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1560<br />
Fantoni.<br />
106 histoire des guerres du comté venaissin.<br />
107<br />
prévôt. Il avait déjà engagé le parlement à le poursuivre<br />
comme un rebelle et à saisir tous ses biens. Son<br />
ressentiment étant encore plus favorisé, par l’invitation<br />
du légat, il assembla un grand nombre de gentilshommes,<br />
leva de nouvelles troupes et fit marcher les<br />
légionnaires, commandés par le baron des Adrets qui<br />
ne s’était point encore déclaré pour les huguenots ; <strong>ce</strong><br />
qui faisait en tout 4,000 hommes, à la tête desquels il se<br />
mit, avec quelques piè<strong>ce</strong>s d’artillerie qu’il tira de Grenoble.<br />
lorsqu’il-fut arrivé à Boulene, il s’y arrêta pour attendre<br />
la réponse de Montbrun, à qui il écrivit pour lui<br />
ordonner, de la part du roi, de sortir des terres du pape<br />
et de congédier ses troupes, lui promettant, s’il obéissait,<br />
qu’on oublierait le passé et que tous ses biens lui<br />
seraient rendus, que si, <strong>au</strong> contraire, il refusait de se<br />
soumettre, il serait poursuivi et traité comme un rebelle.<br />
la Mothe fit <strong>ce</strong>tte démarche par considération<br />
pour les parents de Montbrun, plusieurs desquels tenaient<br />
un rang distingué.<br />
En attendant sa réponse, il manda les consuls et<br />
les notables d’Orange (1) <strong>au</strong>xquels il fit de grands reproches<br />
sur <strong>ce</strong> qu’ils fournissaient du secours à <strong>ce</strong>ux<br />
qui s’étaient emparés de Mal<strong>au</strong><strong>ce</strong>ne, et leur commanda<br />
de lui <strong>livre</strong>r Mouvans sans délai. les consuls s’excusèrent<br />
sur les reproches et sur la demande, en disant<br />
qu’ils n’avaient donné <strong>au</strong>cun secours à Montbrun, et que<br />
Mouvans n’était point actuellement dans leur ville. la<br />
(1) jean de langes, consul et assesseur de la ville d’Orange, l<strong>au</strong>rent<br />
Chabert, viguier, et <strong>au</strong>tres. de langes, qui était devenu huguenot<br />
déclaré, périt avec presque toute sa famille lors de la conspiration découverte<br />
en 1571, ainsi qu’il sera dit en son lieu<br />
Mothe parut satisfait de leurs raisons ; il les congédia<br />
en leur faisant promettre qu’ils n’<strong>au</strong>raient à l’avenir <strong>au</strong>cune<br />
liaison avec Montbrun ni avec <strong>ce</strong>ux de son parti.<br />
Il ne tarda pas à reconnaître que les consuls lui en<br />
avaient imposé par de f<strong>au</strong>sses excuses ; car le jour<br />
d’après, les troupes d’Avignon qui venaient le joindre<br />
ayant arrêté des hommes armés qui sortaient d’Orange<br />
et les ayant fait appliquer à la question, on apprit par<br />
leurs aveux qu’ils n’étaient partis que pour aller renfor<strong>ce</strong>r<br />
les huguenots de Mal<strong>au</strong><strong>ce</strong>ne, et qu’il n’y avait point<br />
de jour où il ne sortît du monde d’Orange pour le même<br />
dessein. pour punir les consuls de leur m<strong>au</strong>vaise foi, il<br />
leur écrivit en <strong>ce</strong>s termes :<br />
COnSulS, COnSEIllERS, CITOYEnS ET HABITAnTS dE lA<br />
vIllE d’OR AnGE.<br />
« Tost aprez vostre partement d’<strong>au</strong>prez de nous, qui<br />
fust le jour de hier, nous avons estés faicts <strong>ce</strong>rtains que<br />
vous fournissés du secours à Montbrun, et nous ne pouvons<br />
en doubter, puisque <strong>ce</strong>ulx que vous avés naguieres<br />
faicts partir à <strong>ce</strong>ste fin ont estés rencontrés par les soldats<br />
de la compagnie de Monsieur Sainctejalle, qui en ont<br />
tués <strong>au</strong>lcuns et ont tenu les <strong>au</strong>ltres comme prisonniers.<br />
Ceulx-ci ont confessé qu’ils sont sortis de vostre ville<br />
étant envoyez par vous ; ils nous ont pareillement apprins<br />
par quelles manières vous entretenez intelligen<strong>ce</strong>s<br />
avec Montbrun, Mouvans et <strong>au</strong>ltres rebelles séditieux<br />
qui ont prins les armes contre le Saint-père et contre<br />
les rois très-chrestiens et catholiques : <strong>ce</strong>la prouve<br />
évidemment que vous adhérez <strong>au</strong>x mal intentionnez et<br />
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