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éCRAN TOTAL10 - Arenberg

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Une femme lit les lettres envoyées par un cameraman, Sandor Krasna, au cours de ses<br />

voyages au Japon, en Guinée-Bissau, au Cap-Vert et en Islande. On comprend vite que<br />

la femme, Sandor Krasna et Chris Marker ne font qu’un. Ce voyageur-cinéaste nous<br />

fait part de ses multiples impressions : les rites ancestraux du Japon et sa modernité<br />

foudroyante, la beauté énigmatique et bouleversante du sourire des femmes de Guinée-<br />

Bissau, les idéaux révolutionnaires et anticoloniaux qui tournent vinaigre...<br />

Avec une vitesse et une densité de pensée proprement sidérantes, Chris Marker galope<br />

des petites histoires à la grande, du trivial au sacré, de la métaphysique au prosaïsme,<br />

du passé au futur en passant par le présent, du quotidien à l’éternité ; il zappe entre<br />

les concepts, les niveaux d’approche, les idées, les digressions, il fait du copier-coller<br />

entre carnet de voyage, essai philosophique, théorie et romanesque, poétique psychédélique...<br />

Les images de Sans soleil ne sont pas extraordinaires en soi ; ce qui l’est,<br />

c’est la dialectique entre ces images et un texte aussi sublime que celui d’un Proust<br />

qui aurait vécu à l’âge cybernétique et multimédiatique qui est le nôtre. Chris Marker<br />

semble réussir à filmer là les multiples synapses et complexes réseaux d’un cerveau<br />

au moment où celui-ci est impressionné par les informations que l’œil lui envoie. C’est<br />

assez vertigineux.<br />

Au fait, La Jetée et Sans soleil citent tous les deux le même film, un film “vu dix-neuf fois”<br />

par Chris Marker, un film qui s’enroule autour des frontières poreuses entre la vie et la<br />

mort, le passé et le présent, le désir et la mémoire, un film qui est leur parrain proche/<br />

lointain idéal : son nom est Vertigo.<br />

serge kaganski, Les Inrockuptibles<br />

“Omdat ik weet dat tijd voortdurend tijd is/En plaats altijd en alleen maar plaats”. Zo opent één van de<br />

bekendste films van Chris Marker, Sans soleil (1982). Chris Marker had met dichter T.S Eliot niet alleen<br />

een liefde voor katten gemeen. Het citaat van Eliot past ook uitstekend bij het belangrijkste thema<br />

van Marker: de rol van de filmmaker als geschiedschrijver en de (on)mogelijkheid om met beelden de<br />

wereld te verbeteren of te veranderen. Marker is een veelzijdig artiest. Met Sans soleil verlaat hij de<br />

grenzen van de documentaire. Het werd een montage van fictie, documentaire en filosofisch commentaar,<br />

een mix die een gevoel van vervreemding en zelfs sciencefiction oproept. Belangrijke thema’s zijn<br />

Japan, Afrika, (het wissen van) geheugen en tijdreizen. In het midden zit een sequentie die zich afspeelt<br />

in San Francisco en herinnert aan Hitchocks Vertigo (1958).<br />

69<br />

sAns soleil<br />

Chris Marker<br />

France<br />

1982<br />

100’<br />

VO FR<br />

Marker

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