Télécharger/lire ce livre au format pdf - Entrechaux

1571
perussis.
Fantoni.
chapitre xii.
Conspiration sur Orange découverte et punie. Seconde conspiration
sur Avignon. Mort du S. pape pie v. Massacre de la Saint-
Barthélemi. uzès et Sommières surpris par les huguenots.
Election de Grégoire XIII. Ses premiers soins pour le Comtat.
Faction des politiques. phénomène. Hivers extraordinaires.
Mort de Sommerive. Exploits de damville. nouvelles entreprises
des calvinistes dans le Comtat. leur troisième conspiration
sur Avignou. Ils s’emparent de Menerbes. Ils manquent
Camaret et Caderousse. Arrivée des Suisses. Intelligences
découvertes. les huguenots se trahissent à Orange. Autre
phénomène. Enterrement trop précipité.
la paix que le roi venait de faire avec les huguenots
de France fut favorable au Comtat, quoique cette
province n’eût pas été mentionnée dans le traité. la
tranquillité y fut rétablie pendant toute l’année 1571,
et même pendant les deux suivantes. Orange ne jouit
pas du même bonheur ; les huguenots, qui y étaient les
plus nombreux sans être les maîtres, tentèrent de le devenir
en s’emparant du château, gardé seulement par
quinze ou vingt hommes. pour y réussir, ils introduisirent
secrètement des soldats de leur religion, à l’aide
desquels ils devaient éclater dans la nuit du 2 janvier.
leur projet fut connu des catholiques quelques heures
avant celle qui avait été choisie pour l’exécution ; ils
histoire des guerres, etc.
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tombèrent à l’improviste sur les huguenots assemblés,
en tuèrent un grand nombre, et obligèrent le reste à se
barricader dans une maison forte, où ils les tinrent assiégés
pendant plusieurs jours. Ils leur permirent enfin
de sortir, mais à condition qu’ils s’éloigneraient de la
ville. les capitaines Motet de Beaumes et Bataillard de
villeneuve, qui avaient découvert le complot, se montrèrent
très animés à en réprimer les auteurs (1).
Gordes, accompagné d’un conseiller et de l’avocat général
du parlement de Grenoble, se rendit à Orange pour
informer de la conspiration: il y resta trois semaines;
mais comme tous les coupables qui n’avaient pas été
tués s’étaient évadés, il ne fit aucune punition. desisnard,
mestre de camp, était entré dans la ville avec cent
arquebusiers: il y en laissa cinquante qui furent soudoyés
par le dauphiné et par le Comtat conjointement.
le prince d’Orange, renfermé dans la Rochelle, ne
cessait de réclamer la restitution de sa principauté
toujours détenue par le roi ; et comme s’il eût été déjà
rétabli dans ses droits, il en donna le gouvernement à
un Hollandais, nommé Guillaume de Barchon, qu’il fit
partir tout de suite, quoiqu’il n’ignorât pas qu’on n’avait
pas voulu recevoir Crest l’année précédente. Barchon
ne vint qu’en tremblant; ce qu’il apprit à nîmes,
par où il passa, acheva de le décourager. de sorte que
(1) du Thou, qui rapporte aussi ce fait, accuse les catholiques
d’avoir excité cette sédition, dont selon lui, ces deux capitaines furent
les chefs. Il ajoute que « le prince louis de nassau s’en plaignit au roi
qui lui permit d’envoyer Barchon; que Barchon, en vertu d’une information
secrète faite par des commissaires venus du languedoc et du
dauphiné, fit punir un grand nombre de coupables. » Mais du Thou était
mal instruit.
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