La Déesse de Grattavache - Margelle

Chaque parcelle de la fille éclatée flottant dans la nuit allait donner naissance à
un clone de son entité originale.
Diamant Noir tenait dans sa main la bite de l’Italien à Porsche qu’elle avait
repéré à Crans Montana et qui l’avait assimilée à une conquête facile ; il ne s’en
rendait pas encore compte, son agonie serait longue et douloureuse. Ses énergies
correspondaient exactement à la signature pour laquelle elle était programmée.
En termes de physique, on eut peut-être pu parler d’un écrétage de l’âme, d’une
polarisation négative ou même des régions du grand froid où toutes les particules
se condensent en un seul état ; en termes de psychologie il s’agissait de
facultés humaines ramenées à un seul vecteur, de perte de communication, de
valences négatives, d’incompassion, de cancer de l’ego, il s’agissait d’agrandir
toujours plus son territoire, il s’agissait du Mal pur, le profit, trahi par son unique
signature et qui, s’il eut été une odeur, eut dégagé un relent de merde, de
décomposition, de choses nauséeuses contraires à la vie. La tueuse avait envie
de cruauté, quoi d’autre ? Cette odeur la justifiait. Et une entité supérieure l’avait
programmée à cette fin. Elle aimait pratiquer une cruauté emplie d’humour. Au
moment de l’orgasme, elle vida un tube de dentifrice dans les narines du damné,
non sans avoir préalablement bourré un rouleau de papier cul dans sa gorge, bien
profond. Jouir c’est mourir un peu, tout le monde sait ça. Ce serait un gros peu.
- Je suis bien trop bonne pour toi, dit-elle à l’oreille du convulsif, j’aurais dû
te pendre par les couilles et te regarder danser. Et tant d’autres gentilles choses
faites pour toi, comme celles qui se déroulent maintenant avec les autres filles
diamantes. Je vais quand même te faire durer quelques heures, petit homme.
Après, elle se dissipa et rejoignit l’essaim dont les groupes se réunissaient.
L’aube n’était pas loin, ç’avait été un bon travail.
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