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Quel sens donner au Graphisme ethniQue ? - graphic design

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Mémoire professionnel - Bachelor Graphic Design 2<br />

Ce ne serait pas exagéré de dire que sans cet apport considérable de l’Afrique,<br />

de l’Amérique, de l’Australie ou de l’Asie, le <strong>Graphisme</strong> contemporain,<br />

totalement libéré du mimétisme, n’<strong>au</strong>rait pas vu le jour. L’exposition « La<br />

Fabrique des Images » du quai Branly, nous montre les différentes conceptions<br />

du monde à travers des œuvres qui mettent en exergue la manière de<br />

penser de chacune des ces civilisations. Elle nous amène à nous interroger<br />

sur la manière dont ces réflexions et univers divers influent les images que<br />

nous produisons dans notre société occidentale contemporaine. En d’<strong>au</strong>tres<br />

termes quelles sont les origines et la nature des images qui jalonnent notre<br />

environnement <strong>au</strong> quotidien. On pourrait dès lors être interpellé par la question<br />

de la légitimité du terme de « <strong>Graphisme</strong> ethnique » à l’intérieur même du<br />

<strong>Graphisme</strong> contemporain.<br />

Mais qu’est ce que l’ethnique à proprement parlé : « Le mot dérive du grec<br />

ancien qui signifie « peuple, nation ». Ce mot est apparu en 1896 dans la langue<br />

française. Une ethnie ou un groupe ethnique est un groupe humain possédant<br />

un héritage socioculturel commun, comme une langue, une religion ou des<br />

traditions communes. L’imprécision du concept d’ethnie est illustrée selon<br />

Jean-Pierre Chrétien par des populations habitant la région des grands lacs<br />

africains, tels les Hutus et les Tutsi : « Voici des ethnies qui ne se distinguent<br />

ni par la langue ni par la culture, ni par l’espace géographique occupé »».<br />

En plus d’une contribution culturelle, ces grandes expéditions à but lucratif<br />

ou pas, introduisent des individus avec des mœurs, des faciès, des comportements<br />

et des connaissances tout <strong>au</strong>ssi différents.<br />

Vers la fin de la période esclavagiste, les commerçants n’hésiteront pas à<br />

s’emparer de ces couleurs d’ailleurs à travers un commerce estampillant de<br />

manière tangible des visuels à connotation ethnique sur leurs produits. Et plus<br />

tard les Américains vont exploiter sans retenue ce phénomène par le biais de<br />

ce que nous appellerons «le marketing ethnique ». Par marketing ethnique,<br />

nous entendons l’appropriation de codes, de symboles, de mythes, des traditions,<br />

et des signes de ces cultures «étrangères » à des fins qui n’ont rien à voir<br />

(ou peu) avec leur buts originels. Les Etats-Unis à partir du milieu du XX ème<br />

siècle , vont exploiter leur manie des catégorisations et quotas ethniques pour<br />

créer des marques exclusives pour ces commun<strong>au</strong>tés. Le travail de repérage<br />

est déjà fait, il suffit de créer les produits correspondants <strong>au</strong>x données que<br />

l’état n’a cessé de récolter et de formater depuis la fin du XVIII ème siècle avec<br />

les premiers recensements.<br />

Les Etats-Unis ont peut-être été précurseurs de cette action, mais ils n’avaient<br />

sûrement pas compris que n’importe quel individu pouvaient s’approprier<br />

les valeurs, symboles et coutumes diffusés par ces marques spécifiques. Ce<br />

phénomène peu banal s’était déjà reproduit <strong>au</strong> XVIII ème siècle pendant la colonisation<br />

française en Amérique : à la Nouvelle Orléans à Montréal. En effet,<br />

les français qui, dans les périphéries de l’empire, vivent plus étroitement <strong>au</strong><br />

contact des Indiens, subissent des formes d’acculturation. Ils s’initient <strong>au</strong>x<br />

langues locales, apprennent à fabriquer des can<strong>au</strong>x d’écorces, se font tatouer<br />

des symboles chrétiens à côté de symboles <strong>au</strong>tochtones et d’<strong>au</strong>tres coutumes<br />

qu’ils partageront avec les Indiens. On ne peut sûrement pas changer de<br />

Elodie Molia - Juin 2011

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