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La Déesse de Grattavache - Margelle

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À <strong>Grattavache</strong>, l’ambiance était tendue. Clau<strong>de</strong> et la <strong>Déesse</strong> passaient par<br />

<strong>de</strong>s phases d’affrontement et <strong>de</strong> connivence. Ils ne spinnaient plus énormément.<br />

Clau<strong>de</strong>, alourdi <strong>de</strong> connaissances, n’était plus spinnable. Personne n’absorbe<br />

une masse <strong>de</strong> données aussi gigantesques sans en être affecté d’une manière ou<br />

d’une autre. Curieusement, c’est la <strong>Déesse</strong> qui semblait la plus déséquilibrée.<br />

Elle ressentait l’appel d’une « urgence », elle en ignorait la nature. Elle avait<br />

cessé d’appeler Clau<strong>de</strong> « mon sauveur », son front paraissait quelquefois ceint<br />

<strong>de</strong> nuées <strong>de</strong> plus en plus sombres, il lui arrivait <strong>de</strong> disparaître dans les pompes<br />

à chaleur et - last and least - elle n’appréciait plus le Mondor amoureusement<br />

réchauffé au four et accompagné du classique blanc pétillant <strong>de</strong> Saint Saphorin<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>rrière les fagots. Clau<strong>de</strong> s’en apercevait et s’en inquiétait. Faute <strong>de</strong> pouvoir<br />

agir il attendait le jour du jugement, l’éruption, la cassure.<br />

Comme la mer centrale caribéenne, la belle fille évoquée par lui, l’eau claire et<br />

le bonheur simple <strong>de</strong> spinner étaient loin ! l’Innommée ne s’habillait plus qu’en<br />

noir strict, elle portait <strong>de</strong>s pantalons et se décoiffait à la manière d’une ridicule<br />

femme PDG. Privé, entre autres choses, du spectacle <strong>de</strong> ses jambes Clau<strong>de</strong> ressentait<br />

les prémisses d’une méchante andropause. Que voulez-vous, un mec ça<br />

s’entretient. Il faut lui donner ses carburants, huiles essentielles et phéromones 1 ;<br />

sans la proximité d’une jeune et puissante progestérone, il ne peut que se flétrir,<br />

défaut <strong>de</strong> ce sexe qu’on a dit fort mais qui reste d’une gran<strong>de</strong> fragilité.<br />

Ça commença avec une discussion sur l’argent. <strong>La</strong> <strong>Déesse</strong> avait compris ce<br />

qu’était l’essence du mal dans la société humaine, ça avait tendance à la mettre<br />

en colère. Mais le tour <strong>de</strong> la discussion prit Clau<strong>de</strong> au dépourvu.<br />

- Faut-il détruire l’Amérique ? questionna-t-elle soudain, comment vois-tu les<br />

choses ?<br />

- Sépa, fit Clau<strong>de</strong> qui se contrôlait, elle m’a rien fait.<br />

1 Un esprit malin me communique que les femmes ne produisent pas <strong>de</strong> phéromones mais<br />

y sont sensibles. Je veux bien ! Ayez ainsi l’obligeance <strong>de</strong> corriger mon texte en remplaçant<br />

phéromones par Jus <strong>de</strong> femme, FilleFragrance, Flagrant <strong>de</strong>s lits, Brise d’Anubis, Rut en fille<br />

majeure, Transpire-Vanille, etc., the sky is the limit.<br />

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