<strong>de</strong>puis l’Allemagne doivent être remplacées 42 et il y a là une opportunité <strong>de</strong> restructurer le réseaupour sécuriser le Luxembourg en l’interconnectant à l’ensemble <strong>de</strong> ses voisins et créer par là mêmeun nouveau nœud d’interconnexion, via le Luxembourg entre France, Belgique et Allemagne. Cetteétu<strong>de</strong> quadripartite doit aboutir d’ici fin 2012.Plus globalement, le Groupe Régional Mer <strong>du</strong> Nord d’ENTSOE étudie les besoins <strong>de</strong> développementd’un réseau permettant <strong>de</strong> tirer parti <strong>du</strong> développement d’éoliennes en mer <strong>du</strong> nord, tant nouvellesinfrastructures en mer, que renforcements <strong>de</strong>s réseaux terrestre actuels pour acheminer l’énergieaux centres <strong>de</strong> consommation plus au sud. Cette analyse <strong>de</strong> longue haleine court sur trois ans, avecplusieurs ren<strong>de</strong>z-vous intermédiaires en 2012.7.1.3 Renforcer l’interconnexion avec la péninsule ibériqueL’Espagne et le Portugal constituent aujourd’hui une « péninsule électrique » en Europe. Leurapprovisionnement électrique repose pour l’essentiel sur <strong>de</strong>s centrales au gaz, avec une part déjà trèsimportante et toujours croissante d’énergies renouvelables (notamment éolienne avec 20 GW installésaujourd’hui, notamment dans le quart nord ouest <strong>de</strong> la péninsule). De par la géographie, leurinterconnexion avec le reste <strong>du</strong> continent passe par la France. L’Espagne constitue également un traitd’union avec le Maghreb. Le transport <strong>de</strong> surplus <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction d’électricité d’origine solaire d’Afrique <strong>du</strong>Nord jusqu’au cœur <strong>de</strong> l’Europe passera pour partie sur cet axe.La capacité d’échange d’énergie électrique maximale entre la France et l’Espagne est actuellement <strong>de</strong> 1 400MW en hiver dans le sens France vers Espagne, et <strong>de</strong> 1 300 MW dans le sens Espagne vers France. Cescapacités d’échange sont <strong>de</strong>puis plusieurs années saturées, tantôt dans un sens tantôt dans l’autre, cephénomène ne faisant qu’empirer au fil <strong>du</strong> temps. Cette situation a con<strong>du</strong>it à plusieurs engagementsinternationaux, notamment :les gouvernements français et espagnol ont entériné, lors <strong>du</strong> sommet <strong>de</strong> Perpignan en octobre2001, l’objectif <strong>de</strong> porter la capacité d’échange à 2 800 MW dans un premier temps, puis à4 000 MW dans un second temps ;le Conseil <strong>de</strong> l’Union européenne 43 a classé le projet d’interconnexion France-Espagne comme «projet prioritaire d’intérêt européen », témoignant ainsi <strong>de</strong> l’intérêt <strong>de</strong> cette nouvelle interconnexionnon seulement pour les <strong>de</strong>ux pays directement concernés, mais aussi pour l’ensemble <strong>du</strong> systèmeélectrique européen.Ces engagements font l’objet d’un suivi régulier par la Commission européenne, qui les a rappelés dans unerécente communication 44 . <strong>RTE</strong> s’est ainsi engagé à « prendre les mesures et à exécuter les travauxnécessaires (…) pour procé<strong>de</strong>r à une augmentation <strong>de</strong> la capacité commerciale France-Espagne » selon <strong>de</strong>sétapes qui prévoient un premier renforcement <strong>de</strong> 1 200 MW (pour atteindre une capacité <strong>de</strong> 2 800 MW) etun second <strong>du</strong> même type (pour atteindre une capacité <strong>de</strong> 4 000 MW). Le suivi <strong>de</strong> ces engagements esttoujours, aujourd’hui, assuré par la Direction générale <strong>de</strong> la Concurrence <strong>de</strong> la Commission européenne.42Le sud <strong>du</strong> Luxembourg (réseau in<strong>du</strong>striel SOTEL) est alimenté par <strong>de</strong>ux antennes <strong>de</strong>puis la Belgique d’une part et la France d’autre part, suite àla réalisation <strong>de</strong> la liaison 225 kV Moulaine - Belval.43A l’issue <strong>de</strong> sa séance <strong>du</strong> 25 novembre 2002, le Conseil européen <strong>de</strong> l’énergie a i<strong>de</strong>ntifié une liste <strong>de</strong> 12 Projets Prioritaires d’Intérêt Européen,parmi lesquels figure le projet « EL3. : France-Espagne-Portugal : augmentation <strong>de</strong>s capacités d’interconnexion électrique entre ces pays et pour lapéninsule ibérique ».44 Commission européenne, « Les priorités en matière d’infrastructures énergétiques pour 2020 et au-<strong>de</strong>là –Schéma directeur pour un réseauénergétique européen intégré », 17 novembre 2010.64 / 185Page 64 sur 185
Le projet actuellement en cours d’instruction à l’est <strong>de</strong>s Pyrénées consiste à porter la capacitéd’échange à 2 800 MW.La ligne électrique entre la France et l'Espagne a fait l'objet en 2003 d'un débat public organisé par laCommission nationale <strong>du</strong> débat public (CNDP), sur la base d'un projet <strong>de</strong> ligne aérienne traversant la plaine<strong>du</strong> Roussillon. À la suite <strong>de</strong> ce débat, au cours <strong>du</strong>quel s'était exprimée une très forte opposition, la ministre<strong>de</strong> l'in<strong>du</strong>strie a déclaré renoncer au projet et a <strong>de</strong>mandé à <strong>RTE</strong> <strong>de</strong> travailler à une nouvelle solution.Après plusieurs essais infructueux, la médiation <strong>de</strong> l'Union européenne a permis d’aboutir à la signature le27 juin 2008, par les chefs <strong>de</strong> gouvernements français et espagnols d'un accord <strong>de</strong> coopération surl'interconnexion électrique prévoyant une ligne entièrement souterraine et en courant continu, s’appuyantautant que possible sur les infrastructures existantes <strong>de</strong>puis le poste <strong>de</strong> conversion <strong>de</strong> Baixas près <strong>de</strong>Perpignan dans les Pyrénées-Orientales, jusqu'à Santa Llogaia en Espagne, près <strong>de</strong> Figueras. Cette liaisonsouterraine <strong>de</strong> 65 km (35 km en France et 30 km en Espagne) représente un investissement d’environ700 M€.<strong>RTE</strong> et REE ont créé, conformément à ce même accord, une filiale commune détenue à parts égales,INELFE, qui a en charge la réalisation <strong>de</strong> l’interconnexion. Compte tenu <strong>de</strong> l’intérêt <strong>de</strong> la liaison pour lefonctionnement <strong>du</strong> système électrique européen, INELFE a sollicité et obtenu une subvention <strong>de</strong> 225 M€ <strong>de</strong>la Commission européenne dans le cadre <strong>du</strong> plan <strong>de</strong> relance <strong>de</strong> l’Union.Les capacités d’échanges suite à ce renforcement dépen<strong>de</strong>nt fortement <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ctionrespectifs <strong>de</strong> part et d’autre <strong>de</strong> la frontière, et notamment <strong>de</strong> la répartition est/ouest <strong>de</strong> l’équilibrepro<strong>du</strong>ction/consommation côté espagnol, entre Catalogne et Pays Basque, Asturies, Galice). A l’horizon2015, les valeurs <strong>de</strong> NTC partagées avec REE et communiquées à ENTSOE sont les suivantes 45 :Avant renforcementAprès renforcementNTC (MW)France EspagneEspagne FranceHiverEtéHiver EtéPointe Creux Pointe Creux1 400 1 200 3000 2700 2750 25501 300 1 200 1700 2800 1700 2750<strong>RTE</strong> et REE envisagent une mise en service in<strong>du</strong>strielle en 2014. Ainsi, sans évoquer <strong>de</strong>s tentatives plusanciennes, plus <strong>de</strong> dix années auront été nécessaires pour l’implantation d’un tel ouvrage dont l’intérêtpour le système électrique européen est pourtant essentiel.En parallèle au lancement et à la mise en œuvre <strong>du</strong> projet portant la capacité à 2 800 MW, ont été lancéespar <strong>RTE</strong> et REE <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s communes pour examiner la possibilité <strong>de</strong> porter la capacitéd’échange à 4 000 MW à l’horizon <strong>de</strong> 2020.45 Les valeurs <strong>de</strong> NTC données ici sont prévisionnelles. Les capacités d’échanges mise à disposition <strong>de</strong>s acteurs sont et seront calculées et adaptéesjusqu’au temps réel pour tenir compte <strong>de</strong> la situation exacte <strong>du</strong> système électrique, qui varie typiquement en fonction <strong>de</strong>s saisons et <strong>de</strong>s heures <strong>de</strong>la journée.65 / 185Page 65 sur 185