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1560<br />
110 histoire des guerres du comté venaissin.<br />
111<br />
cées par deux grandes compagnies que le comte de<br />
Suze amena d’Avignon avec quelques piè<strong>ce</strong>s d’artillerie,<br />
partirent de Boulene, et furent accrues sur leur chemin<br />
d’un grand nombre de volontaires de divers lieux du<br />
Comtat, qui voulurent avoir part à <strong>ce</strong>tte entreprise par<br />
zèle de religion ou par amour pour la patrie (1).<br />
Montbrun, qui avait fait parade d’une grande intrépidité<br />
dans les négociations, fut décon<strong>ce</strong>rté en apprenant<br />
qu’on venait le for<strong>ce</strong>r dans Mal<strong>au</strong>cène. Soit<br />
qu’il redoutât le sort des armes, soit qu’il n’eût <strong>au</strong>cune<br />
confian<strong>ce</strong> en ses soldats mal aguerris ; il se montra<br />
sus<strong>ce</strong>ptible de frayeur pour la seconde fois ; et sans<br />
attendre que <strong>ce</strong>ux qui venaient l’attaquer fussent si<br />
près, il abandonna la pla<strong>ce</strong> et se s<strong>au</strong>va avec un seul<br />
domestique. Ses soldats prirent la fuite à son exemple<br />
et se dispersèrent de manière qu’on n’en vit nulle part<br />
quatre ensemble. la Mothe trouva la ville déserte en y<br />
arrivant; il y rétablit les catholiques qui en avaient été<br />
chassés, et n’en partit qu’après les avoir mis en sûreté.<br />
n’ayant pu se saisir de la personne de Montbrun, il le<br />
punit dans ses biens en faisant ravager son châte<strong>au</strong>,<br />
d’où il laissa <strong>ce</strong>pendant sortir en toute liberté sa mère,<br />
sa fille et sa femme. les calvinistes vengèrent Montbrun<br />
lorsqu’ayant pris valen<strong>ce</strong>, le 25 d’avril 1562, ils<br />
poignardèrent la Mothe dans sa maison et pendirent<br />
(1) les jeunes gens de Monteux se distinguèrent dans <strong>ce</strong>tte occasion<br />
par leur nombre et par les preuves de leur bonne volonté. Cette<br />
générosité valut à leur patrie un bref de pie Iv, par lequel <strong>ce</strong> pape,<br />
en rendant <strong>au</strong>x habitants le témoignage le plus f latteur, leur promet<br />
que ni la ville ni le territoire de Monteux ne seront jamais inféodés,<br />
et qu’ils seront toujours sous le domaine immédiat du Saint-Siége. Son<br />
bref est du 10 de juillet 1561. C’est avec complaisan<strong>ce</strong> que je rapporte<br />
un trait si honorable pour ma patrie.<br />
son corps à une fenêtre, par ordre du baron des Adrets<br />
qui pour lors était à leur tête.<br />
Cette affaire fut la seule qu’il y eut dans le Comtat en<br />
1560. le roi François II mourut sur la fin de <strong>ce</strong>tte année.<br />
les calvinistes de Fran<strong>ce</strong> surent profiter des troubles<br />
avec lesquels la minorité de Charles IX commença, pour<br />
obtenir un édit qui leur était extrêmement favorable.<br />
les abus qu’ils en faisaient en firent donner un second<br />
qui les remit dans leur premier état. Ils reprirent les<br />
armes pour se venger du gouvernement, et ils se mirent<br />
de nouve<strong>au</strong> en campagne avec <strong>au</strong>tant de fureur que la<br />
première fois, pillant et brûlant les églises, commettant<br />
toutes sortes d’excès, et s’emparant des pla<strong>ce</strong>s fortes et<br />
des moindres villes qu’ils trouvaient à leur bienséan<strong>ce</strong>.<br />
Be<strong>au</strong>caire fut de <strong>ce</strong> nombre ; <strong>ce</strong>tte ville et son fort châte<strong>au</strong><br />
furent leur proie. le commandant de Tarascon, à<br />
l’instan<strong>ce</strong> des catholiques qui en avaient été chassés, y<br />
envoya 1500 hommes qui passèrent le Rhône et entrèrent<br />
dans la ville à l’heure de minuit, par les deux portes<br />
qui sont sur le fleuve, ayant mis des chemises blanches<br />
sur leurs habits, afin de se reconnaître. Ils se rendirent<br />
facilement maîtres de la ville ; mais s’étant amusés <strong>au</strong><br />
pillage, <strong>ce</strong>ux du châte<strong>au</strong> eurent le temps et le moyen<br />
de faire avertir les huguenots des environs qui vinrent<br />
les secourir si promptement, que les catholiques furent<br />
chassés le même jour, avec perte de 1200 hommes.<br />
Orange eut le même sort. jusque-là le parti des catholiques<br />
y avait été considérable ; mais en 1561 les<br />
hérétiques s’en rendirent tout-à-fait maîtres, à l’instigation<br />
de perrinet parpaille, natif d’Avignon, où il<br />
avait été professeur en droit et primicier de l’univer-<br />
1560<br />
Malingre.<br />
Fantoni.