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allotté par les monstrueux ébranlements et les impacts violents<br />
qui l’assaillaient simultanément de toutes les directions.<br />
<strong>Les</strong> secousses et les chocs s’atténuèrent, s’espacèrent…<br />
cessèrent… un immense calme descendit comme une<br />
couverture. Le voltigeur était libre, naviguait sans effort et<br />
s’éloignait sur les franges les plus ténues de l’ouragan.<br />
Cloud aurait voulu perdre connaissance mais il s’en garda…<br />
presque. Avec un bras et une jambe et les quelques cellules de<br />
son cerveau qui fonctionnaient encore, il poursuivit la lutte.<br />
L’idée ne lui vint même pas, sauf bien plus tard, qu’il n’allait pas<br />
faire tous les efforts possibles pour échapper à la mort.<br />
Vaguement, il essaya de voir l’entonnoir. <strong>Les</strong> neuf dixièmes<br />
de son viseur étaient hors d’usage mais finalement il obtint un<br />
aperçu. Bien… le vortex était éteint. Il n’en fut pas surpris, il<br />
savait qu’il le serait.<br />
Il s’agissait maintenant de situer l’observatoire secondaire,<br />
où il devrait atterrir ; et là aussi il réussit. Il ne lui restait pas<br />
assez d’intelligence pour comprendre que, avec pratiquement<br />
tous ses réacteurs bouchés, ses ailes et ses plans de queue<br />
emportés, il ne pouvait pas poser son voltigeur inerte. Il lui<br />
fallait le poser libre.<br />
Neal Cloud n’était pas le meilleur pilote du monde.<br />
Néanmoins, grâce à une utilisation légère et assez peu<br />
orthodoxe des quelques réacteurs qui lui restaient, il parvint à le<br />
poser libre. Un très bon atterrissage, tout bien pesé – il toucha<br />
presque le terrain de l’observatoire qui n’avait que quinze cents<br />
mètres de côté – et, ayant posé le voltigeur, il rétablit l’inertie.<br />
Mais, comme nous l’avons vu, son cerveau ne fonctionnait<br />
pas tellement bien ; il avait maintenu son vaisseau en état<br />
d’aninertie quelques secondes de plus qu’il ne le croyait et il ne<br />
pensa même pas aux terribles impacts qu’il avait subis. Tout<br />
cela fit que sa vitesse intrinsèque ne s’accordait pas, et de loin,<br />
avec celle du terrain sur lequel il était posé. Par conséquent,<br />
lorsque Cloud coupa son Bergenholm, rendant ainsi au<br />
voltigeur la vélocité absolue et l’inertie qu’il avait eues avant de<br />
devenir libre, il en résulta un écrasement des plus ordinaires.<br />
Il y eut un dernier cahot terrible quand le vaisseau<br />
immobile entra en collision avec le sol tout aussi immobile ; et<br />
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