La Déesse de Grattavache - Margelle

Malgré le sourire charmeur qui l’accompagnait cette invite directe ne produisit
pas l’effet escompté. Elle bougea ses hanches à damner une noria de saints,
fit une exhibition gingivale mouillée et, impitoyable comme à son ordinaire,
m’acheva d’un clin d’œil fabuleusement pervers.
- Bien sûr… Si tu peux.
Je défis fébrilement mon jean et poussai un cri d’horreur.
La Salope Majuscule ! Elle venait de réactiver mon blocage.
Il n’y avait plus de Nouvel Observateur. Celui qui avait fait vibrer toutes ces
belles âmes de femmes n’était plus. Rien que cette brume vacharde girant lentement
sur elle-même, linceul de mes désirs. Je perçus nettement, dans ces lacs de
feu qui parsèment ma mémoire, le grognement de rage de toutes mes femmes,
les vraies, celles qui m’avaient construit.
- Je viens de te remettre ton blocage, mon petit cadenassé, confirma Diamant
Noir d’un air tout à fait réjoui. On a encore du boulot et ce n‘est pas le moment
de céder à tes stupides pulsions de mâle. Mais je pense que je vais malgré tout te
montrer mes jambes, je sais que ça te rend fou.
- Pourquoi ? gémis-je
- Ce jeu m’excite. J’adore te torturer longuement par le désir que je fais naître
en toi. Et aussi pour faire monter ta pression.
- Quand le couvercle pétera on verra bien si mon nom t’excite encore…
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