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La Déesse de Grattavache - Margelle

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Ça ne saurait tar<strong>de</strong>r…<br />

Parfois, je prenais Diamant Noir en affection. Ma vie sociale, environné <strong>de</strong> ces<br />

imbéciles aussi prétentieux qu’arrogants et malodorants, était <strong>de</strong>venue tellement<br />

chiante que la discipline <strong>de</strong> fer qu’elle m’imposait commençait à me convenir.<br />

Au moins j’étais soli<strong>de</strong>. Cette fille n’avait besoin ni <strong>de</strong> cor<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> cuirs, <strong>de</strong><br />

bâillons et <strong>de</strong> cravache, elle faisait ça avec son mental. Horrible ! Elle m’avait<br />

fait entrer dans les ordres (les siens), mis au couvent, ca<strong>de</strong>nassé la braguette<br />

avec un co<strong>de</strong> incraquable, claqué la porte <strong>de</strong> ma cellule. Rien <strong>de</strong> rare avec les<br />

gran<strong>de</strong>s femmes, sauf qu’au couvent on est censé se calmer et, contrairement<br />

aux usagers <strong>de</strong>s moulegonfières 1 , s’élever en se refroidissant. 2<br />

Le couvent <strong>de</strong> Diamant Noir était du troisième type : la chaleur qu’elle faisait<br />

naître en moi était refoulée vers mon mental et mon sexe se glaçait <strong>de</strong> plus en<br />

plus ; c’était L’hiver du bilout 3 ou, plus littérairement, la Chronique <strong>de</strong> la mort<br />

annoncée du Nouvel Observateur 4 , un beau titre <strong>de</strong> livre mais quelque chose <strong>de</strong><br />

chiant à vivre.<br />

<strong>La</strong> nuance résidait essentiellement dans la cruauté <strong>de</strong> cette salope qui m’interdisait<br />

<strong>de</strong> ban<strong>de</strong>r <strong>de</strong>vant elle - et même en pensant à elle en son absence, pas folle la<br />

guêpe - et qui organisait scientifiquement tout ce qu’il fallait pour que cela se<br />

produise 5 . Science et patience, comme disait LeMarin 6 , le supplice est sûr. Je me<br />

laissais faire, ça ne m’était jamais arrivé, je subissais sa loi. Ça n’était pas la pre-<br />

1 Vernaculaire <strong>de</strong> l’auteur, mis pour Montgolfière, cité ici pour son angélique joliesse.<br />

2 Nous savons toutefois que dans les couvents mo<strong>de</strong>rnes, on se masturbe à mort et que l’on<br />

s’y gave <strong>de</strong> presse pipole et <strong>de</strong> Truffôme, le meilleur chocolat suisse volé et produit aux States<br />

par ElMushrafak&Lévy&Sarkosian mais passons.)<br />

3 Euhhh… mon écoute spermanente du mon<strong>de</strong> me pose <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> langage mais, à ma<br />

décharge, j’ai travaillé une année avec un Chti et j’ai toujours défendu que Boon était fabuleux<br />

dans Bimboland, un film excellent, n’en déplaise à ce brave paumé d’Ardisson.<br />

4 Nouvel Observateur, c’est le nom que donne JG à sa virilité (toujours à l’affût) dans Orphée<br />

2001, le NO, familièrement, celui qui dit bêtement NON au bon moment (qui <strong>de</strong>vient le<br />

mauvais moment) NdTEff<br />

5 Ah ! l’horrible science <strong>de</strong>s femmes infuses…<br />

6 LeMarin, Arthur, nom générique <strong>de</strong> Rimbaud chez J.-G. NdT.<br />

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