La Déesse de Grattavache - Margelle

son offre par trois. Plus dure sera la chute, doit-elle penser. À ce moment je
ne suis pas encore habitué à ce milieu et, au reçu de ce mail, j’appelle cette
femme, une Libanaise arrogante, en lui disant simplement qu’il n’était pas utile
de m’insulter. Qu’elle n’avait qu’à dire : nous ne sommes pas acheteurs. Elle
pignoche, renâcle, réticule et perpendicule. Par la suite, des amis qui la connaissent
me disent que je n’ai rien compris, que c’était simplement le début du
souk. Ils affirment qu’il me suffisait de lui glisser un paquet de grands formats et
qu’elle me trouverait tout de suite plus sympathique et assurerait une meilleure
transmission. Tu vois… bien qu’une fois dans ma vie j’aie marchandé au grand
bazar de Téhéran (c’était quelque chose), je n’aime pas les marchands et je ne
marchande pas. Je ne suis pas une pute, je n’ai pas assez de talent pour ça. Ça
me vaut des difficultés mais au moins je me sens bien vis-à-vis de moi-même.
On a ses codes.
- Pffff ! soupira-t-elle, il n’y avait personne de bien dans tous ces contacts ?
- Sisi, romyschneider-je, j’ai rencontré un Turc tout à fait adorable. Il a le
sourire de Michel Boujenah ! J’aurais aimé faire affaire avec lui mais ses conseillers
et les miens ont tout foutu par terre, j’espère qu’on resteras amis. Cerise
sous le gâteau, j’ai même vu un banquier honnête et une banquière intelligente.
- Impressionnant fit Diamant Noir, mais quel genre de bouquin vas-tu pondre
avec ces banalités ? C’est franchement chiant.
- Patience, lui dis-je en contemplant ses splendides jambes (sans pouvoir
bander, je vais la tuer celle-là !) nous ne sommes pas encore arrivés à l’étage
supérieur.
Ce ne sont que les hors-d’œuvre.
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