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avoir une offre aussi variée et adaptée<br />
que possible aux différents marchés. A<br />
terme, l’enjeu pourra aussi être l’acquisition<br />
d’une marque à l’international.<br />
Quelles sont les prochaines étapes ?<br />
Nous allons réunir les membres fondateurs<br />
et les opérateurs qui ont exprimé le<br />
souhait de nous rejoindre, afin de constituer<br />
notre bureau et d’élaborer un plan<br />
d’action. Nous avons prévu dans nos<br />
statuts des membres d’honneur, accordés<br />
à un certain nombre de départements<br />
comme l’ADA, Maroc Export, l’EAC-<br />
CE, etc. Ces membres d’honneur auront<br />
un rôle consultatif et, nous l’espérons, de<br />
soutien par rapport à nos objectifs.<br />
Les exportations d’huile d’olive<br />
sont en nette progression, mais il<br />
s’agit essentiellement de produits<br />
à faible valeur ajoutée. Pensezvous<br />
qu’il y a aujourd’hui une<br />
image de l’huile marocaine ?<br />
Elle est encore à construire, car elle<br />
n’existe pas comme on le souhaiterait.<br />
Aujourd’hui, nous avons encore<br />
l’image d’une huile qui ne répond pas à<br />
des critères gustatifs, sensoriels, même<br />
quand elle est conforme aux critères de<br />
taux d’acidité. Par conséquent, l’huile<br />
marocaine est souvent déclassée en<br />
huile lampante, car elle est assez typée.<br />
Aujourd’hui, tout l’enjeu est de rétablir<br />
cela et de pouvoir développer une image<br />
de qualité, d’une huile qui répond parfaitement<br />
aux normes internationales.<br />
Comment faire concrètement ?<br />
En ce qui concerne Olea Capital, nous<br />
avons fait le choix<br />
d’aller vers des<br />
variétés sélectionnées,<br />
à la fois<br />
marocaines et<br />
étrangères, ce qui<br />
nous permettra<br />
de satisfaire aussi<br />
bien le marché domestiquequ’international,<br />
voire de<br />
faire des coupages<br />
s’il le faut pour<br />
adapter le produit<br />
aux spécificités des<br />
différents marchés.<br />
L’autre point<br />
important est la recherche<br />
de création<br />
de valeur. Là aussi<br />
nous devons définir<br />
notre stratégie.<br />
Il est clair que si nous voulons aller vers<br />
une huile en bouteille, il y a toute une<br />
réflexion à mener sur des problématiques<br />
de référencement de nos marques dans<br />
les linéaires des grandes surfaces. Il faudra<br />
aussi des budgets de communication<br />
importants pour développer ou soutenir<br />
des marques, des aspects logistiques<br />
avec des points de stockage rapprochés<br />
de nos clients. Ces sujets, très importants,<br />
ne peuvent sincèrement être traités<br />
que si nous sommes tous ensemble, avec<br />
des volumes suffisants.<br />
D’où votre réflexion sur la<br />
création d’une marque commune<br />
pour l’export ?<br />
Oui, il y aura certainement une marque<br />
marocaine pour des marchés où nous<br />
avons encore une place à prendre. Mais<br />
personnellement, je considère que pour<br />
aller vite, nous serons peut-être amenés<br />
également à faire l’acquisition d’une<br />
marque internationale, déjà installée, sur<br />
laquelle nous pourrions placer une bonne<br />
partie de la production marocaine.<br />
Vous êtes également Directeur<br />
Général d’Olea Capital. Pourquoi<br />
ce fonds d’investissement s’estil<br />
finalement transformé en<br />
opérateur intégré ?<br />
Aujourd’hui, notre business model a<br />
changé. A l’origine, Olea Capital était<br />
un fonds d’investissement dont le projet<br />
était de planter 10.000 hectares, d’installer<br />
des unités de trituration, puis de céder<br />
ces fermes. Ce projet était donc limité<br />
dans le temps. Aujourd’hui, des actionnaires,<br />
dont un certain nombre d’institu-<br />
tionnels, ont jugé, après réflexion et analyse<br />
de la filière oléicole, qu’il y avait un<br />
intérêt à devenir un opérateur intégré, à<br />
rechercher la création de valeur jusqu’au<br />
bout. Enfin, nous considérons qu’Olea<br />
Capital pourrait avoir un rôle structurant,<br />
voire fédérateur au sein de cette filière.<br />
Le tour de table est donc en train de<br />
changer pour ne retenir que les actionnaires<br />
qui partagent cette vision et en<br />
accueillir d’autres.<br />
Par rapport au projet initial,<br />
quelles sont les réalisations<br />
aujourd’hui ?<br />
A ce jour nous avons à peu près 1.000 ha<br />
déjà plantés, dont l’équivalent d’un peu<br />
plus de 500 ha vont entrer en production<br />
à la prochaine récolte. Nous avons un<br />
programme de 1.500 ha additionnels à<br />
planter sur les trois prochaines années,<br />
ce qui fait un ensemble agricole de 2.500<br />
ha. Nous sommes dans une logique de<br />
pôles agro-industriels régionaux, un premier<br />
à Fquih Ben Salah, dans le Tadla,<br />
et un second dans la région de Taounate,<br />
chacun doté de son unité de trituration.<br />
Dans notre projet aujourd’hui, nous<br />
avons également la possibilité d’étendre<br />
la superficie plantée, aussi bien à travers<br />
la recherche de nouvelles fermes qu’à<br />
travers la possibilité d’intégrer des fermes<br />
existantes d’opérateurs qui souhaitent<br />
rejoindre le tour de table. Cela peut<br />
se faire en tant qu’agrégé - nous avons<br />
signé une première convention d’agrégation<br />
à Fquih Ben Salah, et bientôt une<br />
autre à Taounate - ou pourquoi pas en<br />
tant qu’actionnaire à part entière. C’est<br />
aussi une manière, peut-être, d’atteindre<br />
les 10.000 hectares, même s’ils ne sont<br />
plus un objectif en soi pour nous. Ce qui<br />
est important, c’est d’avoir un équilibre<br />
entre ce que nous produisons et notre<br />
capacité à écouler ces volumes sur le<br />
marché local et à l’export.<br />
Quel est votre<br />
mode de production ?<br />
Notre ensemble agricole sera constitué de<br />
plantations conduites en super-intensif,<br />
mais aussi en classique. En effet, nous<br />
considérons qu’il y a des raisons justifiant<br />
le modèle super-intensif, mais que nous<br />
n’avons pas suffisamment de recul pour<br />
pouvoir planter 2.500 hectares sur ce seul<br />
modèle. Ce serait prendre un risque. Audelà,<br />
nous pensons qu’il y a un équilibre<br />
à trouver et nos prochaines fermes seront<br />
plantées en mode classique.<br />
Propos recueillis par Florence CLAIR<br />
<strong>FOOD</strong> <strong>MAGAZINE</strong> - N° 33 / Du 15 Mai au 15 Juin 2011 43