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1563<br />
du Thou<br />
Fantoni.<br />
176 histoire des guerres du comté venaissin.<br />
177<br />
pour sa rançon. Il mourut <strong>au</strong> bout de quelques jours,<br />
<strong>au</strong>tant de désespoir que de ses blessures. Cette prise<br />
coûta <strong>au</strong>ssi quelques hommes <strong>au</strong>x catholiques. le capitaine<br />
Turcot reçut une blessure dont il mourut à<br />
Orange ; perussis eut une cuisse percée d’un coup de<br />
balle, et faillit à être écrasé sous un tas de pierres jetées<br />
du h<strong>au</strong>t des murailles; Roland Constant de Menerbes<br />
courut le même danger : on l’avait vu revenir,<br />
se traînant par terre, sans avoir voulu abandonner le<br />
drape<strong>au</strong> qu’il portait.<br />
la prise de Camaret facilita <strong>ce</strong>lle de Serignan, qui<br />
ouvrit ses portes à la première sommation. Crussol, à<br />
la tète des huguenots, s’en était précédemment emparé<br />
un jour de dimanche, dans le temps que les habitants<br />
étaient à la messe. une femme qui était d’intelligen<strong>ce</strong><br />
avec lui, l’avait introduit <strong>au</strong> moyen d’un signal convenu.<br />
Tous les habitants avaient été massacrés, les prêtres<br />
avaient été égorgés sur l’<strong>au</strong>tel. un <strong>ce</strong>rtain Am<strong>au</strong>lric,<br />
natif du lieu, qui avait abjuré la foi à Orange, était le<br />
plus acharné <strong>au</strong> massacre, estant, dit la relation, grandement<br />
affectionné, et comme en rage contre les p<strong>au</strong>vres<br />
catholiques. Cette baronie, la première du Comtat et la<br />
plus étendue, appartenait pour lors à diane de poitiers,<br />
duchesse de valeutinois (1).<br />
Serbelloni laissa dans Camaret les compagnies de<br />
C<strong>au</strong>mont, de Ceciliano et de Turcot; dans Serignan<br />
(1) Cette dame était l’objet de l’exécration des huguenots, par<strong>ce</strong><br />
qu’ils s’étaient imaginés qu’elle avait abusé du crédit qu’elle avait eu<br />
sous François I et Henri II, pour les pousser à sévir contre eux. Elle<br />
fut en butte à leurs satires tant qu’elle vécut, et encore après sa mort.<br />
voyez <strong>ce</strong> qu’en dit Beze <strong>au</strong> <strong>livre</strong> II de son histoire. Il f<strong>au</strong>t convenir que<br />
<strong>ce</strong> que dit d’elle Brantome, dans l’éloge de Henri II, était bien capable<br />
de lui attirer <strong>ce</strong>tte haine.<br />
<strong>ce</strong>lles de Bedoin, de pignan et de payan de visan. la<br />
cavalerie du marquis de longiano fut répartie à Carpentras<br />
et à pernes; <strong>ce</strong>lle de Rasponi fut destinée pour<br />
Bedarrides: le reste des troupes retourna à Avignon.<br />
le jour même de la prise de Camaret, les hérétiques du<br />
languedoc se présentèrent devant Aramont, <strong>au</strong> nombre<br />
de 1000 hommes avec quatre piè<strong>ce</strong>s d’artillerie. A la<br />
nouvelle qui en vint à Avignon, le vi<strong>ce</strong>-légat fit partir<br />
deux grosses barques chargées de soldats, qui aidèrent<br />
la garnison à repousser les assaillants, 290 desquels<br />
restèrent morts.<br />
le duc de nemours avait commencé la guerre contre<br />
les calvinistes dans le d<strong>au</strong>phiné. la chasse qu’il leur<br />
donnait détermina Crussol à mener dans le Comtat le<br />
parti qu’il conduisait. Ce parti était considérable; il était<br />
de 2000 hommes d’infanterie et de 600 cavaliers qui<br />
avaient avec eux six piè<strong>ce</strong>s de canon. Ils commencèrent<br />
leurs hostilités dans <strong>ce</strong>tte provin<strong>ce</strong> par le siége de Serignan,<br />
que Crussol avait déjà pris une fois. Serbelloni<br />
l’avait prévu en apprenant leur arrivée; comme elle fut<br />
assez brusque et qu’il était informé de leur nombre, il<br />
donna ordre <strong>au</strong>x compagnies qui le gardaient d’en sortir<br />
et de se retirer à Orange dont la couservation lui paraissait<br />
plus importante; mais <strong>ce</strong>tte troupe s’opiniâtra<br />
à vouloir garder la pla<strong>ce</strong>, <strong>ce</strong> qui obligea le général d’aller<br />
lui-même à Orange le 17 mars. le lendemain il envoya à<br />
la découverte la cavalerie italienne, quelques arquebusiers<br />
à cheval et un <strong>ce</strong>rtain nombre d’hommes de pied,<br />
sous les ordres de Saintejalle, qui devait reconnaître<br />
l’ennemi et tâcher de faire entrer du secours dans le<br />
châte<strong>au</strong> de Serignan, mais ne point hasarder un combat.<br />
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