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D’abord un film dans le film : on y voit une femme d’âge mûr, Natacha, osciller entre la<br />
dépression et l’agressivité à la suite de la mort de son mari. La deuxième partie se recentre<br />
sur un des spectateurs de la première partie, qui s’est endormi durant la projection.<br />
Professeur d’anglais, Nikolaï est en effet atteint d’un “syndrome asthénique”, qui pourrait<br />
bien être la conséquence de la grisaille engendrée par une vie passive et dénuée de<br />
sens. Suivent une multitude de scènes dont le seul lien semble être précisément la difficulté<br />
de vivre. Le film de Kira Mouratova fut bloqué pendant quelques semaines pour<br />
obscénité au moment de sa sortie projetée. On lui reprochait d’une part le langage grossier<br />
utilisé par certains personnages et d’autre part d’avoir montré des hommes nus.<br />
d’après kinoglaz.fr<br />
Comme beaucoup de cinéastes russes (soviétiques) de son époque, Kira Mouratova a<br />
joué un rôle non négligeable dans la critique du système soviétique et son effondrement<br />
futur. Mais son cinéma, entre carnaval et mélancolie, se distingue par son langage neuf,<br />
moderne, poétique. Cinéma dans le cinéma, Le Syndrome asthénique, sur lequel s’est<br />
particulièrement acharnée la censure, décrit le désarroi de la société soviétique et l’incommunicabilité<br />
quotidienne entre citoyens, dans une sorte de fureur hémorragique :<br />
hémorragie d’histoires (on en compte au moins trois), d’images (en noir et blanc et en<br />
couleur) et de paroles (dont l’emploi d’un argot russe très vulgaire et violent qui a fait<br />
frémir le pouvoir). Sa structure, hachée, chaotique, déchaînée, renvoie l’image d’un pays<br />
au bord à la fois de l’asphyxie et du fascisme le plus insidieux. Un film sans pitié (dans<br />
le portrait d’une société) et sans concession (sur le plan cinématographique). Dans ce<br />
“sans” se tient toute la morale de Kira Mouratova.<br />
andré roy, 24 images<br />
Sommige filmmakers wijken geen millimeter af van hun artistieke visie, ongeacht of het publiek de<br />
boodschap eenvoudig kan begrijpen. De Russische Kira Muratova stoort zich zelfs niet aan de opinie<br />
van de censuur. Met Astenicheskiy sindrom (1989) maakte zij een gitzwarte satire met een hoog ‘je<br />
m’en fou’ gehalte. Naked (1993, van Mike Leigh) wordt wel eens genoemd als vergelijkingspunt. Haar<br />
film, bekroond in Berlijn met de Zilveren Beer, bestaat uit twee segmenten, waarvan eentje in zwartwit.<br />
In het eerste deel zien we hoe een vrouwelijke dokter de pedalen verliest na het overlijden van haar<br />
man. In het tweede deel wordt een klas, waarvan de leerlingen niet minder geïnteresseerd kunnen zijn,<br />
ondervraagt over de film die zij, en wij, net hebben gezien. Daartussen pareltjes van wrange schoonheid:<br />
een vrouw, compleet genegeerd door haar zoon, speelt Strangers in the Night op haar trompet.<br />
63<br />
le syndrome<br />
AsthÉnique<br />
Kira Mouratova<br />
AsTeNiCheskiy siNdROm<br />
Avec<br />
OLgA ANTONOvA<br />
NATALiA bOuzkO<br />
seRgueï pOpOv<br />
URSS<br />
1989<br />
153’<br />
VO ST.FR<br />
Nossiter