La Déesse de Grattavache - Margelle

Quoi ? Je l’ignore. Mais tu sais à quel point je me transpose facilement.
- La donna e mobile, fit Claude distraitement.
- D’où tires-tu ça ? s’écria-t-elle.
- Sépa… dit Claude, ça vient de me traverser.
- Génial ! Ça va dans mon sens. Tu vas faire comme moi, spinner et avaler des
connaissances. Te souviens-tu de ta promesse ? Je te la rappelle : « Okay, si tu
m’expliques comment écrire ou lire une pierre je suis partant pour tournicoter à
toute vapeur, comme tu viens de me le demander”.
- Bon dieu, fit notre héros, c’est carrément un copier/coller, ça !
- Tout juste. Alors je vais t’expliquer comment lire une matière inerte. Par
exemple ce petit dévédé.
Elle se carra sur ses superbes jambes, à un mètre cinquante de lui et d’un geste
preste fit tournoyer le petit disque sur son majeur, pointé à la verticale.
Rien ne se produisit.
Claude s’esclaffa. Il se préparait à lui balancer une remarque bien sentie,
suivie du fameux “tché” grattavachien quand soudainement, une lueur se matérialisa
devant lui. Une sorte d’hologramme. Il reconnut sans peine un épisode de
Ma sorcière bien aimée, avec Nicole Kidman dans le premier rôle, version qui
est nettement moins nunuche que les précédentes. Le tout s’effaça.
- Thé ? Comment t’as fait ça ? T’as le cinoche intégré la Déesse ?
- Pas du tout, j’ai lu quelques informations gravées sur ce petit morceau de
plasticus vulgaris, dit-elle en tordant son nez dans le style de l’épisode.
- Mais alors, t’es rien qu’une sorcière ?
- Pour être une sorcière il faudrait d’abord que je connaisse mon nom, pétasson
! Ne perds pas de vue que notre but ultime est de me nommer !
- Alors quoi ? s’énerva Claude.
- Je t’ai montré un effet simple de spin. Il y a une masse de choses que tu ne
sais pas encore. Peu de temps après mon arrivée, je me suis procuré en douce
une quantité de livres, de disques, de films et de hard disks et j’ai pratiqué une
lecture quantique de ce gros tas d’informations, lecture qui fut, selon tes critères,
assez rapide.
- Mais pourquoi ? s’enquit Claude totalement paumé.
- J’espérais y trouver mon nom, imagine ! Parce que, quand je le saurai, tout
va changer.
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