RAVFTracfin_09082012
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Rapport d’activité Tracfin 2011<br />
Lorsque ses investigations mettent en évidence des faits susceptibles de constituer une<br />
ou plusieurs infractions punies de plus d’un an d’emprisonnement Tracfin doit saisir le<br />
procureur de la République territorialement compétent par note d’information.<br />
Il importe de souligner qu’au cours de ce processus, et, conformément aux dispositions<br />
du code, le service n’exerce aucune appréciation sur l’opportunité d’effectuer, ou non, la<br />
transmission en justice dès lors que les éléments d’information qui sont à sa disposition<br />
permettent raisonnablement de présumer l’existence d’une infraction pénale délictuelle<br />
ou criminelle. Le service ne sollicite ni ne reçoit aucune instruction sur cet aspect de son<br />
activité.<br />
Sauf urgence, toute note adressée à l’autorité judiciaire comporte un avis consultatif<br />
indépendant du conseiller juridique de Tracfin (magistrat de l’ordre judiciaire en<br />
détachement), donné au directeur du service sur la caractérisation des faits. Le sens de cet<br />
avis est porté à la connaissance de l’autorité judiciaire.<br />
Cette note d’information contient des informations détaillées sur les personnes physiques<br />
et morales suspectées, les flux financiers en cause et une synthèse de l’analyse et des<br />
actes d’investigation effectués par les analystes et enquêteurs du service (droits de<br />
communication, interrogations de cellules de renseignements étrangères, interrogation<br />
des bases fiscales, etc.). La note d’information peut ainsi concerner une ou plusieurs<br />
déclarations de soupçon. En revanche, la note d’information n’indique jamais l’origine de<br />
la ou des déclaration(s) de soupçon utilisée(s) lors de ses investigations. Cette information<br />
est strictement confidentielle et ne peut être dévoilée, même à l’autorité judiciaire, que<br />
dans un cadre procédural particulier et dans des cas limitativement définis par la loi.<br />
Les notes transmises mettent ainsi en exergue différentes étapes de blanchiment<br />
confortant l’origine illicite des flux financiers : introduction de sommes dont l’origine<br />
n’est pas identifiable ou justifiée dans le tissu économique légal ou dans le système<br />
bancaire, puis transferts nombreux, montages de sociétés complexes non justifiés par<br />
l’activité économique déclarée, et, enfin, acquisitions immobilières ou mobilières finales<br />
assurant l’intégration des sommes non identifiées dans l’économie licite. Elles permettent<br />
également de relever les infractions sous-jacentes au délit de blanchiment.<br />
Néanmoins, si Tracfin met en lumière un faisceau d’indices raisonnables laissant présumer la<br />
commission d’infractions et peut proposer dans la note de transmission des qualifications<br />
pénales qui correspondraient aux faits dénoncés, ces qualifications ne lient pas l’autorité<br />
judiciaire, seule à même d’apprécier les orientations à donner aux dénonciations du<br />
service. La qualification de l’infraction pénale qui résulte de l’analyse de ces flux financiers<br />
relève exclusivement du procureur de la République.<br />
En outre, il est possible qu’une transmission en justice permette de révéler ultérieurement<br />
d’autres faits qui ne pouvaient être détectés tant par le professionnel déclarant que par<br />
Tracfin au stade de la déclaration de soupçon ou de l’enquête administrative consécutive<br />
effectuée par le service.