7.2.2 Des flux Nord-Sud, <strong>de</strong> l’Aquitaine aux AlpesLe Sud <strong>de</strong> la France présente <strong>de</strong>s visages très divers, tant en terme <strong>de</strong> peuplement et d’activitééconomique en général que <strong>de</strong> consommation et <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction d’électricité. Globalement il connaît unecroissance démographique sensible <strong>de</strong>s régions urbaines <strong>de</strong>nses autour <strong>de</strong> Lyon, Marseille, Toulouse, Nice,Bor<strong>de</strong>aux, Bayonne-Anglet-Biarritz, Montpellier, etc. mais aussi <strong>de</strong>s zones rurales. Il accueille <strong>de</strong>s centres<strong>de</strong> recherche et <strong>de</strong>s usines <strong>de</strong> haute technologie, très sensibles à la qualité <strong>de</strong> l’électricité. Enfin, il présenteun fort potentiel <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>s énergies renouvelables : hydroélectrique (Pyrénées, Massif Centralet Alpes offrent l’essentiel <strong>du</strong> potentiel <strong>du</strong> pays) ; éolien (Languedoc-Roussillon, est <strong>de</strong> Midi-Pyrénées etsillon rhodanien présentent un excellent potentiel, qui plus est statistiquement peu corrélé à celui <strong>de</strong> lafaça<strong>de</strong> atlantique et <strong>du</strong> nord <strong>de</strong> la France) ; solaire (les trois-quarts <strong>de</strong> la puissance installée en France lesont dans les cinq régions les plus méridionales <strong>du</strong> territoire métropolitain continental).Le réseau <strong>du</strong> Massif Central s’est développé avec l’essor <strong>de</strong> l’énergie hydraulique, pour à la fois évacuerla pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> ses barrages vers les centres urbains, jusqu’à Paris, et participer au maillage <strong>du</strong> territoire.Il constitue le lien le plus direct entre les zones <strong>de</strong> vent complémentaires <strong>du</strong> nord et <strong>du</strong> sud <strong>de</strong> la France, etcontribuera à distribuer <strong>de</strong>s surplus instantanés <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction solaire <strong>du</strong> sud vers le nord. Ledéveloppement massif <strong>de</strong>s énergies renouvelables entraînera certainement <strong>de</strong> nouveaux usages <strong>de</strong>s usineshydrauliques voire la construction <strong>de</strong> nouvelles capacités <strong>de</strong> stockage <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> capacité au cœur <strong>du</strong>Massif Central.Plus que son simple renouvellement, la restructuration <strong>de</strong> ce réseau aujourd’hui relativement âgé doit êtreenvisagée. Les options <strong>de</strong> solutions restent à affiner en fonction notamment <strong>de</strong>s exigences <strong>de</strong>s SRCAE, quipréciseront volumes et localisation <strong>de</strong>s énergies renouvelables. Il sera alors possible <strong>de</strong> préciser laconsistance <strong>de</strong>s investissements. D’ores et déjà le développement d’un axe <strong>de</strong> forte capacité, ensubstitution d’ouvrages très haute tension existants pour disposer d’un nouveau circuit alternatif apparaîtnécessaire <strong>du</strong> Centre Val <strong>de</strong> Loire jusqu’au Languedoc.72 / 185Page 72 sur 185
Dans le Languedoc, le changement d’une partie <strong>de</strong>s con<strong>du</strong>cteurs <strong>de</strong> l’axe reliant le Massif Central àPerpignan est programmé :- remplacement d’ici à 2012 <strong>de</strong>s con<strong>du</strong>cteurs sur un tronçon limitant le transit <strong>de</strong> la ligne 400 kVGaudière – Rueyres pour porter sa capacité <strong>de</strong> transit à 1 300 MW, ce qui aura pour conséquences<strong>de</strong> renforcer la sûreté <strong>du</strong> système électrique en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> forts transits nord-sud.- changement <strong>de</strong> con<strong>du</strong>cteurs prévu sur la ligne 400 kV Baixas - Gaudière pour porter la capacité <strong>de</strong>l’ouvrage à 2 x 2 500 MW d’ici à 2013.Plus largement, c’est la question <strong>de</strong> l’obsolescence fonctionnelle <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s ouvrages 400 kV àsimple circuit <strong>de</strong> l’Aquitaine à la région Centre qui est posée. Ces ouvrages ont été les premiers mis enservice après guerre, et constituent <strong>de</strong> fait les maillons les plus faibles <strong>du</strong> réseau. Suffira-t-il <strong>de</strong> lesréhabiliter simplement ou faudra-t-il proposer une restructuration plus ample <strong>du</strong> réseau ? Les étu<strong>de</strong>s encours permettront d’intégrer l’ensemble <strong>de</strong>s enjeux (développement économique <strong>de</strong>s agglomérations,raccor<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s énergies renouvelables ou <strong>de</strong> sous-stations d’alimentation <strong>de</strong>s LGV en projet…) et laprochaine édition <strong>du</strong> Schéma Décennal exposera leurs résultats.Comme le Massif Central, la vallée <strong>du</strong> Rhône constitue elle aussi aujourd’hui une plaque tournante <strong>de</strong>smouvements d’énergie. Elle accueille une forte concentration <strong>de</strong> moyens <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction d’électricité. Auxcentrales nucléaires et barrages fils <strong>de</strong> l’eau s’ajoutent, principalement dans la basse vallée <strong>du</strong> Rhône <strong>de</strong>sgroupes thermiques à flamme. Cette pro<strong>du</strong>ction irrigue le Languedoc, la Provence, les Alpes, la régionlyonnaise et la Bourgogne. En sus <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>ctions éoliennes et solaires se développent également <strong>de</strong>scycles combinés au gaz, tout particulièrement dans la zone in<strong>du</strong>strielle <strong>de</strong> Fos (cf. §7.4.3). L’arrivée <strong>de</strong> cesnouvelles pro<strong>du</strong>ctions, principalement dans la basse vallée <strong>du</strong> Rhône, conjuguée à une baisse massive <strong>de</strong> laconsommation <strong>de</strong> la filière d’enrichissement d’uranium in<strong>du</strong>iront dans les prochaines années un déséquilibresur le réseau 400 kV. Cette fragilité pourrait alors con<strong>du</strong>ire à un inci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> ampleur dans le quartsud <strong>de</strong> la France voire à un inci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> taille européenne.Pour accompagner le dynamisme démographique et la compétitivité économique <strong>de</strong>s régions concernées,en maintenant la sûreté <strong>du</strong> système électrique, <strong>RTE</strong> a opté pour une stratégie <strong>de</strong> renforcement <strong>de</strong> sonréseau en <strong>de</strong>ux volets l’un à court et moyen terme l’autre à plus long terme :Depuis 2011, et ce jusqu’en 2016, <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> sécurisation et d’optimisation sont engagés surles <strong>de</strong>ux lignes aériennes existantes à 400 kV entre Montélimar et Satolas (Coulange – Pivoz-Cordier– Le Chaffard et Coulange – Beaumont-Monteux – Le Chaffard). Le projet vise à remplacer lescâbles actuels par <strong>de</strong>s câbles à faible dilatation <strong>de</strong> même diamètre et plus performants. Ces câbles,qui ont une capacité <strong>de</strong> transit plus élevée permettront en situation <strong>de</strong> secours d’assurer lacontinuité <strong>de</strong> l’alimentation électrique. Conformément à la politique <strong>de</strong> sécurisation, <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong>renforcement <strong>de</strong>s pylônes visant à se prémunir contre <strong>de</strong>s événements climatiques exceptionnelsseront effectués. Il s’agit d’un chantier itinérant par phases ce qui permettra <strong>de</strong> prendre en compteles spécificités <strong>de</strong>s territoires traversés.A l’horizon 2018, <strong>RTE</strong> propose <strong>de</strong> créer un second lien entre le Languedoc et la Provence : le projet« Midi-Provence ». Il consiste à créer une liaison électrique sous-marine et souterraine, en courantcontinu, d’une puissance <strong>de</strong> 1 000 MW sous une tension <strong>de</strong> 320 kV. D’une longueur d’environ220 km, la liaison prévoit <strong>de</strong> raccor<strong>de</strong>r le réseau <strong>de</strong> Grand Transport <strong>de</strong>s Bouches-<strong>du</strong>-Rhône auposte <strong>de</strong> La Gaudière (Au<strong>de</strong>). Avec la possibilité <strong>de</strong> programmer les flux cette liaison permettra d’accroître les capacités d’échange d’énergie entre la Provence et le grand Sud-Ouest, d’assurer leursecours mutuel et contribuer à la sécurité d’alimentation <strong>de</strong> ces territoires (cf. § 7.3.3).Ces renforcements permettent d’accompagner les scénarios <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction à l’horizon2020 présentés dans le bilan prévisionnel et résumées au §5. Le raccor<strong>de</strong>ment d’autres unités <strong>de</strong> fortepuissance exigera <strong>de</strong> renforcer la capacité d’évacuation, vers le sud-ouest ou vers le nord-est, selon, avecprobablement <strong>de</strong>s changements <strong>de</strong> con<strong>du</strong>cteurs au sud <strong>du</strong> Tricastin ou à l’est <strong>de</strong> Lyon.73 / 185Page 73 sur 185