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1562<br />

liv. 4.<br />

136 histoire des guerres du comté venaissin.<br />

137<br />

Casteln<strong>au</strong>-M<strong>au</strong>visière rapporte ainsi <strong>ce</strong>tte cru<strong>au</strong>té<br />

dans ses Mémoires :<br />

« Environ deux <strong>ce</strong>nts catholiques qui avoient composé<br />

de rendre la ville, s’étoient retirés <strong>au</strong> châte<strong>au</strong>, estimants<br />

que la capitulation leur seroit tenue de sortir<br />

vies et bagages s<strong>au</strong>ves. néantmoins, sans avoir égard à<br />

la foi publique et jurée, le baron des Adrets les fit cruellement<br />

précipiter du h<strong>au</strong>t du châte<strong>au</strong>. Aucuns de <strong>ce</strong>ux<br />

qui furent précipités et jetés par les fenêtres, où il y a<br />

une infinité de toises de h<strong>au</strong>t, se voulant prendre <strong>au</strong>x<br />

grilles, ledit baron leur fit couper les doigts avec une<br />

très-grande inhumanité. Il y eut un desdits précipités<br />

qui, en tombant du h<strong>au</strong>t en bas du châte<strong>au</strong> qui est assis<br />

sur un grand rocher, se prit à une branche, et ne la voulut<br />

jamais abandonner ; quoy voyant, lui furent tirés<br />

une infinité de coups d’arquebuses et de pierres sur la<br />

tête, sans qu’il fust possible de le toucher. de quoy le<br />

baron estant esmerveillé, lui s<strong>au</strong>va la vie, et réchappa<br />

comme par miracle. »<br />

Cet <strong>au</strong>teur continue :<br />

« j’ai été voir le lieu depuis avec la reine mère du roi,<br />

étant en d<strong>au</strong>phiné. Celui qui fut s<strong>au</strong>vé vivait là <strong>au</strong>près.<br />

» pérussis dit dans ses Mémoires que <strong>ce</strong>t homme implora<br />

à h<strong>au</strong>te voix le secours de la Sainte vierge <strong>au</strong> moment<br />

qu’il fut précipité.<br />

Après le massacre, les morts furent jetés dans le<br />

Rhône qui pour lors coulait tout près des murs. des<br />

Adrets fit mettre le corps du commandant et <strong>ce</strong>ux de<br />

quelques <strong>au</strong>tres des princip<strong>au</strong>x sur une méchante<br />

barque, et leur ayant fait enfon<strong>ce</strong>r des cornes dans la tête<br />

et mettre des bâtons blancs à la main pour ajouter l’in-<br />

suite à la cru<strong>au</strong>té, il laissa aller <strong>au</strong> gré des flots <strong>ce</strong>tte<br />

barque sur laquelle était <strong>ce</strong>tte inscription italienne en<br />

gros caractères :<br />

o voi d’avignone, lassiate passare questi mercanti<br />

perche an pagato il dazio a mornas.<br />

Ce qui signifie: « Gens d’Avignon, laissez passer <strong>ce</strong>s<br />

marchands, car ils ont payé le péage à Mornas. »<br />

Cette barque, entraînée par le courant de l’e<strong>au</strong>, s’arrêta<br />

près du pontet, <strong>au</strong>-dessus d’Avignon. Tous <strong>ce</strong>s cadavres<br />

furent ensevelis dans une même fosse que l’on<br />

remarque encore sur le bord du Rhône.<br />

un traitement si affreux jeta l’épouvante dans tous<br />

les environs : les habitants de piolenc, de Caderousse,<br />

de Courtaison, de Bedarrides, de Châte<strong>au</strong>-neuf et des<br />

<strong>au</strong>tres lieux voisins de Mornas, abandonnèrent leurs<br />

maisons et se réfugièrent à Avignon, à Carpentras, à<br />

vaison, à l’IsIe et dans d’<strong>au</strong>tres villes du Comtat. les<br />

huguenots s’emparèrent facilement de <strong>ce</strong>s divers lieux<br />

ainsi délaissés; ils les pillèrent librement, y mirent le<br />

feu, commençant toujours par les églises. Cela se passa<br />

dans le mois de juillet et en si peu de temps, que le 13 de<br />

<strong>ce</strong> mois, ne trouvant plus de mal à faire, ils se retirèrent<br />

à Mornas et à Boulene. un de leurs détachements marcha<br />

du côté de vaison pour aller <strong>au</strong> secours de Sisteron,<br />

assiégé par Sommerive. Ceux qui furent à Boulene ayant<br />

rencontré sur leur chemin parissot, consul d’Arles, député<br />

à la cour, ils le dépouillèrent et le pendirent avec<br />

tous <strong>ce</strong>ux de sa suite.<br />

le comte de Suze était a Sorgues d’où il voyait, pour<br />

ainsi dire, tous <strong>ce</strong>s ravages sans pouvoir s’y opposer,<br />

1562

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