Ce développement doit également permettre l’accueil <strong>de</strong> nouveaux moyens <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ctiond’électricité, notamment renouvelables, avec une nouvelle répartition géographique en Europe etdans les régions voisines <strong>de</strong> ces sources d’énergie. Il s’agit notamment d’absorber la pro<strong>du</strong>ctionsans cesse croissante d’électricité éolienne dans les mers septentrionales, en mer Baltique et surleur pourtour, ainsi que la pro<strong>du</strong>ction croissante d’électricité d’origine renouvelable dans l’est et lesud <strong>de</strong> l’Europe. En France, <strong>RTE</strong> accélère <strong>de</strong> façon anticipée le développement <strong>de</strong> son réseau, afin<strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s "zones d’accueil" pour <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>ctions en énergies renouvelables (éolien,photovoltaïque…) en s'appuyant notamment sur les dispositions <strong>de</strong> la loi Grenelle II. De plus, surcette pério<strong>de</strong>, un effort particulier sera porté sur les renforcements <strong>de</strong> réseau ren<strong>du</strong>s nécessairespar l’arrivée <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction dans le cadre <strong>de</strong> l’appel d’offre d’éolien offshore.Au niveau plus local, la sécurisation <strong>de</strong> l’alimentation électrique <strong>de</strong>s territoires reste unobjectif majeur qu’il s’agisse <strong>de</strong> zones pour lesquelles la consommation est en forte croissance, ou<strong>de</strong> zones fragiles en termes d’équilibre pro<strong>du</strong>ction/consommation ou <strong>de</strong> structure <strong>de</strong> réseau. Celapasse par la mise en œuvre d’un ensemble solutions <strong>de</strong> court et moyen termes visant à rehausser leniveau <strong>de</strong> sécurité actuel, et par le lancement <strong>de</strong> solutions à plus long terme visant à apporter unesécurisation pérenne. Le pacte électrique breton et le filet <strong>de</strong> sécurité proposé en PACA, détailléstout <strong>de</strong>ux au § 7.3 en sont <strong>de</strong>s exemples concrets.Le développement <strong>du</strong> réseau est planifié et mis en œuvre dans une attention constante<strong>de</strong> préservation <strong>de</strong> l’environnement, en concertation avec les parties prenantes. Encomplément <strong>de</strong> la concertation amont engagée dans le cadre <strong>de</strong> la Commission <strong>du</strong> CU<strong>RTE</strong>« Perspectives <strong>du</strong> Réseau » sur les scénarios long terme et les plans <strong>de</strong> développement, <strong>RTE</strong>s’engage à réaliser <strong>de</strong>s concertations aussi approfondie que nécessaire lors <strong>de</strong> la définition et laréalisation <strong>de</strong>s projets en facilitant la participation <strong>de</strong>s parties prenantes à la définition etl’amélioration <strong>du</strong> projet et en améliorant l’information <strong>de</strong>s populations et <strong>de</strong>s associationsconcernées. A travers le « Plan d’Accompagnement <strong>de</strong> Projet (PAP) », qui permet une contributionfinancière <strong>de</strong> <strong>RTE</strong> <strong>de</strong> 8 à 10% <strong>du</strong> coût d’investissement pour les projets aériens, <strong>RTE</strong> favorise lamise en œuvre <strong>de</strong> mesures d’insertion et d’accompagnement correspondant aux attentes <strong>de</strong> lacollectivité.Enfin, élaborer une vision partagée <strong>du</strong> développement <strong>du</strong> réseau est un exercice ren<strong>du</strong> délicat par lesincertitu<strong>de</strong>s attachées à l’évolution <strong>du</strong> système électrique (voir chapitre 5 pour plus <strong>de</strong> détails). En premierlieu, si l’évolution <strong>de</strong> la consommation électrique est liée au contexte économique, elle dépend également<strong>du</strong> rythme <strong>de</strong> développement spécifique <strong>de</strong> certains usages <strong>de</strong> l’électricité (nouvelles technologies <strong>de</strong>l’information et <strong>de</strong> la consommation, véhicule électrique...) et <strong>de</strong> l’attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s consommateurs. De plus,l’évolution <strong>du</strong> volume, <strong>de</strong> la localisation et <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction électrique dépend <strong>de</strong> l’évolution <strong>du</strong>marché européen, <strong>de</strong>s stratégies in<strong>du</strong>strielles <strong>de</strong>s acteurs, mais aussi <strong>de</strong>s conditions locales <strong>de</strong> présence <strong>de</strong>ressources et sensibilité environnementale. Enfin, <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> nature aléatoire (disponibilité <strong>de</strong>souvrages, apports d’eau pour la pro<strong>du</strong>ction hydraulique, niveau <strong>de</strong> vent pour la pro<strong>du</strong>ction éolienne…)influent également sur le dimensionnement <strong>du</strong> réseau. <strong>RTE</strong> cherche à maîtriser les risques liés à l’ensemble<strong>de</strong> ces incertitu<strong>de</strong>s, à travers un processus et <strong>de</strong>s règles d’étu<strong>de</strong>s robustes, qui seront exposés au chapitresuivant.30 / 185Page 30 sur 185
3.3 La concertationLes projets <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> réseau <strong>de</strong> transport d’électricité, par nature, répon<strong>de</strong>nt aux ambitions <strong>de</strong>développement <strong>du</strong>rable <strong>de</strong>s territoires : attractivité démographique, compétitivité <strong>du</strong> tissu in<strong>du</strong>striel,développement économique, protection <strong>de</strong> l’environnement...La réglementation, mais également la volonté <strong>de</strong> bâtir <strong>de</strong>s solutions techniques répondant aussi fidèlementque possible aux besoins d’un territoire, font <strong>de</strong> <strong>RTE</strong> un <strong>de</strong>s principaux acteurs in<strong>du</strong>striels <strong>de</strong> laparticipation <strong>du</strong> public en France : on dénombre ainsi 14 enquêtes publiques en 2010 (premier in<strong>du</strong>striel ennombre d’enquêtes publiques) et 19 à la mi-2011 (<strong>de</strong>uxième in<strong>du</strong>striel en nombre d’enquêtes publiques).Ces enquêtes publiques s’accompagnent <strong>de</strong> réunions publiques au cours <strong>de</strong>squelles, non seulement lesenjeux <strong>du</strong> développement, mais également les modalités concrètes <strong>de</strong> celui-ci font l’objet <strong>de</strong> nombreuxéchanges. A titre d’exemple, pour le seul projet <strong>de</strong> ligne Cotentin-Maine, <strong>de</strong>puis octobre 2006, <strong>RTE</strong> aorganisé plus <strong>de</strong> 4 000 réunions qui se sont tenues avec les maires, les associations, les organisationslocales, les acteurs économiques, les riverains et les administrations, afin d’i<strong>de</strong>ntifier le meilleur tracé.A cette occasion, pour répondre aux légitimes attentes environnementales et sociétales <strong>de</strong>s acteurs <strong>de</strong>sterritoires, <strong>RTE</strong> expose l’ensemble <strong>de</strong>s volets contribuant à la sécurité d’approvisionnement électrique <strong>de</strong>szones concernées, présente plusieurs options <strong>de</strong> tracé lors <strong>de</strong>s débats et consultations, et soumet aussi <strong>de</strong>sprojets <strong>de</strong> lignes souterraines lorsque cela est adapté d’un point <strong>de</strong> vue économique, environnemental ettechnique.Paradoxalement cependant, les délais entre le début <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s et la mise en service <strong>de</strong>s infrastructures <strong>de</strong>transport d’électricité dépassent parfois la décennie, notamment pour le 400 kV, et continuent <strong>de</strong>s’allonger.L’encadré ci-<strong>de</strong>ssous décrit le processus qui sépare la justification d’un nouveau développement <strong>de</strong> réseauet la mise en service <strong>de</strong>s ouvrages. Il apparaît particulièrement long et complexe en comparaison <strong>de</strong> ceuxauxquelles sont soumis les sites in<strong>du</strong>striels. On observe ainsi les <strong>du</strong>rées d’instruction suivantes :Délais observésConcertation +procé<strong>du</strong>resadministrativesConcertationAérien vssouterrainProcé<strong>du</strong>resadministratives(1)63kV/90kV en souterrain 25 mois 14 mois 11 mois63kV/90kV en aérien 40 mois 18 mois 29% 22 mois225kV en souterrain 35 mois 18 mois 17 mois225kV en aérien 50 mois 24 mois 33% 26 mois400kV en souterrain 41 mois NA400kV en aérien 56 mois 30 mois NA 26 mois(1) il n'est pas tenu compte <strong>de</strong>s procé<strong>du</strong>res se déroulant en même temps que la concertationCes délais d’instruction <strong>de</strong>s projets sont source <strong>de</strong> risque pour l’alimentation lors même que les projetsvisent à permettre le secours mutuel entre territoires voisins. Ce phénomène est observé dans toutel’Europe pour les infrastructures haute tension. La Commission européenne, dans sa communication <strong>du</strong> 10novembre 2010, « stratégie énergie 2020 » précise : « Compte tenu <strong>de</strong> la lenteur avec laquelle évolue le31 / 185Page 31 sur 185