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1570<br />
262 histoire des guerres du comté venaissin.<br />
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taient pas en moindre nombre. de <strong>ce</strong>lui-ci fut Montgomeri,<br />
<strong>ce</strong>t homme fameux par l’accident qui fit perdre<br />
la vie <strong>au</strong> roi Henri II. l’amiral découragé vint se rafraîchir<br />
à nîmes, et se retira ensuite sous le châte<strong>au</strong> de<br />
Saint-privat, près le pont du Gard (1). les villages de<br />
Saint-Hilaire, Thesiers et Besousse, tous composés de<br />
catholiques, éprouvèrent sa fureur à son arrivée : il y<br />
fit faire un massacre général, de sorte qu’ils restèrent<br />
tout-à-fait déserts.<br />
Son camp incommodait fort les catholiques des environs<br />
; ses soldats couraient la campagne, pillaient<br />
et brûlaient les métairies, et tuaient tous <strong>ce</strong>ux qu’ils<br />
avaient à leur rencontre. Ils s’emparèrent de Tresque,<br />
de pujean, des Angles et de Rochefort où ils s’étab<strong>lire</strong>nt<br />
à l’aide de quelques-uns des habitants qui étaient de<br />
leur religion. Ils <strong>au</strong>raient fait de plus grands progrès,<br />
si Crosette, maréchal-des-logis de damville, ne les eût<br />
arrêtés. Cet officier avait sur le cœur une perfidie qu’ils<br />
avaient faite a cinquante hommes de son régiment,<br />
qu’ils avaient massacrés après leur avoir promis la vie.<br />
Ayant pris à Avignon et à villeneuve un nombre suffisant<br />
d’infanterie et de cavalerie, il fut d’abord à pujean<br />
dont il passa la garde <strong>au</strong> fil de l’épée. dé-là, marchant<br />
droit <strong>au</strong> camp de l’amiral, il rencontra sur son chemin<br />
un de ses détachements qu’il défit entièrement, sans en<br />
laisser échapper un seul homme.<br />
A <strong>ce</strong>tte nouvelle, l’amiral s’imagina qu’on venait<br />
(1) Ce pont, bâti par les Romains pour conduire l’e<strong>au</strong> d’uzès à<br />
nîmes, a été élargi en 1745 par les soins de jean-louis de Crillon, avignonais,<br />
archevêque de narbonne. Ce prélat en avait formé le dessein<br />
à Remoulin, étant obligé d’y séjourner quatre à cinq jours dans un cabaret,<br />
à c<strong>au</strong>se du débordement de la rivière.<br />
l’attaquer avec des for<strong>ce</strong>s supérieures <strong>au</strong>x siennes, et<br />
craignant d’être accablé, il leva son camp le même jour,<br />
et marcha par les bois vers le vivarais. Crosette le poursuivit<br />
conjointement avec Mirepoix qui était survenu<br />
d’un <strong>au</strong>tre côté pour le même dessein. Ils attaquèrent<br />
son arrière-garde sur le bord de l’Ardèche, la mirent<br />
en déroute, lui prirent trente-sept chariots chargés de<br />
bagages et de munitions, et quatre <strong>ce</strong>nts chev<strong>au</strong>x ou<br />
bœufs. l’amiral continua sa marche jusqu’à la voute,<br />
ayant laissé les prin<strong>ce</strong>s à Aubenas.<br />
Arrivé sur les bords du Rhône, il ne s’y arrêta qu’<strong>au</strong>ssi<br />
longtemps qu’il lui fut né<strong>ce</strong>ssaire pour disposer son armée<br />
à passer <strong>ce</strong> fleuve. louis de nass<strong>au</strong>, qui avait le plus<br />
d’<strong>au</strong>torité après l’amiral, passa le premier avec une partie<br />
de la cavalerie, pour tenir à couvert l’artillerie qui<br />
passa après lui. A peine le débarquement était-il fait,<br />
que Saint-Andiol, qui commandait le bourg de <strong>ce</strong> nom,<br />
se présenta avec un détachement de bonnes troupes, et<br />
enleva plusieurs chariots chargés de poudre et de boulets<br />
qu’il fit transporter tout de suite <strong>au</strong> bourg. Il revint<br />
à la charge et il s’empara d’abord des canons avec facilité<br />
; mais jean, frère de Montgoméri, étant survenu avec<br />
le gros de l’armée dans le temps qu’il allait les emmener,<br />
il y eut un rude combat dans lequel Saint-Andiol fut tué.<br />
les calvinistes recouvrèrent leurs canons, mais ils perdirent<br />
jean de Montgoméri et un troisième frère qu’il<br />
avait. C’était dans la vue de recouvrer Montélimart que<br />
l’amiral passait dans le d<strong>au</strong>phiné: Gordes avait repris<br />
<strong>ce</strong>tte ville sur les religionnaires, et comme le poste était<br />
important, il fut presque toujours <strong>au</strong>ssitôt assiégé que<br />
pris ou rendu, par l’un ou l’<strong>au</strong>tre parti, tant que <strong>ce</strong>s guer-<br />
1570<br />
Expilly.