Quel sens donner au Graphisme ethniQue ? - graphic design

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Mémoire professionnel - Bachelor Graphic Design 2
expérience et des ses propres fétiches.
On ne peut néanmoins empêcher quelqu’un de s’approprier en partie une
culture ; car qu’est ce que la culture sinon que l’environnement de référence
que l’on se forge. Ici la notion de culture 38 ne s’oppose plus mais se soude à la
notion de tradition. Car tout individu est porteur de sa propre identification, de
sa propre identité, de ses propres rituels qu’il choisira de transmettre ou pas le
moment venu comme de nombreux ancêtres avant lui. Ici la culture est forcément
pluri-ethnique puisqu’elle s’inspire de toutes les origines ou influences
du designer. 39
Cette petite mise au point définit la genèse d’une culture individuelle devenant
une tradition (tout à fait localisée), et de tradition devenant un produit culturel.
Lorsque nous parlons d’ethnie nous ne pouvons omettre l’aspect culturel qui
l’englobe : le phénomène de graphisme ethnique et son apport conséquent
sur le graphisme contemporain en général est en corrélation avec la mondialisation
de la culture. Ceci étant dit ce dernier fait amène une confusion voire
fusion néfaste pour ce que l’on qualifiera d’ethnique ; celle de la tradition et de
la culture. J’entends ici par culture, le produit d’une société identifiée par ses
habitudes de consommation (loisir, littérature, cuisine, mode vestimentaire,
cinématographie…) souvent éphémère et conditionnée par un présent singulier.
Cette définition de la culture se retrouve en porte à faux avec ce que l’on
appelle la tradition qui, elle, se perpétue dans le temps par une transmission
et un apprentissage qui peut durer plusieurs années ; elle n’est pas altérée par
les influences contemporaines. Après avoir défini ces deux entités et observé
ce qui se passe actuellement dans la société et en particulier par le biais du
graphisme, c’est que ce qui, d’origine, fait partie de la tradition d’une civilisation
donnée, qui se transforme en produit culturel éphémère dicté par les lois
du marché mondial.
c)le graphisme métissé : héritier du graphisme ethnique
Au vu de ce que nous avons vu jusqu’ici nous avons comme l’impression
que ce que l’on appelle le graphisme ethnique tendrait à prendre une direction
singulière. Nous avons vu que dès les premiers échanges inter-régionaux
puis internationaux avec le système monde, les civilisations se sont mutuellement
influencées. Ce phénomène d’acculturation s’est intensifié avec la
globalisation qui s’est mise en marche à partir de la deuxième ou troisième
révolution industrielle, impulsé par les Etats-Unis. Il s’avère que les médiums
du graphisme : édition, web, télécommunication, cinématographie, photographie...
sont également les médiums de la culture, des civilisations, des ethnies
(qu’elles l’aient choisi ou pas). La puissance et l’augmentation constante de
la communication et de la diffusion d’information de nature purement culturelle
ou traditionnelle ont créé une confusion dans la nature et les origines des
choses qui jalonnent notre environnement visuel.
Les designers sont donc naturellement influencés, inspirés par tous ces
échanges et ce, qu’ils le choisissent ou pas. Kenzo par l’exemple a connu son apogée
en France avec l’ouverture de la Boutique « Jungle Jap »: « légèreté, fraîcheur,
simplicité, poésie, spontanéité, gaieté, vitalité des couleurs, mélanges inattendus,
utilisation inhabituelle des matières…» Un monde sans frontière ou
cohabitent toutes les cultures. C’est en 1970. Les Hippies avaient déjà compris
que toutes les cultures étaient dépendantes l’une de l’autre et que l’hégémonie
38. notions autour de la culture (p.64)
39. exemple de culture multi-ethnique personnelle qui se transforme en tradition
(p.64)
Elodie Molia - Juin 2011