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Glaces - FOOD MAGAZINE

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Avec l’amorce d’une vague de<br />

départs en retraite des fondateurs<br />

de nombreuses entreprises<br />

marocaines, la question<br />

de la transmission se pose aujourd’hui<br />

plus que jamais. « Selon le baromètre<br />

BDO/ANPME, le marché actuel de la<br />

transmission d’entreprise concerne 4<br />

PME familiales sur 10. Les créateurs du<br />

tissu d’entreprises nées avec la marocanisation<br />

arrivent à un tournant, notamment<br />

dans l’alimentaire », analyse Anas<br />

Guennoun, Directeur d’investissement<br />

Afrique du Nord et Moyen-Orient chez<br />

Amundi Asset Management. Ce fonds<br />

d’investissement s’est d’ailleurs implanté<br />

au Maroc dans l’objectif notamment<br />

d’anticiper cette vague de transmission.<br />

La psychologie du<br />

fondateur au cœur du<br />

problème<br />

Or, une transmission mal préparée a<br />

50% de risques d’échouer ! Tel est le<br />

constat posé d’entrée par Zakaria Fahim,<br />

Expert Comptable et Associé Gérant<br />

de BDO, cabinet d’audit et de conseil.<br />

Et même lorsque le sujet est clairement<br />

posé sur la table, ce qui est loin d’être<br />

systématique, plusieurs paramètres<br />

freinent les avancées sur la question.<br />

Beaucoup de données psychologiques<br />

sont en effet en jeu : le fondateur peut<br />

avoir du mal à couper le cordon du fait<br />

de son fort attachement avec l’entreprise,<br />

il peut avoir des difficultés à choisir son<br />

successeur parmi ses enfants, et préférer<br />

rester en poste pour éviter les conflits,<br />

etc. « Quand il y a trois générations, il<br />

y a des problèmes de leadership car le<br />

sentiment d’appartenance se dilue. On<br />

dit que la 1 ère génération construit, la<br />

seconde développe et la 3 ème dilapide »,<br />

indique Saâd Bennani, Directeur Général<br />

Délégué de Somathes.<br />

Le poids social est également important :<br />

vendre l’entreprise familiale à un tiers<br />

est souvent perçu comme un échec, une<br />

trahison par rapport à l’héritage reçu,<br />

une perte de pouvoir. « C’est parfois<br />

une mort pour les gens », souligne Anas<br />

Guennoun.<br />

Constitué en majeure partie d’entreprises<br />

familiales, le tissu agro-industriel<br />

n’est pas assez préparé aux questions de<br />

transmission. Pourtant, « le capitalisme<br />

familial est très positif et nécessaire, car<br />

il est long-termiste et a un rôle social.<br />

Il ne faut pas le remettre en cause », af-<br />

firme Amine Berrada Sounni, Directeur<br />

Général d’Aiguebelle et Président de la<br />

FENAGRI, avant d’ajouter : « l’inconvénient<br />

est que le fondateur est tout dans<br />

l’entreprise. Il est DG, DAF, Directeur<br />

commercial, etc. Son comptable est son<br />

homme de confiance et son confident. »<br />

Pourquoi les négociations<br />

n’aboutissent pas<br />

Or, pour se développer, l’entreprise doit<br />

prendre des risques : faire appel à un management<br />

externe – et le payer à sa juste<br />

valeur -, renforcer ses fonds propres en<br />

ouvrant son capital. « Tout cela permet<br />

une meilleure gouvernance et plus de<br />

transparence », résume Adil Ghazzali,<br />

Directeur Général du Complexe Alimentaire<br />

d’Anfa. Mais dans les faits, rares<br />

sont les entreprises qui s’y aventurent.<br />

Malgré l’existence d’un potentiel de<br />

Amine Berrada Sounni, Directeur<br />

Général d’Aiguebelle et Président<br />

de la FENAGRI<br />

« Le modèle<br />

familial est un<br />

bon modèle,<br />

qui a fait ses<br />

preuves, mais<br />

qui a aussi ses<br />

limites, dont la<br />

transmission<br />

fait partie. La<br />

transmission<br />

peut contribuer<br />

au déclin ou au<br />

renforcement<br />

de l’industrie. »<br />

transmission, finalement, très peu de<br />

transactions se réalisent, tout simplement<br />

car les négociations n’aboutissent pas.<br />

En cause : la sur-valorisation des entreprises,<br />

qui rebute les investisseurs. De<br />

plus, « l’attachement est tel vis-à-vis de<br />

l’entreprise, que même si le prix est fixé,<br />

le vendeur peut changer d’avis au dernier<br />

moment. Si l’affaire vaut 100, il en<br />

demandera 200 ou 250. » Selon Zakaria<br />

Fahim, « le vendeur ne voit que l’actif,<br />

pas le passif. » Oubliées les créances<br />

douteuses, les machines anciennes, le<br />

personnel non formé… !<br />

Des possibilités de<br />

financement peu<br />

exploitées<br />

Un tiers doit alors intervenir dans la négociation.<br />

Mais le recours à des consultants<br />

externes, neutres par définition, est<br />

Zakaria<br />

Fahim,<br />

Associé<br />

Gérant<br />

de BDO<br />

et Expert<br />

Comptable<br />

« Quant elles<br />

sont mal<br />

préparées,<br />

50% des<br />

transmissions<br />

échouent. »<br />

<strong>FOOD</strong> <strong>MAGAZINE</strong> - N° 33 / Du 15 Mai au 15 Juin 2011 25

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