6. Les sITes de L’orÉaL ParIs Pour La FranCe eT Pour Les eTas-unIs Nous constatons <strong>au</strong> vu de cet exemple que la stratégie marketing de l’Oréal change en fonction du pays où elle se trouve. De la même façon le phénomène d’identification par le biais des égéries est reproduit sur le site du Brésil celui de la Chine et ainsi de suite. La particularité du site des Etats-Unis est le fait que les égéries sont d’origine diverse : on passe de la latino à l’afro-américaine, puis de la c<strong>au</strong>casienne à l’indienne et ce, sans changer de pays. 42 accueil et pages intérieures - France accueil et pages intérieures - north america
7. annexe sur MIMÉTIsMe eT IMITaTIon dans Le Cadre du MarkeTIng eThnIque mimesis et psychanalyse Les notions de mimèsis et de catharsis sont reprises par Sigmund Freud pour éclairer d’un jour nouve<strong>au</strong> le principe de création artistique : comparable <strong>au</strong> processus inconscient dont relève le rêve éveillé. Il ne s’agit plus, bien sûr, d’analyse thérapeutique mais littéraire. Charles M<strong>au</strong>ron part de cette donnée fondamentale pour structurer sa méthode critique et explorer l’essence biographique, (individuelle, et archétypique) de la relation entre l’<strong>au</strong>teur et son œuvre. Parallèlement, la psychocritique explique tout naturellement l’empathie du lecteur / spectateur. La différence majeure entre le symptôme névrotique et la création artistique réside dans la sublimation. L’<strong>au</strong>teur «met en scène», dramatise des pulsions, des fantasmes inconscients et les satisfait symboliquement. Les situations qu’il reproduit inconsciemment sont l’objectivation en même temps que l’expurgation (acting out) d’un passé tr<strong>au</strong>matique. Au-delà du vécu personnel qui remonte tout le temps à la toute petite enfance, ce sont souvent des schémas communs, des archétypes qui sont représentés (le Ça): le lecteur spectateur s’y « reconnaît », réalise et expurge à son tour un désir tabou. Ainsi point n’est besoin d’avoir soi-même trempé une madeleine dans du tilleul pour être pris dans la vague de la <strong>sens</strong>ation proustienne! Alors même que Proust retrouve un goût du passé, son lecteur retrouve une tante Léonie et une «émotion» orale et s’identifie <strong>au</strong> personnage; même s’il est fictif, ce personnage devient un avatar de son moi. imitation (dictionnaire d’andré lalande) Terme du langage usuel qui tend à prendre actuellement une place importante dans la psychologie et la sociologie, en particulier sous l’influence des trav<strong>au</strong>x de TARDE en France (Les lois de l’imitation, 1890 ; La logique sociale 1895) et de BALDWIN en Amérique (Mental development in the Child and the race, 1895 ; Social and Ethical interprétations in mental development, 1897). PSYCHOLOGIE. Au <strong>sens</strong> le plus large, tout phénomène psychique, conscient ou non, ayant pour caractère de reproduction, BALDWIN, dans l’article très complet qu’il consacre à ce sujet distingue entre <strong>au</strong>tres les expressions suivantes : • Imitation consciente, celui qui imite qait qu’il imite. • Suggestion imitative, celui qui imite n’a pas conscience d’imiter ; il n’y a imitation que pour un spectateur • Imitation plastique « the subconscious conformity to types of thoughts and actions, as in crowds. » ce cas paraît se ramener à la précédente • Self-imitation, ou imitation de soi-même par soi-même • Imitation simple et imitation persévérante, la première faisant du premier coup , la seconde exigeant des efforts répétés pour réussir • Imitation instinctive et imitation volontaire. Cette distinction ne se confond pas avec la précédente : une imitation persévérante peut être soit volontaire (un homme qui apprend la prononciation d’une langue étrangère) soit instinctive (un enfant qui commence à parler). ESTHETIQUE. Théorie de l’imitation, remontant à cette formule d’Aristote que le principe de tous les arts est dans la mimésis (Poétique) : classique dans l’antiquité (cf.Sénèque : « Omnis ars naturae imitatio est ». (exemple d’une statue) ; et jusque vers le milieu du XVIIème siècle:Voir Batteux, Les be<strong>au</strong>x arts réduits ; un même principe, 1747. L’Esthétique de Kant, Introduction. La théorie de l’imitation a été reprise chez les contemporains par BALDWIN et Lipps dans un <strong>sens</strong> un peu différent. mimétisme (dictionnaire d’andré lalande) A. Se dit de toutes les formes d’imitation, considérées dans leurs caractères génér<strong>au</strong>x, et des ressemblances qu’elles produisent. Spécialement : B. Phénomène consistant en ce que certains anim<strong>au</strong>x revêtent soit d’une façon permanente, soit momentanément, l’apparence du milieu dans lequel ils vivent : forme et couleur des feuilles ou des branches ; aspect du sol, etc. C. Ressemblance superficielle entre anim<strong>au</strong>x anatomiquement éloignés les uns des <strong>au</strong>tres, et résultant soit d’un même mode d’existence, soit de toute <strong>au</strong>tre c<strong>au</strong>se (par exemple, certaines mouches ressemblent extérieurement à des abeilles ; on suppose que cette ressemblance peut-être une adaptation défensive). Critique : Le <strong>sens</strong> B est de be<strong>au</strong>coup le plus usuel sinon même le seul qui ait cours en français. Il n’en est pas de même dans le pays de langue anglaise. MM BALDWIN, STOUT et POULTON proposent de diviser toutes les ressemblances en animétiques et mimétiques. Les premières seraient celles qui proviennent soit de l’analogie, soit <strong>au</strong>tomatique (écholative, adaptation morphologique imitative, mimétisme <strong>au</strong>x <strong>sens</strong> B et C ; _ soit consciente et volontaire, comme dans le développement de l’intelligence humaine. 43