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éCRAN TOTAL10 - Arenberg

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14<br />

extÉrieur,<br />

nuit<br />

Jacques Bral<br />

Avec<br />

ANdRé dussOLLieR<br />

géRARd LANviN<br />

ChRisTiNe bOissON<br />

France<br />

1980<br />

112’<br />

VO FR<br />

Copie neuve<br />

Classiques<br />

Comme un éclair dans la nuit. Près de trente ans après la révélation Extérieur, nuit,<br />

l’effet produit par le film de Jacques Bral se trouve comme décuplé. Plus aveuglant<br />

encore, en ceci qu’aujourd’hui plus qu’hier il semble sortir d’un nulle part qui nous serait<br />

étrangement familier, sentiment qui au plaisir de la découverte fait se mêler celui de la<br />

reconnaissance. En ce temps-là, il était permis de fumer dans les bars et dans les taxis,<br />

ce dont les personnages du film ne se privent pas. En ce temps-là, Gérard Lanvin (Léo)<br />

déployait une énergie, une envie, un désir d’exister qui se ressourçaient dans la nonchalance<br />

à demi feinte d’André Dussollier (Bony), écrivain auquel la présence encombrante<br />

de son pote servait de prétexte à ne pas écrire. Entre eux, il y avait Cora, avec eux il y<br />

a Christine Boisson. Cora, peut-être le plus beau personnage de femme qui se puisse<br />

rêver, chauffeur de taxi qui à l’occasion dévalise ses clients, parfois les rejoint sur la banquette<br />

arrière, qui ne veut pas qu’on l’aime, qui s’emporte quand on lui parle d’amour, et<br />

qui au petit matin d’une sale journée partira en emportant... non, vous verrez par vousmême.<br />

Incandescente Cora, sublime Christine Boisson. Le film saisit d’emblée, rythme<br />

affûté, dialogues au rasoir, il ne vous lâche plus, humour coupant, acteurs dont on ignorait<br />

alors, forcément, tout en le pressentant pourtant, que jamais ils ne seraient autant à<br />

leur avantage, car des rôles comme ceux de Léo, de Bony, de Cora ne se retrouvent pas.<br />

Il y a la nuit, le grain de la pellicule, les lumières de la ville, la caméra portée de Pierre-<br />

William Glenn, la musique de Karl-Heinz Schafer, qui à force d’exigence paraît si simple,<br />

comme naturelle, et emballante, étourdissante. Il y a dans Extérieur, nuit le meilleur du<br />

cinéma des années à venir, Kaurismaki en petit frère surdoué, il y a aussi tout ce qui a<br />

fait que bientôt le monde allait basculer du côté du fric, du propre sur soi, du quant-àmoi,<br />

sans que pour autant les Léo, les Bony, les Cora cessent d’exister, seulement les<br />

cinéastes français ont renoncé à les filmer. pascal mérigeau, Le Nouvel Observateur<br />

Het is niet zozeer het verhaal als wel de toon, tussen zachtaardig en gewelddadig, en de sfeer – het<br />

nachtelijke Parijs gehuld in een geelachtig licht (schitterend werk van cameraman Pierre-William<br />

Glenn), voorzien van huilende violen en een melancholische bandoneon – die Extérieur, nuit (1980)<br />

zo bijzonder maken. En er is de opmerkelijke vertolking van nieuwkomer Christine Boisson. Boisson,<br />

een kruising van Louise Brooks en Jeanne Moreau, is de koele minnares die kortstondig opduikt in het<br />

nachtelijke leven van twee vrienden, Léo (Gérard Lanvin) en Bony (André Dussolier, die momenteel<br />

schittert als Stalin in Une exécution ordinaire van Marc Dugain). Maar vriendschap en seks doorbreken<br />

het cynische individualisme van het trio niet en Cora vertrekt opnieuw. Extérieur, nuit is een prachtig<br />

vrouwenportret in de beste traditie van A Woman under the Influence (1974, van John Cassavetes) of<br />

Wanda (1970, van Barbara Loden).

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