STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT ACCELERE ET DE ... - Niger

Niger _ Stratégie de Développement accéléré et de Réduction de la Pauvreté, 2008 - 2012Encadré 12: L’importance de la qualité du service aux pauvresLe Rapport sur le Développement dans le monde, édition 2004, publié par la Banque Mondiale et intitulé «Making ServicesWork for Poor People», a mis en évidence les facteurs limitant l’accès des pauvres à des services publics de qualité. Lerapport a relevé, après enquête dans plusieurs pays, que les services font défaut aux pauvres en raison du biais en faveurdes couches plus aisées, souvent pour des motifs politiques, d’une mauvaise allocation des ressources au profit desservices primaires, de l’absentéisme d’un personnel mal motivé et de l’éloignement des structures éducatives et sanitaires,notamment en zone rurale.Bien que plusieurs pays se targuent de donner, dans leur programmation budgétaire, la priorité aux services sociaux, ilspèchent dans la mise en oeuvre, comme le montre l’impact limité des dépenses publiques sur l’amélioration des indicateurssociaux.Le rapport a également indexé trois autres sources de faiblesses correspondant à trois chaînons d’un trigone :Le premier chaînon concerne le dysfonctionnement du lien démocratique entre les citoyens et les gouvernants qui sontinsuffisamment mis sous pression et qui rendent mal compte de leurs responsabilités. La levée de cette contrainte passe parl’alphabétisation et par l’information des populations qui seront ainsi aptes à se donner des gouvernants qui servent aumieux leurs intérêts et à exercer efficacement leur droit de regard sur le travail des élus. Les médias et la société civilepeuvent jouer un rôle signifiant à cet égard.Le deuxième chaînon illustre la relation entre les gouvernants et les prestataires de services qui reçoivent délégation poursatisfaire la demande des usagers. Tout en développant la sous-traitance, avec le secteur privé, les ONG et lescommunautés de base, l’Etat doit veiller à bâtir un leadership ferme et déterminé dans la prise en charge des besoins despauvres et à mettre en place des systèmes de suivi-évaluation performants, y compris par l’utilisation des NTIC. Il doitégalement privilégier, dans le choix des prestataires, ceux d’entre eux qui désirent fondamentalement servir les pauvres.Dans certains cas, il lui faudra créer des mesures spéciales pour inciter les fournisseurs de services à cibler les groupes depauvres situés dans des régions insuffisamment couvertes.Le troisième et dernier chaînon traduit le lien usagers-prestataires qui demeure un maillon faible, en raison de la tendancedes citoyens à faire jouer un rôle d’intermédiaire à la puissance publique. Le renforcement de l’influence des usagerssuppose l’augmentation du nombre de prestataires, gage d’une saine concurrence et de la qualité de l’offre. Il importe aussid’accroître la participation des usagers dans la gestion des services, en leur faisant remplir une fonction de révélation de lademande exacte des populations et de surveillance directe des prestataires, à travers des associations communautaires.Au total, le fonctionnement eurythmique des trois chaînons du trigone permet de redonner espoir aux pauvres et derestaurer le contrat social qui fonde la nation.d) La mise en place d’un système de suivi évaluation axé sur les résultatsLe système d’information et de suivi et évaluation de la SDRP s’inspirera des enseignements tirés et sera fondésur les principes de la Gestion Axée sur les Résultats de développement (GAR). Ce dispositif permettra laproduction d’informations fiables pour mieux concevoir les politiques, les exécuter et garantir une utilisationrationnelle des ressources publiques. Le système permettra à la fois : (i) le suivi de l’exécution des programmeset des projets ; (ii) l’évaluation des effets et des conditions de vie des ménages ; ainsi que (iii) les évaluationsd’impacts des politiques et programmes de développement.Le suivi sera effectué selon les deux niveaux suivants : le suivi axé sur la mise en œuvre et le suivi sur lesrésultats. Le suivi axé sur la mise en œuvre s’intéressera simultanément aux moyens et stratégies (lesressources, les activités, les produits ou biens et services fournis). Le suivi des résultats permettra pour sa part,d’apprécier la mesure dans laquelle les résultats ont été atteints. Le lien entre ces deux niveaux passe parl’interaction entre les moyens et stratégies d’une part et les cibles de réalisation d’autre part. Les cibles desrésultats devront être fixées en fonction des moyens et des stratégies.Dans cette optique, le système sera fondé sur les principes directeurs suivants : le respect des mandats desdifférentes structures, la définition de manuels de procédures et d’indicateurs précis de performances, laproduction de données de qualité (fiabilité, régularité et utilité), l’utilisation des données pour la prise de décision,et le partenariat dans la conception et la gestion du système.119