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1562<br />
152 histoire des guerres du comté venaissin.<br />
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poursuivi, ils seraient entrés dans Avignon et y <strong>au</strong>raient<br />
dîné. Mais le dîner ne leur était pas préparé, dit<br />
plaisamment perussis, et si on eût permis <strong>au</strong> peuple de<br />
sortir, on leur eut évité une indigestion.<br />
le baron des Adrets se trouva dans <strong>ce</strong>tte rencontre<br />
avec Mirabel, son lieutenant. Il acheva de ruiner le châte<strong>au</strong><br />
de Sorgues et fit à l’église et <strong>au</strong> couvent des Célestins<br />
tout le mal possible, jusqu’à démolir les tombe<strong>au</strong>x<br />
des cardin<strong>au</strong>x de Clermont et des ursins qui avaient<br />
be<strong>au</strong>coup contribué à la fondation de <strong>ce</strong> monastère ;<br />
après quoi, poussant plus avant, il fut saccager vedenes,<br />
Saint-Saturnin, Châte<strong>au</strong>-neuf de Gadagne (1),<br />
le Thor et C<strong>au</strong>mont. le châte<strong>au</strong> de <strong>ce</strong> dernier lieu fut<br />
brûlé ; sur quoi louis de perussis rapporte de bonne foi<br />
que le baron n’avait point ordonné <strong>ce</strong>t in<strong>ce</strong>ndie ; qu’<strong>au</strong><br />
contraire, il le désapprouva fort quand il l’aperçut en<br />
retournant à C<strong>au</strong>mont pour hâter son arrière-garde ;<br />
qu’il exhorta <strong>ce</strong>ux qu’il trouva occupés à l’éteindre de<br />
continuer, disant que s’il en pouvait découvrir les <strong>au</strong>teurs,<br />
il les ferait sévèrement punir. C’était là un effet<br />
de sa considération pour perussis, à qui <strong>ce</strong> châte<strong>au</strong> appartenait.<br />
Tous <strong>ce</strong>s ravages furent faits avec tant de célérité,<br />
que le soir du 1 er septembre, le baron des Adrets était<br />
déjà arrivé à Cavaillon dont il trouva les portes ouvertes.<br />
Il logea son infanterie <strong>au</strong> dehors de la ville et<br />
y fît entrer sa cavalerie, assignant l’église cathédrale<br />
pour loger les chev<strong>au</strong>x. l’église et le couvent des dominicains<br />
ne furent pas non plus épargnés ; il fit encore<br />
ruiner jusqu’<strong>au</strong>x fondements une ancienne cha-<br />
(1) le curé du lieu ayant eu le courage de l’attendre, fut tué par son<br />
ordre, et sa maison brulée avec l’église.<br />
pelle construite sur le chemin d’Avignon, sous le titre<br />
de notre-dame-de-Gir<strong>au</strong>d, qui par la suite a été rebâtie<br />
sous le titre de notre-dame-de-pitié. Ses soldats<br />
avaient toute sorte de li<strong>ce</strong>n<strong>ce</strong>, et il n’y a sorte d’excès<br />
et de cru<strong>au</strong>té qu’ils ne commissent dans la ville, sans<br />
même épargner les morts, qu’ils déterrèrent pour<br />
combler de leurs ossements le puits du cloître des chanoines.<br />
les lieux voisins de Cavaillon éprouvèrent les<br />
mêmes traitements. des Adrets parcourut avec une rapidité<br />
surprenante M<strong>au</strong>bec, Robion, Goult, Cabrieres et<br />
lagnes, et les remplit d’horreur. Brancas d’Oyse, be<strong>au</strong>frère<br />
de joyeuse, seigneur de M<strong>au</strong>bec, qui était pour lors<br />
dans le châte<strong>au</strong> d’Oppedes dont il était gouverneur, vit<br />
de ses yeux l’in<strong>ce</strong>ndie du sien, <strong>au</strong>quel le baron fit encore<br />
tout le dégât possible.<br />
Son dessein était après de marcher vers l’Isle, mais<br />
il y renonça, ayant appris que <strong>ce</strong>tte ville était en état<br />
de se défendre. les habitants avaient travaillé nuit<br />
et jour à se fortifier ; dès les premiers mouvements<br />
des religionnaires, rien n’avait été négligé, et ils redoublèrent<br />
leur activité et leurs préc<strong>au</strong>tions quand<br />
ils les virent à leurs portes. Ils avaient commencé par<br />
couper les arbres de la campagne et abattre les moulins<br />
et les <strong>au</strong>tres édifi<strong>ce</strong>s extérieurs dont les ennemis<br />
<strong>au</strong>raient pu tirer avantage ; le couvent des Cordeliers,<br />
<strong>au</strong> midi de la ville, avait été compris dans <strong>ce</strong>tte démolition<br />
générale ; ils avaient fait des retranchements <strong>au</strong><br />
dehors, creusé des fossés, et lorsqu’ils virent le danger<br />
plus pressant, ils inondèrent la campagne à la portée<br />
du canon, par le moyen de l’e<strong>au</strong> de v<strong>au</strong>cluse. Comme<br />
Carpentras était également menacé, on continua à s’y<br />
tenir sur ses gardes. l<strong>au</strong>rent de Tarascon, qui en était<br />
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