La baisse <strong>de</strong>s consommations <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> in<strong>du</strong>strie, au profil régulier, et le développement <strong>de</strong>sconsommations rési<strong>de</strong>ntielles, aux pointes marquées le matin, le soir, voire le midi, ten<strong>de</strong>nt à accentuer unpeu plus les variations <strong>de</strong> la consommation.Les transferts d’usages vers <strong>de</strong>s solutions électriques accentuent les pointes <strong>de</strong>consommation :Le remplacement <strong>de</strong> la cuisson au gaz par la cuisson électrique à in<strong>du</strong>ction participe aux pointes <strong>du</strong>midi et <strong>du</strong> soir ;Le remplacement <strong>du</strong> chauffage au fioul et au gaz par <strong>de</strong>s convecteurs (<strong>de</strong> faible investissement)participe aux pointes hivernales ;Le remplacement <strong>de</strong>s chaudières fioul et gaz par <strong>de</strong>s pompes à chaleur (y compris chauffe-eauthermodynamiques) ou chauffe-eau solaires, dont la baisse <strong>de</strong> performance aux températures lesplus froi<strong>de</strong>s requière un appoint électrique, renforcera les pointes hivernales ;Le remplacement <strong>de</strong>s ballons électriques à accumulation asservis au signal tarifaire « HeuresCreuses » par <strong>de</strong>s chauffe-eau thermodynamiques sans accumulation accentuera la pointe <strong>du</strong> matinet <strong>du</strong> soir, par un usage au plus près <strong>du</strong> besoin ;Le développement <strong>du</strong> transport électrique sans pilotage <strong>de</strong> la charge (ni signaux tarifaires, niboitiers intelligents) participera à la pointe <strong>du</strong> soir par une recharge au retour au domicile.Des solutions positives sur le bilan énergétique annuel, accentueront ainsi les pointes <strong>de</strong> consommationélectrique.Les hypothèses retenues dans le Bilan Prévisionnel 2011 con<strong>du</strong>isent, hors effacement, aux puissances <strong>de</strong>pointe suivantes :GW 2013 2015 2020 2030Pointe à température <strong>de</strong> référence 86,2 87,9 90,8 95,9Pointe « à une chance sur dix » 101,3 103,6 107,3 113,25.2 Evolution <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ctionLe Bilan Prévisionnel 2011 prend en compte les principaux éléments d’actualités disponibles jusqu’à mi-juin2011, et notamment les décisions prises en Europe à la suite <strong>de</strong> l’acci<strong>de</strong>nt nucléaire <strong>de</strong> Fukushima.Les principales évolutions <strong>du</strong> parc <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction français à l’horizon 2020 sont les suivantes :Suite à la mise en service <strong>de</strong> Flamanville 3 à moyen terme, le parc nucléaire français atteint unepuissance installée <strong>de</strong> 65 GW. Cette puissance est considérée constante à partir <strong>de</strong> 2016, sanspréjuger <strong>de</strong> construction, déclassement ou évolution <strong>de</strong> capacités unitaires <strong>de</strong>s groupes, et ce <strong>de</strong>manière tout à fait conventionnelle.L’application <strong>de</strong> la directive sur les Gran<strong>de</strong>s Installations <strong>de</strong> Combustion (directive GIC) con<strong>du</strong>it àl’arrêt <strong>de</strong> treize groupes charbon avant le 31 décembre 2015, pour une puissance totale <strong>de</strong> 3.6 GW.A l’horizon 2020, les cinq groupes <strong>de</strong> 580 MW existants sont maintenus en service, pour unepuissance totale <strong>de</strong> 2.9 GW.L’arrêt <strong>de</strong> ces groupes charbon est partiellement compensé par le développement en cours <strong>de</strong>cycles combinés à gaz. Aux huit groupes déjà couplés au 1 er janvier 2011 viendront s’ajouter cinqautres actuellement en construction (<strong>de</strong>ux groupes en 2011 et les suivants en 2012, 2013 et 2014),aboutissant à une puissance installée totale <strong>de</strong> 6 GW en 2015. Entre 2016 et 2020, le Bilan42 / 185Page 42 sur 185
Prévisionnel 2011 considère la mise en service d’un groupe <strong>de</strong> 450 MW, dans le cadre <strong>de</strong> l’appeld’offre Bretagne. Il est à noter que plusieurs autres groupes CCG sont actuellement à un sta<strong>de</strong>avancé <strong>de</strong> développement, mais aucune décision d’investissement en machines n’a pour l’instant étéprise par les pro<strong>du</strong>cteurs.L’application <strong>de</strong> la directive IED con<strong>du</strong>it à considérer l’arrêt avant 2016 <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s groupes<strong>de</strong> pointe au fioul, à l’exception <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux groupes pour lesquels <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> dénitrification sonten cours. La puissance installée est ainsi ré<strong>du</strong>ite <strong>de</strong> 5.1 GW à 1.3 GW à partir <strong>de</strong> 2016.La dynamique actuelle <strong>du</strong> développement <strong>de</strong>s énergies renouvelables se confirme :o Le parc éolien terrestre continue à se développer au rythme actuel, soit 1 GW/an. Cedéveloppement, particulièrement dans le quart nord est <strong>de</strong> la France, se réalise par « grappes »,et ne peut être considéré comme diffus au sens <strong>du</strong> réseau <strong>de</strong> transport. L’appel d’offre offshore<strong>de</strong>vrait con<strong>du</strong>ire au développement <strong>de</strong> cette pro<strong>du</strong>ction à un horizon post-2015. La puissancecumulée éolienne (terrestre et offshore) atteint 17 GW en 2020.o Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s projets accordés dans les évolutions règlementaires <strong>de</strong> début 2011, ledéveloppement <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction photovoltaïque est considéré à hauteur <strong>de</strong>s objectifs affichéspar le gouvernement, con<strong>du</strong>isant à une croissance <strong>du</strong> parc <strong>de</strong> 0.5 à 0.8 GW/an, soit unepuissance installée <strong>de</strong> 8 GW en 2020. Les évolutions récentes favorisent les petites installations,con<strong>du</strong>isant à un développement très diffus <strong>de</strong> cette pro<strong>du</strong>ction, en particulier dans le sud etl’ouest <strong>du</strong> pays.La très gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s contrats d’achat <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> cogénération arrive à échéanceentre 2010 et 2014, con<strong>du</strong>isant à une forte érosion <strong>du</strong> parc, en particulier pour les installations <strong>de</strong>forte puissance. La puissance installée se ré<strong>du</strong>it à 1.5 GW début 2016 puis 1.25 GW en 2020, contre4.4 GW début 2011.Le scénario « Référence » <strong>du</strong> Bilan Prévisionnel 2011 con<strong>du</strong>it à un besoin <strong>de</strong> puissancecomplémentaire <strong>de</strong> 2 GW en 2020 pour couvrir la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> intérieure <strong>du</strong> pays, puissance pouvantêtre mise en œuvre par <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction additionnels en France mais aussi par unecapacité supplémentaire d’effacements <strong>de</strong> consommation ou <strong>de</strong>s imports complémentaires. Cescapacités additionnelles peuvent être centralisées (TAC, effacements in<strong>du</strong>striels type EJP) oudécentralisées (micro-cogénération, effacements diffus).A l’horizon 2020, les principales évolutions concernant le parc <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction étranger sont la fermeture <strong>de</strong>la quasi-totalité <strong>du</strong> parc nucléaire allemand, l’arrêt d’un grand nombre <strong>de</strong> groupes charbon, conséquence<strong>de</strong> la directive GIC, ainsi que le développement soutenu <strong>de</strong>s énergies renouvelables. Il est à noter uneaccélération récente <strong>du</strong> développement <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction éolienne offshore (principalement en Gran<strong>de</strong>Bretagne et en Allemagne) et <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction photovoltaïque (en particulier en Allemagne). Ledéveloppement soutenu <strong>de</strong> ces formes <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction dans l’ensemble <strong>de</strong>s pays ouest-européens con<strong>du</strong>it àune sensibilité toujours plus forte <strong>du</strong> système électrique européen aux conditions climatiques, à une plusgran<strong>de</strong> variabilité <strong>de</strong>s échanges et plus généralement <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s flux sur la plaque européenne.Ces hypothèses d’évolution servent <strong>de</strong> paramètres entrants aux étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> réseau enévaluant les contraintes <strong>du</strong> réseau générées par différents scénarios d’exploitation à moyen terme.43 / 185Page 43 sur 185