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éCRAN TOTAL10 - Arenberg

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Love Streams, qu’on peut considérer comme le dernier vrai film de Cassavetes, est le<br />

troisième volet d’une sorte de trilogie du mal-être féminin commencée avec A Woman<br />

Under the Influence et continuée dans Opening Night. Mais la sollicitude du cinéaste pour<br />

les personnages féminins en perdition est compensée ici par celle qu’il éprouve aussi<br />

pour les hommes plus ou moins paumés. C’est, en ce sens, son film le plus équilibré, si<br />

l’on peut user d’un tel terme à propos de ce cinéaste du déséquilibre. Les rapports entre<br />

frères et sœurs, esquissés dans Shadows (peut-être parce que Cassavetes, comme il l’a<br />

souligné lui-même, n’a pas de sœur), fournissent ici un point focal au film. Néanmoins,<br />

l’approche de Cassavetes est plus que jamais oblique et tortueuse. Pendant le premier<br />

tiers du film, il passe d’un personnage à l’autre sans établir le moindre rapport entre eux<br />

ou leurs situations respectives. […]<br />

L’un des miracles de Love Streams est l’osmose qui s’établit entre deux univers à la fois<br />

fictionnels et autobiographiques, celui de Cassavetes et celui de Ted Allan, le coscénariste<br />

du film. À l’origine lointaine de Love Streams se trouve en effet My Sister’s Keeper<br />

(1970), pièce de Ted Allan à deux personnages qui décrivait ses rapports “amoureux<br />

mais non incestueux” avec sa sœur, dont le personnage présente des affinités frappantes<br />

avec celui joué par Gena Rowlands dans plusieurs films de Cassavetes. Celui-ci<br />

découvre la pièce en 1980 et demande à Ted Allan de l’élargir en introduisant tous les<br />

personnages qui n’y étaient pas mentionnés. Le résultat fut deux pièces, Love Streams<br />

et Third Day Comes, que Cassavetes monta en double programme à Los Angeles, avec<br />

Gena Rowlands et Jon Voight. Puis vinrent trois ans de travail sur un scénario d’adaptation,<br />

Love Streams, qui connut huit versions successives, et qui développe le personnage<br />

du frère.<br />

jean-pierre coursodon et bertrand tavernier, 50 ans de cinéma américain<br />

Love Streams (1984) is één van de mooiste voorbeelden van Cassavetes’ fascinatie met menselijke<br />

interactie. De film wordt ook wel eens zijn definitieve meesterwerk genoemd. Net als in Shadows (uit<br />

1959) staat de (liefdevolle) verhouding tussen familieleden centraal. Het echtpaar Cassavetes speelt<br />

voor de gelegenheid broer en zus. Zij versmoort haar geliefden met haar genegenheid, hij is een schrijver<br />

die weigert zich aan iemand te binden. De liefde die voor haar altijd stroomt, is voor hem gestopt.<br />

Het is ook in die tegenstelling dat broer en zus elkaar vinden. De film bestaat uit twee delen: er is een<br />

lange introductie waarin broer en zus afzonderlijk hun leven leiden, tot hun pad in Los Angeles samenkomt.<br />

Dan verandert ook de stijl van de film. Het ‘op de huid’ cameragebruik gaat over in surrealistische<br />

taferelen. Al raakt Cassavetes nooit uitgekeken op het mooie, door het leven getekende gezicht van<br />

Gena Rowlands.<br />

79<br />

loVe streAms<br />

John Cassavetes<br />

Avec<br />

geNA ROwLANds<br />

jOhN CAssAveTes<br />

diAhNNe AbbOTT<br />

États-Unis<br />

1984<br />

141’<br />

VO ST.BIL<br />

Copie neuve<br />

Cassavetes

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