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1565<br />
du Thou.<br />
224 histoire des guerres du comté venaissin.<br />
225<br />
lique dans <strong>ce</strong>tte provin<strong>ce</strong>. le roi agréa <strong>ce</strong>s conditions ;<br />
il écrivit <strong>au</strong> pape une lettre datée de Toulouse <strong>au</strong> mois<br />
de mars de <strong>ce</strong>tte année, dans laquelle, après avoir be<strong>au</strong>coup<br />
exalté le zèle du cardinal de Bourbon pour la vraie<br />
foi, il promettait de défendre par les armes Avignon et<br />
le Comtat contre les attaques des hérétiques, toutes et<br />
quantes fois qu’il en serait requis, et de fournir pour<br />
<strong>ce</strong>la le nombre de troupes qui serait né<strong>ce</strong>ssaire, et dont<br />
il ne donnerait le commandement qu’à des officiers reconnus<br />
pour bons catholiques. le cardinal de Bourbon<br />
écrivit <strong>au</strong>ssi <strong>au</strong> pape, l’assurant que si Sa Sainteté lui<br />
conférait <strong>ce</strong>tte légation, il s’appliquerait à maintenir la<br />
pureté de la foi, sans souffrir jamais <strong>au</strong>cun hérétique<br />
dans le Comtat.<br />
Ces deux lettres furent lues en plein consistoire. le<br />
pape, après avoir donné de grandes louanges <strong>au</strong> cardinal<br />
Farnèse, déclara qu’il ac<strong>ce</strong>ptait sa démission, et<br />
qu’il nommait pour lui succéder le cardinal de Bourbon,<br />
réservant la survivan<strong>ce</strong> <strong>au</strong> cardinal d’Altems, fils<br />
de Claire de Médicis, sœur de Sa Sainteté. Cependant<br />
comme les troubles du roy<strong>au</strong>me et les agitations de la<br />
cour ne permirent pas <strong>au</strong> cardinal de Bourbon de venir<br />
résider dans le Comtat où sa présen<strong>ce</strong> <strong>au</strong>rait été né<strong>ce</strong>ssaire,<br />
le pape lui associa le cardinal d’Armagnac, qui<br />
fixa son séjour à Avignon avec la qualité de co-légat.<br />
Ce dernier, dont j’<strong>au</strong>rai tant de bien à dire dans la<br />
suite de <strong>ce</strong>tte histoire, était fils de pierre vicomte de<br />
Grimois, baron de C<strong>au</strong>ssade, et de Yolande de la Haye<br />
de passavan. les soins que prit pour son éducation le<br />
cardinal Georges d’Amboise son parent, qui lui avait<br />
donné son nom <strong>au</strong> baptême, lui inspirèrent de bonne<br />
heure le dessein d’embrasser l’état ecclésiastique pour<br />
défendre la religion contre les nouve<strong>au</strong>x hérétiques,<br />
<strong>au</strong>xquels il fut toujours très opposé. Il fut nommé à<br />
l’évêché de Rhodez, et eut encore l’administration de<br />
<strong>ce</strong>ux de vabres et de lectoure. le roi François I er , qui<br />
avait pour lui be<strong>au</strong>coup de considération, le nomma son<br />
ambassadeur à venise pour une négociation des plus<br />
importantes, ensuite à Rome, <strong>au</strong>près du pape p<strong>au</strong>l III<br />
qui le fit cardinal du titre de Saint-nicolas in car<strong>ce</strong>re, en<br />
1544, à la recommandation de <strong>ce</strong> monarque. Etant en<br />
Italie, il fit un voyage exprès à lorette pour y révérer<br />
la maison de la Mère de dieu et pour faire dresser, par<br />
reconnaissan<strong>ce</strong>, un monument à la mémoire du cardinal<br />
d’Amboise. de retour en Fran<strong>ce</strong>, il fut fait conseiller<br />
d’Etat, assista <strong>au</strong> colloque de poissy, et fut nommé à<br />
l’archevêché de Toulouse, qu’il quitta ensuite pour <strong>ce</strong>lui<br />
d’Avignon dont le séjour lui était si agréable, qu’il ne<br />
voulut plus le quitter depuis qu’il y fut arrivé. Il mourut<br />
à Avignon en 1585, âgé de 84 ans, et fut enseveli dans<br />
une chapelle de sa métropole, où il s’était préparé un<br />
tombe<strong>au</strong>.<br />
Tous les historiens qui ont parlé de lui conviennent<br />
qu’il était d’une politesse, d’une dou<strong>ce</strong>ur et d’une libéralité<br />
admirables. Il s’était déclaré le protecteur<br />
des gens de lettres, témoins pierre Gilly et Guill<strong>au</strong>me<br />
philander qui furent nourris et élevés chez lui et qui<br />
moururent l’un à Rome, l’<strong>au</strong>tre à Toulouse. le dernier<br />
lui dédia son Commentaire sur vitruve. Guill<strong>au</strong>mele-Blanc<br />
publia sous ses <strong>au</strong>spi<strong>ce</strong>s la traduction de Ziphilin.<br />
Son amour pour les savants ne nuisait point à<br />
<strong>ce</strong>lui qu’il devait <strong>au</strong>x p<strong>au</strong>vres. Fantoni lui rend <strong>ce</strong> témoignage<br />
qu’il dit avoir recueilli de plusieurs de <strong>ce</strong>ux qui<br />
l’avaient connu : « que <strong>ce</strong> prélat n’avait rien de réservé<br />
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