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1541<br />

1542<br />

Aubery.<br />

68 histoire des guerres du comté venaissin.<br />

69<br />

répandaient l’alarme partout, avant qu’on eût usé de<br />

rigueur envers eux.<br />

Malgré <strong>ce</strong>s excès, le parlement, croyant entrer dans<br />

les intentions du roi, usa encore de condes<strong>ce</strong>ndan<strong>ce</strong> :<br />

il ordonna, par un arrêt du mois de mars de l’année<br />

1542, que l’évêque diocésain se transporterait à Merindol<br />

avec un conseiller de la cour et un théologien,<br />

pour avertir les v<strong>au</strong>dois des intentions du roi, pour les<br />

inviter à changer de croyan<strong>ce</strong> et pour re<strong>ce</strong>voir les abjurations<br />

de <strong>ce</strong>ux qui voudraient se convertir. Ces commissaires,<br />

s’étant rendus à Merindol le 2 d’avril 1542,<br />

les convoquèrent tous dans l’église ; dix-neuf d’entre<br />

eux seulement s’y rendirent, encore ne fut-<strong>ce</strong> que par<br />

dérision ; car comme le prêtre qui disait la messe fut<br />

à l’élévation de la sainte hostie, ils éclatèrent en irrévéren<strong>ce</strong>s,<br />

et un de la troupe cria à h<strong>au</strong>te voix Au blanc !<br />

<strong>au</strong> blanc ! les commissaires furent à trente <strong>au</strong>tres lieux<br />

pour le même motif, et avec <strong>au</strong>ssi peu de succès.<br />

Au mois de septembre de <strong>ce</strong>tte même année, les habitants<br />

de Cabrieres, bourg du Comtat, appuyés des v<strong>au</strong>dois<br />

des environs avec lesquels ils s’étaient ligués, se<br />

mirent en mouvement, occupèrent les grands chemins<br />

et commirent les plus étranges désordres, ayant à leur<br />

tête Eustache Maron. Cet homme violent était pour lors<br />

poursuivi pour avoir assassiné le seigneur de Goult. Il<br />

fut à Cavaillon dans le mois d’octobre, marchant de nuit<br />

avec un <strong>ce</strong>rtain nombre des siens bien armés, força une<br />

des portes de la ville et <strong>ce</strong>lle des prisons, et en tira un<br />

nommé G<strong>au</strong>tier qui allait être condamné à mort pour<br />

avoir tué un juif.<br />

Antoine Trivul<strong>ce</strong>, vi<strong>ce</strong>-légat d’Avignon, s’adressa <strong>au</strong><br />

roi de Fran<strong>ce</strong> pour avoir main-forte contre <strong>ce</strong>s violen-<br />

<strong>ce</strong>s ; le comte de Grignan, nouve<strong>au</strong> gouverneur de proven<strong>ce</strong>,<br />

ayant reçu ordre de lui prêter secours, publia<br />

d’abord une ordonnan<strong>ce</strong> par laquelle il enjoignait <strong>au</strong>x<br />

v<strong>au</strong>dois de la proven<strong>ce</strong> retirés à Cabrieres de retourner<br />

chez eux. Il envoya ensuite joannis, juge de Saint-Maximin<br />

et lieutenant d’Aix, sur les lieux, pour intimider les<br />

v<strong>au</strong>dois en les menaçant d’une attaque. Maron se présenta<br />

effrontément devant lui, l’arquebuse sur l’ép<strong>au</strong>le :<br />

il invectiva fort contre l’évêque de Cavaillon, et il poussa<br />

la hardiesse jusqu’à demander joannis son appui contre<br />

<strong>ce</strong> prélat. joannis, le voyant obstiné, lui demanda sa<br />

déclaration par écrit ; il la donna sans difficulté, et les<br />

deux consuls la signèrent avec lui. Ce commissaire y retourna<br />

quelques jours après, mais <strong>ce</strong> fut sans rien obtenir<br />

de mieux, ayant eu peine à se faire ouvrir la porte.<br />

de Cabrieres il fut à la Coste où il fut encore plus<br />

mal accueilli : le chef le congédia après l’avoir accablé<br />

d’injures. Il s’arrêta sur le chemin de lourmarin, sur<br />

l’avis qu’on lui donna que les v<strong>au</strong>dois l’attendaient en<br />

armes pour lui faire un m<strong>au</strong>vais parti. un secours considérable<br />

qui lui vint de Cadenet le rendant plus fort, il<br />

s’avança, entra dans la pla<strong>ce</strong> et se saisit d’abord du capitaine<br />

nommé Ch<strong>au</strong>sse-de-Cuir, dans la maison duquel<br />

on trouva plusieurs balles de <strong>livre</strong>s hérétiques. Il allait<br />

l’emmener, lorsque les v<strong>au</strong>dois l’attaquèrent à l’improviste<br />

et le forcèrent à se renfermer dans le châte<strong>au</strong>, où<br />

ils le tinrent assiégé jusqu’à <strong>ce</strong> qu’il eut relâché le capitaine.<br />

Maron, Roland de Menerbes et maître François,<br />

curé de Merindol, étaient à la tête de <strong>ce</strong>tte révolte.<br />

1542

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