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Reprises<br />
54<br />
le père de<br />
mes enfAnts<br />
Mia Hansen-Løve<br />
Avec<br />
LOuis-dO de LeNCquesAiNg<br />
ChiARA ChAseLLi<br />
ALiCe de LeNCquesAiNg<br />
eRiC eLmOsNiNO<br />
France<br />
2009<br />
110’<br />
VO FR<br />
À chaque vie son mystère. Et pourtant celle de Grégoire semblait limpide. Fils de famille<br />
d’industriels, ce bel homme, rayonnant, élégant, avait décidé de n’en faire qu’à sa tête.<br />
Passionné de cinéma, il était devenu producteur, l’un de ces producteurs indépendants<br />
et cinéphiles qui se décarcassent pour permettre aux auteurs de tourner des films, sans<br />
autre ambition que de rebondir d’un budget à l’autre, pour continuer à financer des<br />
œuvres qu’il est heureux, parfois, de présenter. Sans le citer, Mia Hansen-Løve fait ici<br />
le portrait d’Humbert Balsan, dépeint les derniers jours de sa vie, avant son suicide en<br />
2005. Le film ne s’adresse pas pour autant aux seuls professionnels du cinéma. C’est<br />
d’abord un film sur la famille. Grégoire en laisse deux, éplorées : le clan radieux formé<br />
par sa femme et ses filles, qui se plaignaient de le voir trop souvent le téléphone portable<br />
à l’oreille ; la ruche de ses collaboratrices, bourdonnante et inquiète. Conscients l’un et<br />
l’autre du caractère héroïque de leur “chef”, ces deux clans vivent dans le bonheur. Ils<br />
seront tous deux anéantis par la disparition brutale de Grégoire. […] Mais la réalisatrice<br />
sait rester simple, loin du pathos, dans le respect poignant de ce qu’elle évoque : le<br />
vide soudain créé par le deuil, la dignité d’un destin privé, la cohabitation chez le même<br />
homme du désir et du désespoir, de la force et de la vulnérabilité, de la lumière et de la<br />
noirceur. Tout cela est orchestré avec un tact extrême, dans une mise en scène douce et<br />
mélodique, pétrie d’une émotion qui surgit de la vérité des êtres. Magnifique directrice<br />
d’acteurs, Mia Hansen-Løve évite le piège du film crépusculaire (mort d’un homme, fin<br />
d’un mode de production cinématographique). Elle filme Paris comme au temps de la<br />
Nouvelle Vague, et n’a pas son pareil pour capter l’énergie des enfants. La grâce, tout<br />
simplement.<br />
jean-luc douin, Le Monde<br />
Vijf jaar geleden stapte de zwaar depressieve Humbert Balsan uit het leven. Balsan was een Frans filmproducent,<br />
afkomstig uit een aristocratische familie en bekend om het financieren van auteursfilm van<br />
Claire Denis, Elia Suleiman en Youssef Chahine. De Franse cineaste en ex-criticus Mia Hansen-Løve liet<br />
zich voor Le Père de mes enfants inspireren door zijn leven en dood. Toch is dit ontroerende en gevoelige<br />
portret geen louter cinefiele hagiografie geworden. Hansen-Løve neemt je met zachte hand mee<br />
in de draaikolk van het leven van een filmproducent (een charismatische Louis-Do de Lencquesaing,<br />
gemodelleerd naar Balsan). Maar eens als de door schulden getroffen Canval zelfmoord pleegt, wordt<br />
de camera met eenzelfde liefdevolle blik gericht op zijn vrouw, kinderen en het filmbedrijf dat hij achtergelaten<br />
heeft. Om die manier groeit dit drama uit tot een mooie schets van het filmmilieu en de emoties<br />
bij onbegrijpelijk verlies.