Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
20<br />
plAy misty<br />
for me<br />
Clint Eastwood<br />
Avec<br />
CLiNT eAsTwOOd<br />
jessiCA wALTeR<br />
dONNA miLLs<br />
États-Unis<br />
1971<br />
104’<br />
VO ST.FR<br />
Classiques<br />
Animateur de radio en Californie, Dave reçoit régulièrement la même demande d’une<br />
auditrice : diffuser Misty. Il finit par la rencontrer et passe la nuit avec elle. Les fans de<br />
jazz vous le diront : Misty est un des sommets de l’art d’Errol Garner, une mélodie sirupeuse<br />
qui recèle des trésors, des langueurs qui frisent la dissonance. À l’image de cette<br />
histoire où, sous l’apparente paix de la petite ville californienne, couvent des poussées<br />
de violence. Clint Eastwood, qui signait là sa première mise en scène – très inspirée –,<br />
s’est offert un rôle inhabituel d’homme sexuellement harcelé.<br />
aurélien ferenczi, Le Guide Télérama du cinéma<br />
Ce personnage de Dave offre à Eastwood le moyen de prendre le contre-pied du rôle<br />
qu’il vient de tenir dans Les Proies. C’est encore un homme-objet, un mâle qui éveille<br />
le désir sexuel de la femme, mais ici, il peut agir et choisir à sa guise. Rien ne l’aliène<br />
physiquement. S’il se laisse coloniser, oppresser, dominer et molester par Evelyn, c’est<br />
parce qu’il manque de volonté. Play Misty For Me est, dans la moindre de ses fibres, le<br />
récit d’un exorcisme. En marge du scénario, c’est aussi celui du comédien Eastwood qui<br />
rejette son mythe pour entrer dans un univers qui ressemble à ses aspirations artistiques.<br />
Ce qui frappe d’emblée dans sa mise en scène, c’est qu’elle ressemble à sa manière de<br />
jouer : une nonchalance, un rythme coulé, “cool”, avec des accélérations soudaines et<br />
des éclairs d’hystérie. C’est très différent de la cadence syncopée de Donald Siegel ou<br />
de la musicalité graphique de Sergio Leone. Tout s’y fait au tempo d’une respiration<br />
humaine, avec des digressions contemplatives sur la beauté des sites et l’intrusion du<br />
documentaire : Cannonbal Adderley au festival de jazz de Monterey. Il est encore trop tôt<br />
pour cerner un style précis, mais on sent une volonté permanente d’éviter les redondances<br />
et les explications par le dialogue.<br />
d’après noël simsolo, Clint Eastwood<br />
Tachtig wordt Clint Eastwood dit jaar, maar hij blijft aan een verbluffend tempo films van hoge kwaliteit<br />
maken, zij het recent vooral als regisseur. Zijn regiedebuut, Play Misty for Me (1971) dateert van bijna<br />
veertig jaar geleden. In deze voorloper van Fatal Attraction (1987, van Adrian Lyne) toont Eastwood<br />
meteen zijn regisseurskwaliteiten. En dat hij zijn eigen beste regisseur is. Er is nog ruimte voor verbetering<br />
- de long shots met toegevoegde dialoog ogen ondertussen nogal passé – maar dat hij een prima<br />
verteller is die behoorlijk vaart in zijn films brengt, werd meteen duidelijk. Eastwood is Dave Garver,<br />
een radiopresentator die een losse flodder heeft met Evelyn (Jessica Walter), om te laat te merken dat<br />
zij een even krankzinnige number one fan is als Annie Wilkes in Misery (1990, Rob Reiner). 1971 is<br />
trouwens ook het jaar waarin Eastwood de wereld verblijdt met de one liner spuwende inspecteur ‘Dirty<br />
Harry’ Callahan.