26.06.2013 Views

Télécharger/lire ce livre au format pdf - Entrechaux

Télécharger/lire ce livre au format pdf - Entrechaux

Télécharger/lire ce livre au format pdf - Entrechaux

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

1545<br />

Fantoni.<br />

78 histoire des guerres du comté venaissin.<br />

79<br />

de faire,un massacre, qu’il fut sévèrement défendu <strong>au</strong>x<br />

soldats de tuer ni de faire la moindre violen<strong>ce</strong>.<br />

Ce fut le matin du 21 d’avril que Cabrieres fut pris.<br />

Tout paraissait terminé et on s’attendait si peu à la<br />

catastrophe qui devait bientôt s’ensuivre, que d’Oppedes<br />

et la Garde s’étaient retirés dans une métairie<br />

appartenant à Maron, où ils avaient pris leur logement.<br />

Ils n’y étaient que depuis quelques heures, lorsqu’on<br />

vint leur dire tout à la hâte que les soldats qu’on avait<br />

laissés pour garder la pla<strong>ce</strong> s’étaient mutinés et voulaient<br />

absolument la saccager. le baron de la Garde<br />

vint à bout de les apaiser ; mais pour les empêcher de<br />

reprendre un tel dessein, il les fit sortir de Cabrieres,<br />

n’en laissant qu’<strong>au</strong>tant qu’il fallait pour garder les prisonniers<br />

et pour la sûreté du lieutenant, qui fut bientôt<br />

d’avis de faire main-basse sur les prisonniers, et<br />

de raser la pla<strong>ce</strong>. la senten<strong>ce</strong> prononcée à Avignon<br />

contre Cabrieres le portait de la sorte, mais <strong>ce</strong>tte rigueur<br />

paraissait déplacée dans les circonstan<strong>ce</strong>s. d’Oppedes<br />

et la Garde détournèrent pour lors <strong>ce</strong>tte exécution,<br />

et ils convinrent avec le lieutenant qu’on en ferait<br />

mourir seulement trente des plus obstinés, hommes<br />

et femmes, choisis parmi <strong>ce</strong>ux qui avaient le plus tiré<br />

sur les troupes catholiques, <strong>ce</strong> qui se connaissait <strong>au</strong>x<br />

marques de feu qu’ils portaient encore sur le visage.<br />

les enfants et les jeunes filles devaient être transportés<br />

ailleurs pour être instruits et élevés dans la religion<br />

catholique.<br />

On retira le gros des troupes après <strong>ce</strong>tte exécution.<br />

d’Oppedes et la Garde prirent le chemin de Cavaillon<br />

avec le peu de cavalerie qui était resté. Ils<br />

n’avaient pas encore fait une lieue, qu’ils virent venir<br />

trois gentilshommes qui les pressèrent de retourner<br />

sur leurs pas, leur apprenant que le désordre était dans<br />

Cabrieres, que les prisonniers s’étaient évadés des lieux<br />

où on les avait enfermés, et qu’ils étaient actuellement<br />

<strong>au</strong>x mains avec les soldats de la garnison. l’exécution<br />

qu’on venait de faire avait occasionné <strong>ce</strong>tte révolte. un<br />

jeune homme en porta la nouvelle à <strong>ce</strong>ux qui étaient<br />

gardés dans le châte<strong>au</strong>, qui, craignant un sort pareil,<br />

se jetèrent sur leurs gardes comme des furieux, en tuèrent<br />

quelques-uns, et se faisant des armes de tout <strong>ce</strong> qui<br />

leur tombait sous la main; ils se mirent à courir les rues<br />

en poussant des cris effroyables et renversant les premiers<br />

qu’ils eurent sur leurs pas.<br />

Cette nouvelle jeta le baron d’Oppedes dans l’embarras<br />

; il n’avait que peu de monde avec lui, l’infanterie, qui<br />

avait pris un <strong>au</strong>tre chemin, était déjà loin. dans la né<strong>ce</strong>ssité<br />

de prendre un parti, il choisit <strong>ce</strong>lui qui lui parut<br />

le plus convenable dans la conjoncture : il dépêcha un<br />

courrier pour faire revenir l’infanterie, et en attendant<br />

qu’elle arrivât, il s’avança vers Cabrieres à la tète de<br />

ses cavaliers se fit des rondes continuelles <strong>au</strong>tour de la<br />

pla<strong>ce</strong> pour écarter les secours qui <strong>au</strong>raient pu venir <strong>au</strong>x<br />

rebelles. le combat durait depuis quelques heures avec<br />

une rumeur épouvantable ; les combattants se repoussaient<br />

tour à tour, et il périt bien des catholiques dans<br />

<strong>ce</strong>tte occasion. Mais enfin, le gros de l’infanterie étant<br />

arrivé, la victoire ne fut plus disputée ; les v<strong>au</strong>dois furent<br />

taillés en piè<strong>ce</strong>s, les femmes qui s’étaient mêlées dans le<br />

combat ne furent pas épargnées. dix-huit de <strong>ce</strong>s malheureux,<br />

des plus âgés furent pris et conduits dans un pré,<br />

les mains liées derrière le dos, pour y être mis à mort.<br />

1545<br />

Aubery.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!