<strong>Niger</strong> _ Stratégie de Développement accéléré et de Réduction de la Pauvreté, 2008 - 2012• une mobilisation plus accrue des ressources extérieures.Sur la base de ces hypothèses, le taux de croissance moyen serait de 5,7%. Il serait tiré d’abord par le secteuragricole qui croîtrait de 7% en moyenne. Le secteur minier contribuerait également à la croissance globaleprojetée avec un taux moyen de 8 % sur la période 2008-2012. Il serait stimulé par la poursuite de la tendancehaussière de la demande et des prix de l’uranium, le démarrage et l’exploitation de nouveaux gisements ainsique le démarrage de l’exploitation pétrolière et des projets de phosphate de Tahoua et de charbon deSalkadama.Les principaux résultats seront une amélioration du PIB/tête qui se situerait en moyenne à 2,4%, et une réductiondu taux de pauvreté à 53% en 2012 et à 49,5 % en 2015. Bien qu’on eût enregistré un progrès notable, certainescibles OMD ne seraient pas atteintes. Troisièmement, un scénario d’atteinte des OMD ou « <strong>Niger</strong> émergent » fondé sur les mêmeshypothèses que le scénario « <strong>Niger</strong> en voie de développement », auxquelles il faut ajouter :- une diversification plus grande des sources de croissance (à travers le développement de l’artisanat,du tourisme et de l’agro-industrie) et une modernisation du secteur rural;- une exploitation efficiente du pétrole, dès l’année 2008 ou 2009;- un engagement ferme des partenaires à accompagner le <strong>Niger</strong> vers la réalisation des OMD par lamobilisation effective des ressources prévues ;- la mise en œuvre réussie de programmes sociaux ciblant les pauvres et visant à réduire lesinégalités ;- une baisse du taux de croissance démographique (passant de 3,3% à 3,1% en moyenne sur lapériode) ;- une gouvernance de qualité, dans un contexte de cohésion sociale.Ce scénario table sur un taux de croissance économique de 7 %, en moyenne, sur la période 2008-2012, tiréepar une croissance forte, intensive et durable dans le secteur agro-pastoral, une relance de la croissance dansles secteurs de diversification (mines, artisanat, tourisme, pétrole).Les principaux résultats attendus sont une forte amélioration du PIB/tête (qui se situerait en moyenne à 3,9%) etune réduction de la pauvreté à 42% en 2012 et à 32% en 2015. Dans ces conditions, le <strong>Niger</strong> réaliserait les OMDen 2015 et le concept de «miracle nigérien» apparaîtrait dans la littérature économique. Le <strong>Niger</strong> se mettraitrésolument dans la trajectoire des pays émergents, harmonieusement intégrés dans l’économie mondiale etbénéficiant de bons indicateurs de développement humain durable.Le <strong>Niger</strong> retient, avec volontarisme, de transformer en réalité ce scénario de réalisation des OMD.78
<strong>Niger</strong> _ Stratégie de Développement accéléré et de Réduction de la Pauvreté, 2008 - 2012II.1. Défis majeurs<strong>DE</strong>UXIEME PARTIE : VISION, OBJECTIFS <strong>ET</strong> ORIENTATIONS STRATEGIQUESEn dépit des importantes réalisations, particulièrement dans le cadre du Programme Spécial du Président de laRépublique et des progrès indéniables enregistrés, dans le cadre de la mise en œuvre de la SRP, il ressort dudiagnostic de la pauvreté et de l’appréciation des politiques, que la situation des indicateurs sur les conditions devie des populations et de l’économie reste faible. A l’évidence, avec la tendance actuelle, le <strong>Niger</strong> n’atteindra pastous les objectifs retenus par les OMD à l’horizon 2015.En effet, la pauvreté est persistante, particulièrement en milieu rural (près de deux nigériens sur trois vivent endessous des seuils de pauvreté). Le niveau d’instruction est faible, la malnutrition sévit dans une frangeimportante de la population, les taux de mortalités sont élevés, l’accès à l’eau potable est insuffisant, l’accès auxinfrastructures d’énergie, de transport, de communication, aux marchés, est faible. Cette situation est aggravéepar des disparités de genre dans l’accès aux services et aux opportunités et une grande vulnérabilité aux risquesliés aux chocs naturels ou économiques.C’est pourquoi, la nouvelle stratégie doit fondamentalement rompre avec certaines approches dichotomiques demanière à trouver des réponses cohérentes aux défis suivants :- la consolidation de la paix, de la cohésion sociale et des acquis démocratiques;- la réduction de la vulnérabilité aux chocs exogènes (conjoncture socioéconomique, catastrophesnaturelles ….) et de la dépendance de l’économie aux conditions climatiques;- la modernisation et l’intensification de l’agriculture et de l’élevage, ainsi que la garantie de la sécuritéalimentaire;- la gestion durable des ressources naturelles ;- la diversification des sources de croissance économique, en ciblant notamment les secteurscréateurs d’emplois;- l’appropriation du savoir des avancées technologiques disponibles dans le monde, ainsi que ledéveloppement des capacités technologiques endogènes ;- l’aménagement équilibré du territoire en infrastructures économiques et sociales ;- la prise en compte du genre dans les politiques qui devra permettre à terme la réduction desinégalités entre pauvres et non pauvres, entre hommes et femmes, entre filles et garçons, entrerégions et entre milieu rural et milieu urbain;- la maîtrise de la croissance démographique;- le relèvement du niveau d’instruction et la promotion d’une formation adaptée aux réalités du pays eten phase avec les besoins de l’économie ;- l’amélioration de l’état sanitaire et nutritionnel de la population;- la création d’emplois décents pour toute la population active, particulièrement pour les jeunes et lesfemmes;- la préservation et la valorisation du patrimoine culturel ;- la promotion de la bonne gouvernance à travers notamment une gestion transparente et efficacedes ressources publiques, la garantie des libertés individuelles et collectives, la lutte contre lacorruption, l’injustice et l’impunité ;- la consolidation et le renforcement de la dynamique en cours de décentralisation et deresponsabilisation des collectivités territoriales afin de favoriser à la base l’émergence de véritableséconomies locales ;- l’institutionnalisation d’une gestion axée sur les résultats ;- la relance des investissements publics couplée avec la mise en œuvre d’une budgétisation parobjectifs;- la poursuite de l’assainissement des finances publiques et la mobilisation de recettes internes plusimportantes ;- la relance des investissements privés;- l’approfondissement des réformes structurelles par la mise en œuvre des politiques sectoriellesambitieuses ;- l’insertion harmonieuse du <strong>Niger</strong> dans le processus d’intégration sous-régionale et régionale.79