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48 histoire des guerres du comté venaissin.<br />
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doient les <strong>au</strong>ltres sans les estrangler, et les laissoient<br />
languir; ils en lioient <strong>au</strong>x pieds des arbres, défendant<br />
de les dé<strong>livre</strong>r, à <strong>ce</strong> qu’ils y mourussent de faim et fussent<br />
dévorés des bestes ravissantes. Ils en ont lancé<br />
plusieurs dans les puits, précipité dans les e<strong>au</strong>x, jeté<br />
dans les fourne<strong>au</strong>x ardens. Ils en traisnoient à la queue<br />
de leurs chev<strong>au</strong>x jusqu’à <strong>ce</strong> qu’ils fussent expirés. Ils en<br />
pendoient par les pieds, et leur faisoient <strong>au</strong> dessoubs<br />
du feu du foin et de la paille pour les estouffer. Ils en<br />
précipitoient des h<strong>au</strong>ts clochers, tours ou rochers ;<br />
bref, il seroit impossible d’expliquer toutes les férités,<br />
lesquelles ils exerçaient contre les catholiques. Encore<br />
non contens de <strong>ce</strong>tte rage satanique contre les vivans,<br />
ils ne permettoient leurs corps être retirez, plorez, regrettez<br />
en façon quelconque. voilà comme se comporta<br />
<strong>ce</strong>tte m<strong>au</strong>lditte secte <strong>au</strong>x premiers troubles. »<br />
Qui ne s’étonnerait après <strong>ce</strong>la d’entendre les protestants<br />
se glorifier de leur modération,et tirer vanité de<br />
leur prétendu martyrologe (1),dans lequel sont loués à<br />
l’excès <strong>ce</strong>ux de leur secte qui ont été condamnés à mort<br />
par les voies de la justi<strong>ce</strong>, pour avoir exercé des cru<strong>au</strong>tés<br />
dont <strong>ce</strong>ux d’<strong>au</strong>jourd’hui ne peuvent s’empêcher<br />
d’avoir honte ? Il est vrai que les catholiques, irrités enfin<br />
de leurs procédés barbares, se lassèrent de souffrir<br />
et désespérèrent d’adoucir <strong>ce</strong>s tigres altérés de sang<br />
humain. le parlement permit, ordonna même <strong>au</strong>x com-<br />
(1) Cet ouvrage commencé et publié d’abord par jean Crespin, a été<br />
<strong>au</strong>gmenté et réimprimé plusieurs fois en diverses langues. Il est à remarquer<br />
qu’on ne voit point dans <strong>ce</strong> catalogue les noms de Calvin, de<br />
Zuingle, de Bèze ni d’<strong>au</strong>cun <strong>au</strong>tre des chefs de la prétendue réforme,<br />
qui surent toujours se tenir à l’écart et loin du danger dans lequel ils<br />
poussaient les <strong>au</strong>tres.<br />
munes de courir sus <strong>au</strong>x huguenots <strong>au</strong> son du tocsin, de<br />
les poursuivre partout et de les tuer sans miséricorde<br />
comme <strong>au</strong>tant de bêtes féro<strong>ce</strong>s, de chiens et de loups<br />
enragés qui désolaient tout le roy<strong>au</strong>me. Mais qu’on juge<br />
de quel côté était le tort, quand même les catholiques<br />
<strong>au</strong>raient usé de représailles en toute rigueur !<br />
le premier exploit des calvinistes fut la prise d’Orléans<br />
dont le prin<strong>ce</strong> de Condé s’empara. Ce prin<strong>ce</strong> traita<br />
avec Elizabeth, reine d’Angleterre, et lui livra le Hâvre<br />
pour un secours de huit mille hommes et <strong>ce</strong>nt mille écus<br />
qu’elle lui envoya. la crainte de perdre toute la normandie<br />
fit résoudre le siège de Rouen dont les rebelles<br />
s’étaient <strong>au</strong>ssi rendus maîtres. le roi de navarre, qui<br />
était à <strong>ce</strong> siège, y fut blessé sur la tranchée et mourut<br />
peu de temps après. Ceux qui commandaient sous le<br />
prin<strong>ce</strong> de Condé surprirent un grand nombre d’<strong>au</strong>tres<br />
villes dans diverses provin<strong>ce</strong>s; ils tentèrent même le<br />
siège de paris, mais ils furent chassés et poursuivis. Ils<br />
étaient résolus d’y revenir, lorsqu’un nouve<strong>au</strong> secours,<br />
qui leur vint d’Allemagne, les enhardit à tenir la campagne.<br />
le duc de Guise et le connétable leur coupèrent<br />
le chemin et les atteignirent près de dreux où ils les forcèrent<br />
d’ac<strong>ce</strong>pter la bataille qui fut la première donnée :<br />
c’était dans le mois de dé<strong>ce</strong>mbre. le prin<strong>ce</strong> de Condé y<br />
fut battu et fait prisonnier; il y perdit son canon et tout<br />
son bagage. Il resta huit mille morts de part ou d’<strong>au</strong>tre.<br />
Après <strong>ce</strong>tte journée, dont le duc de Guise eut tout<br />
l’honneur, le siège d’Orléans fut résolu. Ce duc y conduisit<br />
l’armée royale, et la pla<strong>ce</strong> fui bientôt resserrée<br />
et pressée avec ardeur. Elle était sur le point d’être<br />
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