine et d’Armagnac donnèrent leurs<br />
noms <strong>au</strong>x pénitents bleus. Sponde nous apprend que<br />
<strong>ce</strong>s espè<strong>ce</strong>s d’associations, que Henri III trouva établies<br />
à Avignon, lui plurent tellement, qu’il forma le<br />
dessein d’ériger à paris une confrérie sous le nom de<br />
l’Annonciation, <strong>ce</strong> qu’il exécuta en 1583.<br />
René de Birague, chan<strong>ce</strong>lier de Fran<strong>ce</strong>, tomba malade<br />
à Avignon ; mais sa maladie n’eut point de suite<br />
fâcheuse. Celle dans laquelle tomba le cardinal de lorraine<br />
fut courte et si violente, qu’elle l’emporta le troisième<br />
jour, qui était le 26 dé<strong>ce</strong>mbre. Ayant assisté à une<br />
cérémonie des pénitents bleus, en laquelle il avait porté<br />
la croix, il se sentit sur le soir un peu de froid, et fut<br />
pris sur le champ d’une fièvre violente accompagnée de<br />
grandes douleurs de tête, qui furent suivies d’insomnie<br />
et d’un transport qui lui ôta la vie.<br />
duplessis Mornai rapporte <strong>au</strong> sujet de <strong>ce</strong>tte mort le<br />
fait suivant : « j’ay ouï plusieurs fois de la propre bouche<br />
du roi Henri Iv, qu’à l’heure que le cardinal Charles de<br />
lorraine mourut, il était avec la reine sa belle-mère<br />
en son cabinet, avec laquelle il disait ses vêpres verset<br />
à verset ; et qu’elle, levant la tête, s’écria qu’elle<br />
voyait le cardinal de lorraine qui lui faisait signe du<br />
doigt, comme la menaçant, fort pâle et affreux. Sur quoi<br />
il n’osa jamais lever la tête, quoi qu’elle lui dit. A <strong>ce</strong> cri,<br />
entra madame de S<strong>au</strong>ve, depuis marquise de noirmoustier,<br />
dans le cabinet, qui était assise sur le f<strong>au</strong>teuil et<br />
lors disparut le fantosme. la reine envoya <strong>au</strong>ssitôt voir<br />
<strong>ce</strong> qu’il faisait et se trouva être décédé environ <strong>ce</strong>t instant.<br />
»<br />
Son corps, après avoir été exposé dans l’église des<br />
pénitents blancs, fut transporté à Rheims dont il était<br />
archevêque. le cardinal louis de Guise, son frère, demanda<br />
la légation de lorraine que <strong>ce</strong>tte mort faisait<br />
vaquer; mais le pape jugea à propos de profiter de <strong>ce</strong>tte<br />
vacan<strong>ce</strong> pour la supprimer.<br />
A peine <strong>ce</strong> cardinal eut-il expiré, que le roi Henri III<br />
résolut d’effectuer le dessein qu’il avait formé depuis<br />
longtemps d’épouser la prin<strong>ce</strong>sse louise de lorraine,<br />
fille de nicolas, comte de v<strong>au</strong>demont. Il commença par<br />
la déclarer reine, et fit partir d’Avignon Borriques de<br />
Censavoir, pour instruire le duc Charles de ses intentions,<br />
et aller de là en Suède rompre le mariage déjà<br />
conclu entre Sa Majesté et la prin<strong>ce</strong>sse Elisabeth.<br />
pendant que le roi était à Avignon, les huguenots<br />
prirent le Crestet par escalade, sans pouvoir for<strong>ce</strong>r le<br />
châte<strong>au</strong> défendu par Goubert. le roi y envoya le duc<br />
de Guise ; Martinengue y fut <strong>au</strong>ssi. les ennemis se retirèrent<br />
à leur approche. la présen<strong>ce</strong> de <strong>ce</strong> monarque<br />
ne fut pas non plus capable de les empêcher de manifester<br />
les desseins qu’ils avaient toujours sur Avignon :<br />
ils crurent que le tumulte que la cour excitait dans<br />
<strong>ce</strong>tte ville les invitait à s’en emparer dès que le roi en<br />
1574<br />
perussis.<br />
Fantoni.