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éCRAN TOTAL10 - Arenberg

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C’est un peu en revenant que réapparaît le cinéma de Kiyoshi Kurosawa – un revenant en<br />

pleine forme, après une petite baisse de régime. La surprise, c’est que son dernier film<br />

n’est pas cette fois un film de fantômes (Kaïro) mais s’inscrit dans la banalité contemporaine<br />

en racontant le délitement d’une famille ordinaire. Tout part du licenciement<br />

du père, séquence d’une brutale épure : un entretien où il comprend vite qu’on veut le<br />

placardiser et hop ! plan suivant, il range ses affaires et quitte définitivement la boîte.<br />

Mais au lieu de se prolonger comme un “film engagé” à la Ken Loach ou Laurent Cantet,<br />

Tokyo Sonata adopte une tonalité beaucoup plus mystérieuse où la volonté de faire passer<br />

un “message” est très diffuse, voire incertaine. Ainsi, le licencié cache son sort à ses<br />

proches [...] et de quitter tôt le domicile comme s’il continuait normalement de travailler,<br />

alors qu’il erre dans la ville, déjeune à la soupe populaire et croise parfois d’autres quidams<br />

au chômage. L’énorme non-dit du père amplifie les conflits familiaux latents. La<br />

mère au foyer devient neurasthénique, le fils aîné s’engage dans l’armée américaine (là,<br />

on est dans la pure fiction) alors que le cadet, en conflit avec son prof, veut se réfugier<br />

dans l’étude du piano. Cette absence de parole au sein du foyer est problématique pour<br />

les personnages mais tout au bénéfice du film, qui saisit le glissement progressif d’une<br />

famille dans la folie par tout un limpide édifice mêlant architecture précise des plans,<br />

silences expressifs et travail remarquable des acteurs. En s’appropriant un matériau plus<br />

réaliste qu’à l’accoutumée, Kiyoshi Kurosawa préserve toute sa puissance anxiogène,<br />

toute son élégance formelle, ajoutant une autre couleur à sa palette : une force émotionnelle<br />

aussi nue que contagieuse. La marque des grands.<br />

d’après serge kaganski, Les Inrockuptibles<br />

Herinnert u zich nog de ophefmakende zaak rond Jean-Claude Romand, de Fransman die zich voor doktor<br />

uitgaf terwijl hij eigenlijk werkloos was en waarop Laurent Cantet zich liet inspireren voor L’Emploi<br />

du temps? Tokyo Sonata is een even indringende Japanse variant op datzelfde landschap van de leugen<br />

tegen de achtergrond van de mythologie van het werk. Alleen trekt de tot nu toe in J-horror gespecialiseerde<br />

cineast Kiyoshi Kurosawa – geen familie van – in zijn kroniek de impact van het verzwijgen<br />

van het plotse verlies van een job en het dubbelleven dat volgt beheerst open naar het hele, een door<br />

een economische crisis en kleine drama’s getroffen gezin. Het beklemmende familiedrama dat hij er uit<br />

distilleert is dan ook opgevat als een aangrijpende, licht bijtende kritiek op de Japanse maatschappij,<br />

een moeras waarin iedereen langzaam wegzinkt omwille van hypocrisie, isolement en prestatiezucht.<br />

55<br />

tokyo sonAtA<br />

Kiyoshi Kurosawa<br />

Tôkyô sONATA<br />

Avec<br />

TeRuyuki kAgAwA<br />

hARukA igAwA<br />

kAi iNOwAki<br />

kOji yAkushO<br />

Japon<br />

2008<br />

119’<br />

VO ST.BIL<br />

Reprises

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