Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
74<br />
fACes<br />
John Cassavetes<br />
Avec<br />
geNA ROwLANds<br />
jOhN mARLey<br />
LyNN CARLiN<br />
États-Unis<br />
1968<br />
130’<br />
VO ST.BIL<br />
Cassavetes<br />
Quel était le secret de John Cassavetes ? Son rapport aux comédiens était si total, son<br />
travail avec eux si intense et si précis qu’il était capable de capturer la réalité vécue<br />
mieux que n’importe quel cinéaste américain. Après la tentative Shadows (1959) et les<br />
expériences déplaisantes de Cassavetes avec le système hollywoodien, Faces marqua<br />
avec beaucoup de confiance en soi la vraie naissance de sa signature. Dans ce film qu’il<br />
a tourné chez lui, il restitue des scènes pleines de vie de l’existence de gens qui sont<br />
à la fois désespérément pleins de désir et de tendresse, et furieusement aliénés. Des<br />
personnages échoués, comme toujours chez Cassavetes, entre les difficiles responsabilités<br />
de la routine quotidienne et les griseries insouciantes de la vie nocturne.<br />
Cassavetes filme toujours ses comédiens sensationnels (John Marley et Lynn Carlin<br />
sont particulièrement mémorables) au milieu d’une séquence, le corps décentré dans<br />
le cadre, les mots et les gestes tronqués par le montage. Chaque scène repose sur<br />
un “tour” imprévisible et souvent effrayant, un changement soudain dans l’humeur ou<br />
l’attitude d’un personnage à l’égard d’un autre. Faces invente une autre manière de faire<br />
ressentir le temps au cinéma, où des pauses soudaines font penser (c’est Cassavetes<br />
qui parle) “que l’on saute d’un train en marche”.<br />
Parfois considéré comme la condamnation d’une classe moyenne, matérialiste et sans<br />
âme, Faces est plutôt le récit douloureusement intime et compatissant de la souffrance<br />
quotidienne. Cassavetes délimite le terrain qu’il revisitera souvent – crise conjugale, sexe<br />
occasionnel, désinvolture hédoniste, liens familiaux…<br />
adrian martin, 1001 Films<br />
John Cassavetes heeft altijd zijn authenticiteit bewaard en nooit veel toegevingen ten opzichte van<br />
Hollywood gedaan. Dat resulteerde in energieke, menselijke, memorabele films die onbekende gebieden<br />
ontgonnen en acteurs tot hun beste prestaties leidden. Maar waarvoor de cineast vaak zelf de<br />
centen moest verzamelen. Ook het relatiedrama Faces (1968) werd door Cassavetes gefinancierd. Het<br />
werd op luid applaus ontvangen, speelde een jaar lang in de bioscopen van New York en kreeg zelfs<br />
een paar Oscarnominaties. Cassavetes maakte in totaal tien films met zijn echtgenote en muze, Gena<br />
Rowlands. Godzijdank, want Rowlands, onder de begeesterende regie van Cassavetes, is één van de<br />
beste actrices ooit. Hun samenwerking scheen hun relatie alvast niet te schaden. Die hield 35 jaar<br />
stand, tot zijn dood in 1989. Al zei ze ooit over hem: “Hij is een perfectionist. Als artiest hou ik van hem,<br />
als echtgenoot haat ik hem”.