Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Reprises<br />
48<br />
CArgo 200<br />
Alexeï Balabanov<br />
Avec<br />
AgNiyA kOuzNeTsOvA<br />
LeONid biCheviN<br />
ALexeï pOLuyAN<br />
LeONid gROmOv<br />
Russie<br />
2007<br />
89’<br />
VO ST.BIL<br />
Avec Cargo 200, Alexeï Balabanov revient sur la période qui sépare la fin de l’ère communiste<br />
proprement dite (mort de Tchernenko) de l’avènement de la Russie capitaliste<br />
d’aujourd’hui. En 1984, juste avant l’arrivée au pouvoir de Gorbatchev, le cinéaste dépeint<br />
la fin d’un régime. C’est tout le ciment social qui part en morceaux avec ses valeurs, et<br />
ses repères. Plus de morale, plus d’autorité, plus de contraintes sociales, les instincts<br />
les plus primaires refont surface. Sans prendre position dans le débat sur l’éventuelle<br />
complaisance du réalisateur envers la violence et la dégénérescence morale, il nous faut<br />
bien constater que Balabanov ne détourne en rien son regard et, à l’instar d’un Gaspar<br />
Noé dans Seul contre tous, contraint son spectateur horrifié à l’accompagner jusqu’au<br />
fond de sa vision d’apocalypse baignée de quelques touches d’ironie funèbre et d’humour<br />
noircissime et glacé. Avec la différence que le réalisateur français brossait le portrait<br />
d’un individu qui atteignait peu à peu le fond de la misère morale. Chez Balabanov,<br />
le naufrage est collectif. Tous les participants, sans exception, sont confrontés à ce<br />
néant. À la limite du regardable, le film fascine cependant par son absence totale de<br />
concession. Une volonté de ne rien épargner dans l’horreur, une rage destructrice qui<br />
balaye sur son passage tout habillage social, laissant à nu une nature humaine qui, chez<br />
Balabanov, est tout sauf rousseauiste. Pour qu’au final, il ne reste rien, et que sur ce rien,<br />
quelque chose de totalement nouveau puisse renaître. Voyage collectif au bout de la nuit<br />
qui n’épargne rien à son spectateur, Cargo 200 est un film coup de poing.<br />
d’après marceau verhaeghe, Cinergie<br />
L’Âge d’Or-winnaar Cargo 200 is een onthutsende en surrealistische afrekening met de pre-Perestroikaperiode.<br />
Deze sombere thriller waarmee regisseur Alexei Balabanov (Of Freaks and Men) het morele<br />
verval en het huidige fenomeen van Sovjetnostalgie wil aanklagen, behoort zonder twijfel tot één van<br />
de meest opmerkelijke en provocerende films die de afgelopen jaren in Rusland is gedraaid. Zijn donkerzwarte<br />
film plaatst een agnostische wetenschapper, een boer die illegale wodka produceert, een<br />
monsterlijke politieagent en feestende jongeren tegenover elkaar in Leninisk, een industriële schrootstad.<br />
Wat volgt is een cynische en grotesk-sinistere rit in vale kleuren door een zowel politiek, moreel,<br />
ecologisch als religieus ontregelde maatschappij waarin Balabanov aanstuurt op een memorabele horrorfinale<br />
waarin de betekenis van het woord schokeffect in de cinema opnieuw wordt uitgevonden.