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des clients américains : plats préparés<br />
micro-ondables, harissa en flacon<br />
refermable, sauce pour couscous, lait<br />
d’amande (la boisson végétale alternative<br />
au lait qui a la plus forte croissance),<br />
etc. Le public américain consomme<br />
régulièrement des produits ethniques,<br />
principalement hispaniques et asiatiques.<br />
Il est donc à la recherche de saveurs<br />
variées, mais sous une forme pratique à<br />
utiliser. Avec la crise, les consommateurs<br />
vont moins au restaurant et cuisinent<br />
à la maison, sans pour autant sacrifier<br />
à la découverte de nouveaux goûts, de<br />
produits naturels. Des entreprises l’ont<br />
compris et ont déjà saisi l’opportunité, à<br />
l’image des Australiens (!) de Gourmet<br />
Garden, qui proposent « Fresh Blends<br />
Moroccan », une sauce prête à l’emploi,<br />
en tube refermable, sans additifs, qui<br />
permet de préparer facilement des plats<br />
« marocains », dont les recettes sont<br />
disponibles en ligne (cf. ci-dessus).<br />
Bref, il faut produire ce que l’on vend,<br />
et non se contenter de vendre ce que l’on<br />
produit ! Cela sous-entend réinventer<br />
la vision de la cuisine marocaine pour<br />
adapter l’offre à la demande. « Une<br />
sauce pour couscous peut être offensante<br />
aux yeux des Marocains, mais pour moi,<br />
ce qui est offensant, c’est un produit<br />
qui prend la poussière sur un rayon ! »,<br />
affirme M. Nussbaum.<br />
Un marché exigeant<br />
L’innovation est donc une clé pour<br />
exister sur ce marché très exigeant. Mais<br />
pas seulement. Certains pré-requis sont<br />
indispensables avant d’entamer toute<br />
démarche de prospection. « Aujourd’hui,<br />
si l’industriel marocain n’a pas de<br />
certification et de traçabilité, il ne peut<br />
pas vendre sur ce marché. La législation<br />
américaine est très sévère à ce sujet »,<br />
témoigne Mme Debbagh, de la société<br />
Conagro, qui exporte 99% de sa production<br />
vers les Etats-Unis. Le packaging<br />
est également crucial : « le consommateur<br />
américain mange avec les yeux<br />
alors que le consommateur européen<br />
mange avec son palais, d’où l’intérêt<br />
de donner beaucoup d’importance à la<br />
présentation et donc à l’emballage pour<br />
le marché américain », ajoute-t-elle. Le<br />
choix de l’emballage a en effet toute son<br />
importance quand on sait qu’en rayon, le<br />
produit a 3 secondes pour saisir l’attention<br />
du consommateur américain. Il faut<br />
donc se démarquer car « les consommateurs<br />
sont face à une surexposition<br />
alimentaire, avec 20.000 nouveaux<br />
produits par an », explique un autre intervenant<br />
du séminaire. Quant au réseau<br />
de distribution, il semble indispensable<br />
de commencer à une petite échelle avant<br />
d’espérer être référencé par une grande<br />
chaîne de supermarchés.<br />
Rabia El Alama, Directrice Générale de<br />
la Chambre de Commerce Américaine<br />
au Maroc, rappelle que « le Maroc est<br />
le 2 ème pays arabe à avoir un accord de<br />
libre échange avec les Etats-Unis. […]<br />
Il existe de réelles opportunités sur le<br />
marché américain, il faut juste aller les<br />
saisir, car personne ne va les amener sur<br />
un plateau. » A bon entendeur…<br />
Vendre l’huile d’olive marocaine sur le marché américain<br />
A l’occasion des Journées Méditerranéennes de l’Olivier à Meknès, en mars<br />
dernier, Khalid Lefnaoui, du programme MEC (Morocco Economic Competitiveness)<br />
de USAID Maroc, a souligné que la consommation d’huile d’olive augmente<br />
en moyenne de 8% par an sur le marché américain et les importations de<br />
13%. Ce marché est dominé par l’extra-vierge et le raffiné. En Europe par contre,<br />
les importations d’huile d’olive n’augmentent que de 8% en moyenne (lors des<br />
années de productions normales).<br />
Les opportunités pour l’huile d’olive marocaine sur le marché européen sont<br />
certes intéressantes, mais moins grandes que celles du marché américain, avec un<br />
potentiel d’importation estimé à 300.000 tonnes d’huile d’olive. « L’huile d’olive<br />
marocaine arrive sur le marché US comme un produit de luxe car elle est vendue<br />
plus cher que l’huile d’olive italienne et espagnole », note M. Lefnaoui.<br />
Ibrahim Souleymane<br />
Fancy Food Show<br />
Profil des exportations<br />
marocaines vers les Etats-Unis<br />
en 2010<br />
(Source : USDA)<br />
Le marché des « spécialités alimentaires », qui représente 63 milliards $ aux<br />
Etats-Unis, a son salon spécialisé, le Fancy Food Show. L’évolution du pavillon<br />
marocain y est significative : 10 exposants en 2006, 23 en 2010, et un objectif<br />
de 40 pour l’édition de juillet 2011 à Washington, où 2.400 exposants, 180.000<br />
nouveaux produits et 25.000 visiteurs sont attendus.<br />
Selon le bilan de Maroc Export, la participation marocaine au Fancy Food Show<br />
de New-York, en juin 2010, a permis la concrétisation d’un certain nombre de<br />
commandes, notamment d’huiles d’olive raffinées (pour 1 million Dh) ou encore<br />
de conserves et semi-conserves de poissons (pour 1 million US$).<br />
Parallèlement, Maroc Export prévoit d’autres actions de promotion. « Nous<br />
travaillons sur une nouvelle opération dans les magasins Food Emporium pour<br />
l’année prochaine. De plus, après la côte Est, notre objectif est de toucher également<br />
la côte Ouest des Etats-Unis », révèle Saad Benabdellah, DG de Maroc<br />
Export. Avec en point de mire le Fancy Food Show de San Francisco en 2012.<br />
<strong>FOOD</strong> <strong>MAGAZINE</strong> - N° 33 / Du 15 Mai au 15 Juin 2011 49