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RAVFTracfin_09082012

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La croissance du nombre de déclarations de<br />

soupçon sur les paiements en espèces (notamment<br />

flux entrants et sortants répétés sur une<br />

courte période de temps, conversion grosses<br />

coupures contre petites coupures ou échanges<br />

de chèques contre espèces) est supérieure de<br />

19 % à l’augmentation générale des informations<br />

reçues par le service. Elle touche de manière<br />

équivalente les personnes morales et les<br />

personnes physiques, étant relevé que parmi<br />

ces dernières, la plupart occupent des fonctions<br />

de gérants d’entreprises. Les flux financiers<br />

en espèces traduisent une progression de<br />

l’économie souterraine. Les opérations en espèces<br />

déclarées sont principalement réalisées<br />

en Île-de-France et en Provence-Alpes-Côte<br />

d’Azur. Elles mettent parfois en évidence des<br />

liens avec des flux financiers en provenance ou<br />

à destination de la Suisse, la Belgique, le Maghreb,<br />

les États-Unis ou la Chine.<br />

De même, on constate que la place des pays à<br />

fiscalité privilégiée reste importante dans l’activité<br />

déclarative des professionnels avec 2 450<br />

informations concernées en 2011 (+ 15 % par<br />

rapport à 2010). Ce constat quantitatif doit<br />

cependant être relativisé si l’on considère que<br />

seulement 1 % des transactions financières<br />

internationales passent par des pays à fiscalité<br />

privilégiée. Il reste néanmoins que ces pays<br />

contribuent fortement à l’opacification des circuits<br />

financiers.<br />

Les opérations de marché sont traditionnellement<br />

peu déclarées. En 2011, 66 informations<br />

ont été reçues par Tracfin à ce titre. Le phénomène<br />

ne relève pas d’une approche plus diversifiée<br />

des risques par les déclarants, car on note<br />

un recul des banques sur ce type de déclarations<br />

au profit des entreprises d’investissement<br />

et des sociétés de gestion de portefeuille. Les<br />

soupçons ont porté principalement dans ce<br />

domaine, sur des abus de marché (25 %) ou des<br />

opérations sur titres (10 %) avec des montants<br />

pouvant atteindre plus de 100 millions d’euros.<br />

Au regard des risques susceptibles de résulter<br />

de ce type d’opérations, il est regrettable que<br />

les opérations douteuses liées aux montages<br />

financiers complexes et, notamment, les opérations<br />

de fusion et acquisition ou de participations<br />

en capital des entreprises, soient encore<br />

très peu déclarées (deux informations en 2011).<br />

De même, les opérations portant sur les activités<br />

de banque d’investissement ou de banque<br />

d’affaire sont encore trop minoritaires parmi les<br />

informations reçues alors qu’elles sont souvent<br />

significatives en matière d’enjeux financiers.<br />

Il est à noter que les mouvements spéculatifs<br />

générés par la forte volatilité des taux d’intérêt<br />

des dettes souveraines et qui portaient sur des<br />

obligations ou des instruments financiers plus<br />

sophistiqués comme les ventes à découvert<br />

ou les couvertures de défaillances n’ont donné<br />

lieu à aucune déclaration.<br />

Enfin les opérations de financement de gré à<br />

gré ou faiblement intermédiées, y compris sur<br />

internet, ne font pas l’objet de déclarations de<br />

soupçon. En plein essor, soit sous la forme de<br />

microcrédits, soit sous la forme de prêts entre<br />

particuliers parfois assimilables à des tontines<br />

élargies, susceptibles d’atteindre des montants<br />

conséquents, celles-ci devraient pourtant susciter<br />

une plus grande attention des professionnels<br />

sur l’origine et la destination des fonds ainsi<br />

que sur les éventuelles infractions liées à ces<br />

pratiques en termes, notamment, d’exercice<br />

illégal de la profession de banquier.<br />

Rapport d’activité Tracfin 2011<br />

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