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1575<br />
332 histoire des guerres du comté venaissin.<br />
333<br />
grant quantité, mais par le feu et tous les <strong>au</strong>ltres moyens plus<br />
cruels que nous porrons porter, comme nous en havons des<br />
moyens be<strong>au</strong>coup, et les esperons havoir encore plus grands. Et<br />
par<strong>ce</strong> que vous avés toute <strong>au</strong>thorité et pouvoir de garder que la<br />
cru<strong>au</strong>lté ne soit point exercée en la personne du dict Sr. de Montbrun,<br />
d’<strong>au</strong>ltant que vous estes amateur du repos de <strong>ce</strong> roy<strong>au</strong>lme,<br />
et du bien et servi<strong>ce</strong> du roy, nous vous supplions humblement y<br />
tenir la main, afin que par <strong>ce</strong> moyen nous monstrions les effects<br />
de nostre bonne volonté <strong>au</strong> servi<strong>ce</strong> de Sa Majesté, par le succès<br />
d’une bonne paix : comme <strong>au</strong> contraire nous monstrerons la juste<br />
indignation que la cru<strong>au</strong>lté de laquelle l’on porroit user envers<br />
luy, méritera, laquelle nous mettra en perpétuelle défian<strong>ce</strong>. nous<br />
sommes icy assemblés à la requeste de la demoiselle (dame) de<br />
Montbrun pour traicter une trefve. nous attendons icy vos intentions,<br />
lesquel les ayant s<strong>ce</strong>ues, nous vous fairons paroistre<br />
que nous désirons avec le bien de M. de Montbrun, le repos de<br />
<strong>ce</strong>s païs; et ne partirons de <strong>ce</strong>s quartiers que vous ne nous ayés<br />
mandé vostre volonté, et n’ayons s<strong>ce</strong>u le traictement que ledict<br />
sieur de Montbrun re<strong>ce</strong>vra. Et sur <strong>ce</strong>, monsieur, nous prions dieu<br />
vous donnér en parfaicte sancté, longue et heureuse vie. de Meins<br />
le 5 aoust 1575. les soubs-nommés qui désirent vous faire servi<strong>ce</strong>,<br />
sont,signés ici tant à leurs noms que <strong>au</strong>x noms de toutes les<br />
églises de <strong>ce</strong> roy<strong>au</strong>lme, et des catholiques de l’union. Ainsi signés<br />
l’Isle, Morges, desdiguières, d’Or aison, Gouvernet, Campolion,<br />
Estoublon. Montorcier, vercoyr an, le poet, S. Auban,<br />
Aspremont, Condor<strong>ce</strong>t, Chamel, pontevés, le Mas, Roussette,<br />
Ferrier, Montron. »<br />
Messieurs,<br />
Lettre des mêmes <strong>au</strong> Parlement de Grenoble.<br />
« Estans assemblés en <strong>ce</strong> lieu, à la requeste de la damoiselle<br />
de Montbrun pour traicter une trefve de laquelle elle nous a<br />
faict recherche, nous avons estés advertis que vous procédez<br />
<strong>au</strong> pro<strong>ce</strong>z de M. de Montbrun comme criminel : <strong>ce</strong> qui nous<br />
monstre clairement le peu de changement de la m<strong>au</strong>vaise volonté<br />
que de longue main nous avons à nos dépens, et pour nous être<br />
trop fiez ez premiers : qu’est c<strong>au</strong>se que nous vous avons voulu<br />
faire <strong>ce</strong>ste lettre, par laquelle nous vous déclairons que en cas<br />
qu’il mesadvienne <strong>au</strong>dict sieur de Montbrun, nous sommes résolus<br />
de n’entendre en <strong>au</strong>lcune paix ou trefve. Mais estant ledict sieur<br />
de Montbrun traicté comme l’on nous a faict entendre, il ne demeurera<br />
<strong>au</strong>lcun papiste de quelque qualité qu’il soit, qui ne reçoive le<br />
mesme traictement. Et d’<strong>au</strong>ltant qu’il n’a failli que comme nous, et<br />
nous comme luy, et que nous asseurons de semblable traictement<br />
tumbans en mème fortune, nous gaignerons le devant, usans de<br />
feu et de toutes espè<strong>ce</strong>s de cru<strong>au</strong>lté que nous porrons contre tous<br />
<strong>ce</strong>ulx et par tous les lieux que nous porrons, sans espéran<strong>ce</strong> de<br />
nous laisser désormais abuser en paroles. Et de <strong>ce</strong>ci nous protestons<br />
que le mal qui en porroit advenir ne nous soye point imputé,<br />
mais à <strong>ce</strong>ulx qui nous occasionnent : car <strong>ce</strong> serait une trop grande<br />
injusti<strong>ce</strong>, que les prisonniers de guerre soyent traictés criminellement.<br />
Messieurs, nous prions dieu qu’il vous inspire de sorte que<br />
nous n’ayons occasion d’user envers vos personnes et biens que<br />
de la même doul<strong>ce</strong>ur que nous avons faict jusqu’ici (1). de Meins,<br />
le 5 août 1575. »<br />
Mes-Seigneurs,<br />
La Dame de Montbrun <strong>au</strong> Parlement de Grenoble.<br />
« Estant arrivée en <strong>ce</strong> lieu de Clermont, j’ai résolu de despecher<br />
un porteur pour vous supplier très-humblement qu’il<br />
vous plaise ne vouloir passer oultre <strong>au</strong>x affaires de M. de Montbrun,<br />
lesquelles vous ont été remises; jusqu’à <strong>ce</strong> qu’ayez permis<br />
et donné <strong>au</strong>dien<strong>ce</strong> à un tambour lequel vous est despeché de la<br />
part des Messieurs de la religion Commandans <strong>au</strong>x Ch<strong>au</strong>sse<strong>au</strong>x<br />
et <strong>au</strong>ltres lieux qu’ils tiennent en d<strong>au</strong>phiné, lequel vous apporte<br />
offre de vous relascher Serres, livron, lequel des deux vous sera<br />
plus propi<strong>ce</strong>. Avec condition toutesfois qu’ils soient asseurés de<br />
vous tous ensemble, Mes Seigneurs, de la vie de M. de Montbrun,<br />
et de sa délivran<strong>ce</strong>. vous suppliant encore un coup, Mes Seigneurs,<br />
(1) Ceux qui parlaient ainsi voulaient, sans doute, que le parlement<br />
de Grenoble eût oublié les insultes que les chefs des huguenots du<br />
d<strong>au</strong>phiné, et Montbrun en particulier, lui avaient faites dans tous les<br />
temps.<br />
1575