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Quel sens donner au Graphisme ethniQue ? - graphic design

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Conclusion:<br />

35<br />

Mémoire professionnel - Bachelor Graphic Design 2<br />

Il est assez difficile de conclure <strong>au</strong> vu de l’étude du sujet que nous avons abordé ;<br />

car ce que nous appelons « graphisme ethnique » est en perpétuelle évolution,<br />

et sa valeur est souvent altérée selon les points de vue. Nous pouvons déjà en<br />

déterminer deux : le « point de vue local » et « le point de vue global » 41 .<br />

Le premier peut nous éclairer sur le <strong>sens</strong> et les utilisations des écritures<br />

graphiques extra-européennes qui gardent leur valeur symbolique même en<br />

dehors de leur contexte originel. Pourquoi ? Parce que ceux qui en font usage<br />

ont compris leur fonctionnement et leur raison d’être ou en sont naturellement<br />

ou culturellement imprégnés. Nous avons remarqué que ce pan du graphisme<br />

ethnique se retrouve surtout dans le milieu culturel et celui de la création. C’est<br />

dans ce cadre fertile que le graphisme ethnique montre sa vraie valeur rajoutée<br />

dans le graphisme contemporain ; il est une source d’inspiration diversifiée<br />

qui ne s’épuise pas et qui se renouvelle perpétuellement grâce <strong>au</strong>x échanges<br />

inter-culturels inaliénables et l’apport de chaque individu issu de ces civilisations<br />

ou en contact avec ces dernières. Car il ne f<strong>au</strong>t surtout pas négliger le fait<br />

que ces signes particuliers sont le produit d’êtres humains issus de traditions<br />

singulières souvent ancrées dans des symbolismes mystiques et religieux.<br />

C’est ce qu’ont oublié les premiers à avoir utiliser le graphisme ethnique, en<br />

terme de représentation ; à des fins strictement mercantiles, ils ont tenté de<br />

manipuler les signes et les codes de manière à les faire pencher en faveur de<br />

leur discours. Le point de vue global s’exprime par la création involontaire<br />

ou pas des stéréotypes basés sur les préjugés fournis par une histoire trop peu<br />

explicitée. C’est également le point de vue global qui transforme la tradition<br />

et la singularité en tendance, et en « nouvelle fraîcheur » ; le style « ethnique »<br />

se plaçant à côté du style « trendy ».<br />

Peu importe la perception que nous pouvons en avoir, <strong>au</strong> travers de cette<br />

étude, nous nous sommes rendus compte que l’écriture ethnique était à la<br />

base de notre graphisme contemporain. Pas forcément dans les formes mais<br />

dans la genèse de ces dernières ; dans la manière dont elles sont appréhendées<br />

et perçues par les graphistes ; elles sont entre la présentation « orientale » et<br />

la représentation occidentale. Entre la nature profonde du sujet et la nature<br />

profonde du graphiste. Le graphisme ethnique, <strong>au</strong>-delà de produire des formes<br />

expressives est l’expression même de tout individu qui puiserait son inspiration<br />

de son univers culturel proche ou lointain. Il devient alors un outil de<br />

création et non un moyen de communiquer.<br />

Si ce graphisme là, peut toucher et inspirer n’importe quel individu, on pourrait<br />

se demander si le graphisme dit « ethnique » a lieu d’exister dans notre<br />

langage. Car s’il est un référent à caractère <strong>sens</strong>iblement universel, pourquoi<br />

devrait-il conserver un terme occidental qui l’enferme dans une localité? Aussi<br />

pourrions-nous nous demander si le graphisme dit ethnique ne disparaîtra pas<br />

avec le phénomène de mondialisation et de mutualisation des cultures ; pourront-elles<br />

préserver leur <strong>au</strong>thenticité même à travers le métissage? Ceci ferait<br />

l’objet d’une <strong>au</strong>tre étude.<br />

41. La mondialisation de la culture - VI/ un foisonnement de créations culturelles<br />

- une funeste illusion d’optique, J.P. Warnier<br />

Elodie Molia - Juin 2011

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