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Le 14 février 1900, quatre adolescentes et une institutrice disparaissent au cours d’une<br />
excursion à Hanging Rock. Trois d’entre elles ne seront jamais retrouvées.<br />
Ce film au charme envoûtant tire le meilleur parti des thèmes chers à son réalisateur :<br />
l’intrusion de l’étranger dans un système qu’il dérange, et l’opposition de la culture à la<br />
barbarie. Celle-ci est magnifiquement symbolisée par une énorme masse volcanique<br />
aux pouvoirs mystérieux, dominant de toute éternité la nature sauvage au-dessus de<br />
laquelle les jeunes filles veulent s’élever, selon les principes victoriens qu’on leur a inculqués.<br />
Mais lorsqu’elles quittent le monde de la répression en cédant aux pulsions de<br />
l’instinct et du désir, c’est pour se fondre organiquement à l’endroit où elles ont découvert<br />
la volupté. De l’horreur qu’elles ont vécue, nous ne percevons que les retombées.<br />
Virtuose de l’ellipse, Weir revient parmi ceux que la mort n’a pas transformés en anges<br />
de Botticelli, et nous frustre doublement : par l’énigme et par le refus de nous retourner<br />
sur l’attirant lieu du crime. Le spectateur devient ainsi la dernière victime de Hanging<br />
Rock, saisi par la sensualité de la photo, l’utilisation des ahurissants décors naturels,<br />
le dérapage du romantisme au fantastique, et l’attrait d’un mystère qui le lance fiévreusement<br />
dans toutes les directions rationnelles, avant de le rabattre, par la force d’une<br />
vague mystique, sur les hypothèses les plus folles. geneviève picard, Voir<br />
Hanging Rock fait partie de ces films qui, comme Mulholland Drive, suscitent les passions<br />
et les spirales interprétatives en raison du noyau impénétrable autour duquel il<br />
tourne et bute admirablement. Mais ce n’est pas seulement en tant que support à fantasmes<br />
que le film est captivant, c’est aussi et surtout en tant que forme hybride, au<br />
carrefour de deux tendances majeures du cinéma contemporain : la modernité antonionienne,<br />
pour laquelle il n’y a pas de vérité possible de l’image, et un certain maniérisme<br />
ne croyant plus qu’à la réalité de l’image, de sa surface. amélie dubois, Les Inrockuptibles<br />
Picnic at Hanging Rock (1975) oogt bedrieglijk eenvoudig. Een groep meisjes van een exclusieve school<br />
gaat op Valentijnsdag 1900 op picknick in ‘the outback’, het wilde hinterland van Australië. Het leuke<br />
uitje is afgelopen als na een klimtocht naar de top van Hanging Rock drie meisjes en een lerares<br />
spoorloos verdwijnen. Wie hoopt op een logische afwikkeling, komt bedrogen uit. Regisseur Peter Weir<br />
weigert vastberaden alle mysteries op te helderen. Hij blijft trouw aan het fait divers waarop hij zich<br />
baseerde. De natuur heeft nooit haar geheim prijsgegeven. Angst voor het onbekende is immers veel<br />
doeltreffender dan een rondsluipende gemaskerde gek met een grote bijl. De indrukwekkende soundtrack,<br />
bevreemdende elecronische muziek van Bruce Smeaton, doet de nekharen overeind staan. Deze<br />
tweede film van Weir betekende de doorbraak van de Australische cinema in Europa en de rest van de<br />
wereld.<br />
19<br />
piCniC<br />
At hAnging<br />
roCk<br />
Peter Weir<br />
Avec<br />
RACheL RObeRTs<br />
dOmiNiC guARd<br />
heLeN mORse<br />
Australie<br />
1975<br />
108’<br />
VO ST.FR<br />
Classiques